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Oubliez le PSG, le Camp Nou ou même l’Arabie saoudite. En fin de semaine, c’est à Hochelaga que débarquait le cirque Lionel. La plus grande vedette de la planète foot, voire même de la planète entière, a dribblé pour la toute première fois dans le fumet de poutine.
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Vendredi soir, la jeunesse montréalaise l’attendait fiévreusement devant le luxueux Ritz-Carlton, rue Sherbrooke Ouest. Le lendemain, ces mêmes fans brandissaient tout autant leurs téléphones portables, cette fois-ci dans l’effervescence de Sherbrooke Est, où ils se pressaient les uns contre les autres pour voir l’arrivée tant attendue.
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Javier, 16 ans, n’a pas réussi à mettre la main sur un billet. Cependant, à voir son sourire, il se contentera volontiers d’une photo de l’autobus. « Je n’ai jamais été aussi proche de Dieu », lance-t-il à sa mère, avant de se laisser emporter par le mouvement de la foule et de courir pour apercevoir, derrière de lointains grillages, Messi faire son entrée avec son maté d’avant-match.
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Rappelons-nous de cette image capturée lors des premiers jours de la famille Messi en Floride, enfin libérée de l’agitation européenne. Leur touchante tranquillité en faisant l’épicerie.
Une époque aujourd’hui bien révolue.
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L’épisode de son arrivée avec l’Inter Miami est tout simplement captivant. À l’été 2023, Lionel Messi quitte le Paris Saint-Germain, sous l’égide des Qataris, pour rejoindre la MLS, dans un retournement de situation spectaculaire, orchestré par le charme et les millions de dollars américains de David Beckham et d’Apple. Onde de choc. Après avoir dominé tous les aspects du jeu pendant plus de deux décennies, l’octuple Ballon d’Or et champion de la Coupe du monde s’engage dans la modeste mais ambitieuse ligue de développement du Nouveau Monde.
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Bien difficile alors de prévoir l’impact qu’il aura en MLS, mais la pression de sa renommée était sur ses épaules, surtout après des saisons plus ardues passées dans la capitale française, et à 36 ans, il ne rajeunit pas. Conservera-t-il toujours son éclat légendaire?
Et le #10 n’a pas tardé à faire démentir les critiques.
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Il a métamorphosé une équipe moribonde en championne, provoquant un véritable séisme avec sa présence sur le gazon floridien. Ses anciens complices du Barça, Suarez et Busquets, n’ont pas hésité à le suivre. L’Amérique aussi. Le maillot rose est devenu l’objet de toutes les convoitises sportives. Partout où il foule le terrain, la passion déferle sur la destination. Les stades se remplissent pour contempler ses dribbles et ses passes savantes dont lui seul a le secret.
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Récemment, 72 000 fidèles se sont rassemblés au Kansas, et 68 000 en Nouvelle-Angleterre pour assister au phénomène. La Pulga, une vedette pop.
L’alchimiste de Rosario a inscrit 6 points lors de son dernier match à New York, établissant ainsi un nouveau record du circuit. Il arrive à Montréal en tête des meilleurs pointeurs de la MLS, avec son équipe occupant également la première place du classement.
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Depuis son transfert, les Montréalais ont entouré le 11 mai 2024 comme le jour de l’arrivée de la « Messi Mania ». Même si la ville a déjà accueilli des icônes telles que Zlatan, Thierry Henry et Drogba, rien ne peut rivaliser avec l’enthousiasme suscité par Messi, même à ce stade avancé de sa carrière.
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Durant la semaine, des milliers de billets en revente étaient encore disponibles, se détaillant entre 800 et 2000$ la paire. Ces prix exagérés pour le marché montréalais témoignent que, malgré l’emballement, l’attrait pour le gain semble surpasser la simple satisfaction de voir l’un des géants de sa génération en action.
Malgré les rumeurs, personne ne se fait d’idée, ce sera salle comble.
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Au sein du stade, l’excitation est palpable. On nage dans une mer bleu et rose. Aussi nombreux sont les supporters du club montréalais que ceux de la star. Partout, des drapeaux argentins flottent, des maillots du FC Barcelone. Je n’ai jamais vu un tel engouement pour un seul joueur de l’équipe adverse. « Il nous a fait acheter des billets de saison, faut le faire », me confie un père de famille, coincé dans la tempête de partisans.
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Son arrivée est enveloppée d’un mélange d’admiration et d’incrédulité. Le prodige tant attendu est enfin là.
« Messi – Messi – Messi », voici qu’il fait son entrée. Il salue les tribunes, un geste empreint de grâce, semblable à celui du pape saluant la foule.
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Ce match incarne davantage une célébration du ballon rond qu’une simple game de saison. C’est un événement à part entière. Familles, couples, retrouvailles, touristes. L’ambiance est électrique, mais étrangement différente. On ressent une tension loin de cette frénésie de la victoire que l’on retrouve lors des séries éliminatoires. « Nous sommes là pour le GOAT, pas l’Impact », me confie Zyad, 18 ans, qui a reçu son précieux billet en cadeau pour Noël.
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Après avoir pris une rafale de photos, le photographe mexicain à côté de moi appelle son fils sur FaceTime. « Regarde comment Papa est tout près », dit-il avec émotion.
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Même la police, omniprésente, ne peut s’empêcher de capturer l’instant. Une étoile de 5’7 plus grande que nature, je vous le dis, je n’ai jamais vu ça.
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Dans ce renversement de rôles, les bleus n’existent plus, et ce, même si le club de Montréal inscrit les deux premiers buts. Des fumigènes sont déclenchés pour mater la divinité.
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Un membre de la sécurité me confie qu’ils ont été briefés sur l’envergure de la situation, sachant que les streakers sont de plus en plus nombreux quand Messi joue. Ils sont le double de personnel qu’à l’habitude. Pour l’instant, tout semble sous contrôle.
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On croise aussi quelques drapeaux de l’Uruguay pour le vilain Luis Suarez, le meilleur ami de Messi. Fougueux et détestable, l’ancien de Liverpool demeure l’un des plus grands buteurs de sa génération. C’est lui qui égalise 2-2 sous les huées qu’il fait taire d’un geste, le doigt sur la bouche. À 37 ans, El Pistolero a toujours le diable au corps.
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Et pour Messi, chaque instant où il touche le ballon sont des fulgurances où la foule retient son souffle, surtout en fin de match, où l’on sent qu’il veut lui offrir ce qu’elle réclame : un but. Le cadeau de ramener chez soi le doux souvenir et de pouvoir dire, dans 10 ans, dans 20 ans : « Je l’ai vu scorer ».
En vain.
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Miami a complété la remontée pour l’emporter 3-2, mais le pointage importe peu. Samedi soir, tout le monde se sentait privilégié de voir Lionel à l’œuvre.
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Bien que sa venue apporte également l’aspect vertigineux des affaires du football, samedi soir à Hochelaga, c’était avant tout une ambiance de bière et de barbe à papa, de moments en famille et de cris de joie. Et lui, il était là pour célébrer la beauté du sport dont il est le plus grand ambassadeur.
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Il quitte le terrain sous la clameur : « Messi – Messi – Messi », la foule conquise.
Dehors, la folie est répétée. On court un peu partout pour avoir une vue sur son départ dans l’autobus de l’équipe.
« Dieu s’en va, faut avoir une photo de lui », lance un jeune à son ami en sprintant.