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Le meilleur truc pour égoïstes

Les aventures de l'homme moyen #53

Par
David Malo
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Ce texte s’adresse principalement aux égoïstes, aux individualistes, aux idéalistes et aux gens désireux d’avoir une vie moins terne. Il renferme des notions pour les nuls de l’effet boomerang, ce principe selon lequel tout ce que l’on donne, nous le recevons d’une manière où d’une autre. En termes plus agricoles, nous récoltons ce que nous semons.

Je m’entraîne au gym depuis quelque temps déjà et personne ne me parle. C’est plate, qui va au gym juste pour s’entraîner? On se croise comme on croise les gens dans la rue, avec un désir sans cesse inassouvi d’entrer en contact, ne serait-ce que par un sourire. Les rares fois où l’on montre nos dents aux inconnus, on aimerait secrètement que ce sourire devienne une conversation et ultimement, que cette nouvelle relation nous apporte quelque chose de nouveau. Ici au gym, en revoyant sans cesse les mêmes personnes, ça devient parfois plus gênant de ne rien dire que de dire quelque chose. C’est donc avec une voix cassée à force de ne pas parler que j’ai salué deux filles qui s’entraînent souvent ensemble en passant à côté d’elles. Devinez quoi, elles m’ont répondu. Ça ressemblait à ça.

« Salut!
— Salut! »

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J’entrais ainsi en contact avec la notion numéro un de l’effet boomerang : pour être salué, il faut saluer. Les nuls peuvent commencer avec ça.

Maintenant que la barrière du premier contact est franchie, se saluer est devenu la nouvelle base. Nette amélioration. Mercredi soir, entre deux séries, j’ai poussé la chose encore plus loin, j’ai posé à l’une d’entre elles quelques questions communes de gym du genre : « Tu bench combien? » et « T’es sur la sauce? ». Elle m’a répondu et posé quelques questions à son tour :

« Tu fais ton chest?
— Non les bras. »

(Ce dialogue est bien sûr une dramatisation)

Tout ça pour dire que je connais maintenant son prénom et elle connaît aussi le mien.

Notion numéro 2 : Pour intéresser les gens, il faut s’intéresser aux gens. Avis aux égocentriques, ce principe est de l’or en barre.

N’est-ce pas enthousiasmant de savoir que pour obtenir tout ce que l’on veut, il suffit de trouver comment le donner? Savoir quoi vouloir est souvent la partie la plus difficile, mais c’est une autre histoire, cela ne concerne pas le principe en question.

L’autre jour, j’étudiais au complexe Desjardins dans l’aire de restauration et un vieil homme m’accoste en me disant :

« Monsieur, j’ai de la misère. »

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Sans m’enquérir du pourquoi, j’ai dit ce qu’on répond trop souvent par automatisme :

« Non désolé. »

J’ai regretté de ne pas lui avoir donné ne serait-ce qu’un dollar. J’ai méprisé ma propre froideur. Si c’est comme ça que je traite un membre de la race humaine dans le besoin, un jour arrivera où quelqu’un me traitera ainsi quand ce sera moi qui aurai vraiment besoin. Un synonyme de l’effet boomerang très populaire est Karma. C’est comme dire La Vie à la place de Dieu. Ça veut dire la même chose.

Quelques minutes plus tard, une femme m’aborde en disant :

« Monsieur, je suis dans la rue depuis 3 jours. »

On ne me dira pas ça deux fois. Je serais fou de vouloir revivre encore et encore le même regret. (Surtout seulement 2 minutes après…)

Je lui ai donné 1 dollar. Ce n’est pas grand-chose. Je me suis senti mal de ne pas donner et bien de donner, faites le calcul. Certains disent même que c’est le geste qui compte, pas le montant.

Notion numéro trois : On a toujours la chance de se reprendre. Éternellement jusqu’à ce que l’on comprenne.

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Découlant de ce principe, il est donc permis d’affirmer que la générosité est un geste qui convient parfaitement aux égoïstes. Donner aux autres est le plus beau cadeau que l’on peut se faire à soi-même.

Plusieurs autres dérivés sont aussi applicables :

Pour être aimé, il faut savoir donner de l’amour.

Pour être un capitaliste millionnaire, il ne faut pas tout économiser dans son compte épargne.

Et pour vivre de grandes aventures, il ne faut pas tout miser sur la sécurité.

Il y a des notions plus complexes, mais la maîtrise de ces principes de base suffit amplement pour constater une bonne amélioration.

Pour voir du changement, il faut faire des choses différentes.

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(Aviez-vous lu le 52e épisode?: Ce qui doit être fait?)

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