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Barmaid, je tiens à m’excuser. J’veux m’excuser parce que la semaine passée, j’ai expliqué à une petite partie de la population québécoise comment bien te faire chier. Pis aujourd’hui, je veux me faire pardonner. J’veux te donner les outils pour te venger. C’est pour ça que je te laisse ci-dessous, les 10 étapes pour être reconnue auprès de tes clients/collègues/boss… comme étant, la pire barmaid.

Avant de m’en aller sur mes étapes, t’as une préparation importante à faire chez vous.

Tout d’abord, habille toi comme la chienne à Jacques pis lave toi pas. C’est un petit bonus si tu sens la marde. Tout le monde sait que peu importe à quel point t’es cool, si on a l’impression de s’plonger la tête dans un dépotoir quand on passe à côté de toi… t’es déjà un peu désagréable en partant. Assure-toi d’avoir pris au moins une bonne bouteille de rouge avant de commencer ton shift. C’est important d’être dans l’ambiance de gros party d’une heure du mat’ quand t’ouvres le bar à neuf heures. Idéalement, choisis un rouge cheap qui tache les dents. Ça aide à rendre ton sourire intolérable.

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Bon: tu rush à mettre tes bottes pis tu marches un peu croche dans ton appart? Y’est temps d’aller travailler!

Première étape :

C’est très important d’arriver à ton bar dans un certain état d’esprit et de le conserver tout au long de la soirée. Tu dois déjà commencer à montrer que ça te tente vraiment pas d’être là, de toutes les façons possibles. Soupire pis roule les yeux. Tout l’temps. Sans arrêt. Souris pas à tes collègues en rentrant, regarde croche ton boss pis garde tes écouteurs pendant que tu fais ton open.

Deuxième étape :

Une fois que le bar est ouvert, spot un client pis assure-toi qu’il te voit le regarder. Détourne les yeux et jase avec ton amie qui est venue t’voir. Peut-être que ça fait trois mois que tu l’as pas vue ou trois jours, never mind. Est importante, ton amie, pis elle a la priorité. La deuxième priorité, ça va être la prochaine personne qui va se pointer à ton bar et qui va se mettre direct dans ta face. Tu vas la servir d’abord parce qu’est fine; a t’évite des déplacements inutiles. Peu importe combien de personnes attendent, et depuis combien d’temps.

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Troisième étape :

Là, c’que tu vas faire, c’est que tu vas t’prendre un shooter avec ton amie même si t’es à ‘job pis qu’y’est écrit dans ton front que t’en as vraiment pas besoin d’un autre. Fuck le truc de cracher son shot dans une bière comme dans Coyote Ugly, t’es pas faite en chocolat, t’es capable d’en prendre. En fait, tous les shots que tu te fais offrir, tu les prends. Même si t’as la bouteille de vin pré-shift de job qui t’brasse encore l’estomac.

Quatrième étape :

Finalement, si le client attend encore après toi… va le voir. Prends sa commande pis fais le répéter trois fois même s’il est très clair. T’as juste une mémoire de marde. Fais autre chose entre-temps, tant qu’il ne se sente pas comme une priorité. M’semble que justement, ce serait le moment idéal pour aller s’tirer une pisse ou décider de nettoyer tes bouteilles avec un p’tit linge humide. Tu veux que la température de l’eau soit idéale alors tu la laisses couler d’ton robinet un peu. Faut qu’a soit tièèèède, ta guenille. Prends un autre shot pendant c’temps-là, why not.

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Cinquième étape :

Oups, tu l’avais oublié! Fais son verre pis vas y porter. Re-oups, c’est pas ça qu’y’avait commandé. Fais-y une face de fausse excuse… La même qu’il t’a fait quand il a échappé son verre sur ton comptoir la semaine passé pis qu’il t’en a demandé un deuxième gratis. Demande-lui si ça fait la job pareil ou s’il veut absolument que tu recommences. Y’a des bonnes chances qu’il t’obstine pas parce qu’yé écoeuré d’attendre pi qu’ça reste d’l’alcool. Pis s’il veut pas, laisse-lui pas l’choix.

Sixième étape :

Quand il te donne un beau gros billet d’vingt pour payer son verre, redonne lui juste en change pis décide de ton pourboire. Garde toi au moins une piasse. S’il prend pas l’temps de regarder ce que tu lui as donné, tu vas t’faire plus de cash avec le tip qu’il va te rajouter. J’te promets que tu vas te sentir encore plus gagnante s’il te laisse un 25 cents pour te montrer que tu lui as fait un service de marde. “Tin toé, m’en criss, jl’ai pris toute seule ma piasse!” Pis s’il te fait la remarque… tu fais juste dire que c’est une erreur. Faudrait qu’il soit vraiment cheap pour te demander d’lui redonner.

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Septième étape :

À ce stade-là de la soirée, si t’as pas encore pris le temps de le nettoyer, ton bar doit être rendu crissement dégueulasse. C’est parfait comme ça. Ça va tellement les faire sacrer de s’accoter, d’avoir les coudes tout gommés pis d’leur donner un passage obligé aux toilettes pour s’laver. C’est encore mieux si ta victime est une fille, tout l’monde sait qu’elles doivent faire une file d’une coupelle d’heures juste pour pisser.

Huitième étape :

Le reste d’la soirée, passe-le sur ton cell, dans leur faces. Les faire attendre est la clé de ton succès mais c’qui est le best, c’est quand c’est pour des raisons de marde évidentes. Tu vas te sentir encore mieux si tu le sais pertinemment que tu fais juste regarder ton feed Instagram… pis que t’en as déjà fait le tour trois fois.

Neuvième étape :

Si t’as bien appliqué la troisième étape toute la soirée, y’a des bonnes chances que ta caisse balance pas. Soit que t’as arrêté de puncher tes affaires, soit que t’as échappé trop d’bouteilles ou soit qu’t’as commencé à te crisser d’à qui t’offres des shots. Rendue là, c’est ton boss qui va t’haïr de lui donner plus de job à essayer de déchiffrer c’que t’as ben pu faire de si retardé pour que t’aies 1000$ dans ta caisse pis que t’en aies vendu l’double.

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Dixième étape :

C’est bien important qu’après ton shift, tu quittes le bar avec le même air bête que t’avais quand t’es arrivée. T’essayes de t’obstiner le plus longtemps possible avec ton boss que c’est pas d’ta faute. C’est la caisse qui a bogué, c’est l’compteur qui est trop sensible ou ben c’est les clients qui arrêtait pas de tout faire fouerrer. Faire “fouerrer” quoi exactement? Tu l’sais pas plus et tu sais pas comment trouver des arguments plus valides que ça. T’es saoule as fuck.

Rendue là, c’est certain que les gens que tu vas avoir servi vont tellement avoir eu une expérience de marde qu’ils vont le dire à tous leurs proches pis qui reviendront pus jamais fêter là. Donc, en plus de faire chier les clients, c’est un investissement à long terme auprès d’ton boss qui t’énarve : tu réduis sa clientèle. YES!

P.S.: J’me retire de toutes responsabilités si tu t’fais renvoyer. Moi, j’fais juste donner des p’tits trucs. J’te force pas à les appliquer. T’as le droit d’dire que si t’as l’air d’une mauvaise personne c’est à cause qu’le reste d’la planète c’est des épais mais… ça, c’est parce que je vais t’avoir conseillé d’dire ça, pi que tu vas l’avoir fait par choix. Ça s’annule, de même. PARCE QUE JT’AI PAS FORCÉ À L’FAIRE. Tu catch? C’est pas d’ma faute. Ni d’la tienne. C’est d’la faute aux autres.

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P.P.S.: Ça c’était comme l’étape boni que tu peux appliquer à tous mes conseils antérieurs ou futur: Quand t’es la pire personne, c’est l’reste de l’univers qui l’est. Pas toi.

Bon shift!