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Le grand impact des courts métrages
URBANIA et le Festival du nouveau cinéma s’unissent pour vous parler de l’édition 2021 du FNC et de l’impact que peut avoir un festival sur la vie d’un.e réalisateur.trice.
Qu’est-ce qu’un court métrage? Un souffle, une histoire brève, un trou dans le temps.
Selon Émilie Poirier, responsable des courts métrages au Festival du nouveau cinéma (FNC), un court métrage, c’est « là où les cinéastes sont les plus intelligents ». Pourquoi? Rejoignez-nous le temps de quelques lignes dans ce monde cinématographique où l’on vit au rythme des images et des soupirs, et où huit minutes peuvent changer une vie.
«Les courts métrages, c’est vraiment les balbutiements du cinéma de demain. Il y a des longs métrages qui gagnent des prix à Cannes, mais leurs styles de cinématographie, ça fait déjà trois ans qu’on les voit en courts métrages!»
En octobre débutera un festival que de nombreux cinéphiles attendent impatiemment chaque année à Montréal : le Festival du nouveau cinéma. Cette réunion annuelle du public et des créateurs permet de mettre en lumière les talents de demain et les enjeux internationaux actuels, le tout dans la beauté, la poésie, et même parfois la crudité. Et si le Festival du nouveau cinéma se nomme ainsi, c’est à cause de son désir de présenter des œuvres novatrices, perturbantes et représentatives du cinéma de demain. C’est pourquoi sa sélection de courts métrages lui tient tant à cœur.
« Les courts métrages, c’est vraiment les balbutiements du cinéma de demain. Il y a des longs métrages qui gagnent des prix à Cannes, mais leurs styles de cinématographie, ça fait déjà trois ans qu’on les voit en courts métrages! », explique Émilie Poirier. Active dans l’organisation du FNC depuis cinq ans, Émilie est responsable de la sélection et de la programmation des courts métrages depuis deux éditions et se fait un devoir de proposer chaque année des films qui changent un peu les choses. La sélection internationale du FNC en est le parfait exemple.
Un tour du monde en huit films
Réaliser un film de moins d’une heure, c’est s’éviter des années de tournage. C’est aussi l’occasion d’essayer quelque chose de complètement différent, d’expérimenter, de mettre ses tripes sur la table sans la grande implication (temporelle et financière) que nécessite un long métrage. C’est pourquoi un court métrage, ça peut être très actuel, expérimental et avant-gardiste. Choisir de visionner des courts métrages provenant de partout autour du monde, c’est par conséquent se donner l’occasion d’avoir un aperçu de la réalité mondiale actuelle, selon Émilie.
«on a accès au monde sans voyager.»
« En allant voir un programme de courts métrages de compétition internationale, tu vois par exemple huit films de huit pays différents. Même s’il y a des thèmes qui reviennent ou se font écho, tu as un panorama super éclectique de ce qui se fait, de ce qui se passe dans le monde », explique-t-elle. Cette année, ses cinq programmes internationaux réunissent des films lituaniens, sud-africains, mexicains, cambodgiens et bien plus encore. « C’est ça qui est intéressant dans le court métrage : on a accès au monde sans voyager. »
L’impact d’un festival
Un festival de cinéma à Montréal, c’est l’occasion pour le Québec de découvrir des films d’ailleurs, mais c’est également l’occasion pour le reste du monde de découvrir des films québécois. Émilie donne l’exemple de Meryam Joobeur, dont le court métrage Brotherhood a été mis en nomination pour un oscar il y a deux ans. « Meryam, on la suit depuis ses films à Concordia! »
Le FNC fait d’ailleurs partie du circuit de festivals qui permettent aux cinéastes de faire placer leurs courts métrages sur une liste de films à considérer pour un oscar. Et l’impact que peut avoir une première projection à un festival sur un.e réalisateur.trice est énorme, au chapitre de la visibilité et même des moyens financiers si une bourse est gagnée.
«Un festival de cinéma à Montréal, c’est l’occasion pour le Québec de découvrir des films d’ailleurs, mais c’est également l’occasion pour le reste du monde de découvrir des films québécois.»
Pensons au cas de la jeune réalisatrice suisse Naomi Pacifique. Naomi a 27 ans. Originaire de Suisse, ayant habité en Angleterre et résidant présentement à Amsterdam, elle multiplie les projets créatifs touchant à l’écriture, à la réalisation, à la peinture et même à la musique. Son court métrage After a Room, qui sera présenté au FNC cette année, n’est pas sa première réalisation cinématographique, mais c’est de loin la plus achevée, selon elle. « Le film a été présenté à Locarno, en Suisse, et on s’en va à Saint-Sébastien la semaine prochaine », explique Naomi, précisant que le FNC sera son premier lieu de diffusion en Amérique du Nord. Étant elle-même une amatrice du Festival du nouveau cinéma, la pandémie lui a permis de visionner un grand nombre de courts métrages dans le confort de son salon l’an dernier. « J’aime beaucoup ce festival, je crois qu’on a des goûts similaires. »
After a room met en scène la jeune auteure et son meilleur ami dans une histoire explorant le thème de l’intimité. « J’ai l’impression que j’ai grandi avec l’intimité, soit dans une sphère romantique, soit dans une sphère sexuelle. Je voulais explorer une intimité qui venait plus de la découverte de soi, quelque chose d’enfantin, de curieux », explique la réalisatrice, qui trouve formidable d’avoir la chance de participer à des festivals. À celui de Locarno, la jeune femme a gagné 5 000 francs suisses, une somme qui lui a permis de quitter un travail qu’elle détestait pour se concentrer sur son art.
À vos écrans!
Alors, à quoi s’attendre cette année au FNC du côté des courts métrages internationaux? Émilie Poirier nous a concocté cinq programmes à visionner, tous aussi vibrants et colorés les uns que les autres. Mêlant drame, quête identitaire, documentaire, fiction, absurde, comique et bien plus, ils promettent d’être tout sauf ennuyeux, et vous feront voyager dans des hôtels portugais, des salons de coiffure cambodgiens, des églises allemandes et des écoles secondaires pakistanaises.
Ainsi au rythme des images, des mots et des silences, vous pourrez apercevoir, un bref instant, à quoi ressemble le monde d’aujourd’hui, et à quoi ressemblera celui de demain.
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Pour le programme complet du festival, rendez-vous sur le site web du Festival du nouveau cinéma.