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Le grand classement des personnages de Watatatow, du moins au plus mémorable
La grande série jeunesse fédératrice des millénnariaux a célébré ses 30 ans dans l’indifférence la plus totale, pendant la pandémie.
C’est difficile de comprendre ce que Watatatow représente pour ceux et celles qui ne l’ont pas vécu, mais elle occupe une place indéniable dans l’histoire de la télévision québécoise. Elle a été, en quelque sorte, une crise d’adolescence télévisuelle pour la nation. On y a abordé plein de problèmes dont personne n’osait parler auparavant en s’adressant directement aux jeunes, et non à toute la famille. Watatatow a accompagné quotidiennement toute une génération à travers quatorze saisons (1991-2005) et plus 1 200 épisodes; c’est pas rien.
Pour rendre honneur à ce monument de la télé québécoise, j’ai compilé un classement des 50 personnages les plus marquants de l’histoire de la série. Vous allez voir, parmi la centaine ayant défilé sur nos écrans au fil des années, une trentaine seulement auront été pertinents.
Voici mes critères pour l’exercice :
– Mémorabilité : Est-ce qu’on s’en rappelle encore aujourd’hui?
– Longévité : Ont-ils vécu assez longtemps pour avoir droit à au moins une histoire leur étant propre?
– Valeur didactique : Est-ce qu’ils nous ont appris quelque chose à propos de la vie? C’était un peu le but de Watatatow, passer des messages aux DJEUNE’S.
J’ai donc séparé des familles, libéralement éliminé des destins de la surface de la Terre et surtout, je me suis fié à ma mémoire pour essayer de recréer le contexte dans lequel ce moment de magie télévisuel a pu battre des ailes et prendre son envol. Si ça vous intéresse, il y a des épisodes qui traînent un peu partout sur le web pour vous remettre dans le bain.
Alerte aux divulgâcheurs en passant… si vous comptiez vous taper non-ironiquement les 1 200 épisodes de la série.
50) Dupuis
Personnage secondaire pendant les trois premières saisons de Watatatow, Dupuis se mérite une place dans cette liste pour une raison bien précise : il s’agit du seul personnage dont l’immortel Éric Chicoine aura eu peur. Il était l’incarnation suprême du mal, comme Bowser à la fin de Super Mario. Bien sûr, il portait fièrement la veste de cuir comme tous les ti-bums de l’époque.
49) Ricky Fortier
L ’apport principal du terrifiant frère de Benjamin aura été de crisser le feu au Spot. Il n’aura été que de passage, mais aura fait des morts, bouleversé bien des destins et laissé des traces de griffes dans nos jeunes esprits.
48) Benjamin Fortier
L’apport principal de Benjamin aura été d’ouvrir une fenêtre pendant l’incendie du Spot et crisser le feu à Sophie Bonin-Jutras, mais il n’a pas fait ça pour mal faire. Le pauvre. Il était tellement torturé. L’immortel Michel Charette s’est fait pardonner avec le rôle de Jean-Lou « Le Hot-Dog » Duval dans Radio-Enfer, où il a su panser nos plaies.
47) Marc Linton
Le personnage-accessoire le plus mémorable et terrifiant dans une série connue pour ses personnages-accessoires mémorables et terrifiants. On ne l’aura connu que pendant quelques épisodes, le temps qu’il assassine le chum de Stéphanie Couillard à coups de roches et qu’il prenne Colin en otage. Lui, c’était un VRAI bum.
46) Jean-François Michaud
Un stéréotype de nerd à lunettes qui s’est promené de saison en saison sans jamais avoir une histoire qui durait plus d’un épisode. Il avait beaucoup plus l’air des nerds qu’on voyait à l’époque à la télé que de ceux qu’on côtoyait à l’école. Son moment de gloire aura été de tomber amoureux d’Émilie Laurin.
45) Louis-Philippe Caron-D’Amours
Interprété par le très sexy Luc Chapdelaine, ce personnage au nom interminable est un bel exemple de la diversité avant-gardiste de Watatatow. Il n’avait pas d’autre utilité que celle d’être un beau gosse en chaise roulante, mais au moins on parlait des défis des gens en situation de handicap grâce à lui.
44) Gabriel Langlois
Il eût une présence courte, mais mémorable. Sa contribution à notre éducation aura été de mourir du sida à l’écran, mais personne ne parlait même de cette maladie à l’époque. À part peut-être Jeanette Bertrand et les bulletins de nouvelles qui ne diffusaient que des statistiques alarmantes. Il y a eu un épisode spécial en deux parties sur sa mort, présenté à une différente case horaire. Ça a été un événement, pour ceux qui l’ont vécu.
43) Domingo Vidal
Le fuckboy en chef de Watatatow. Ce stéréotype Argentin d’époque (un brin raciste) interprété par un gars qui s’appelait Patrice Gagnon, Domingo se pointait systématiquement à l’écran quand venait le temps de rendre quelqu’un cocu. Pas un personnage hyper-profond, mais quand Domingo était là, on ne s’ennuyait pas.
42) Catherine Morelle
Un autre personnage au destin funèbre tributaire d’un épisode en deux parties. Le nom de l’épisode ultime de Catherine? « Mon amie s’est suicidée. . Ça n’en laisse pas large à l’imagination. J’ai revu l’épisode il n’y a pas longtemps et on n’y voit aucune trace du suicide de Catherine, mais j’ai le souvenir de Vincent qui tombe face à face avec les pieds de Mahée Paiement qui pendent dans le vide. Ça vous dit quelque chose?
41) Josée
Le premier personnage d’intervenante psychosociale à la télévision québécoise, à ma connaissance? Interprétée par feu Néfertari Bélizaire, Josée était une force tranquille. La conscience de la Cellulose, l’éternelle maison des jeunes de Watatatow.
40) Les jumelles Fraser
Seuls les fans de Watatatow de la première heure se souviendront d’elles. Je ne me rappelle plus laquelle des deux est décédée, mais elle aura été le premier décès marquant dans une série télé pour moi ET elle m’aura appris ce qu’est la leucémie aiguë. Ça fait trente ans et je m’en souviens encore.
39) Pierre-Luc Turcotte
Un personnage de bon gars sportif un peu niais, mais bien intentionné qui traînera ses guêtres dans la série pendant cinq saisons. C’était un Martin Goulet des pauvres. Il se mettait toujours dans le trouble, mais il était sympathique. L’acteur qui campait son rôle Martin Fréchette est décédé d’un cancer du cerveau en 2009.
38) François Clément
Avant d’incarner l’électrique Carl « Le Cat » Charest dans Radio-Enfer, François Chénier incarnait François Clément dans Watatatow. Un gars courailleux, pas super intéressant et qui portait des petits casques multicolores pour une raison indéterminée. Il en manufacture même dans un épisode. C’était pas mal l’étendue de sa personnalité. Les p’tits casques et les filles. Il servait surtout de soutien comique aux autres personnages.
37) Geneviève St-Pierre
Une femme à marier. Interprétée par une Julie Le Breton en début de carrière, Geneviève St-Pierre faisait partie du segment des colocs qui visait un public un poil plus vieux. Belle, intelligente, stable, raisonnable, même. Sa seule erreur aura été de tomber sur le maudit tout croche à Guy Lebeau. Bon, elle était peut-être un peu plate aussi.
36) Charline Viau
Charline n’était pas le personnage le plus pittoresque de l’histoire de Watatatow, mais elle était charmante et tenace. On ne s’identifiait pas nécessairement à elle, mais on souhaitait tous l’avoir comme amie. Sa plus grande contribution aura été d’aider Émilie Laurin à accoucher. Charlie était plus utile qu’intéressante, mettons. On s’en rappelle quand même!
35) Annie Rioux
Les sœurs Rioux avaient l’une des meilleures dynamiques de la série. Annie était la plus populaire des deux, à l’école comme avec les garçons, mais aussi la plus insécure et vulnérable alors que Marie-Claude était clairement la plus stable et intéressante des deux. C ’était difficile de ne pas aimer Annie, par exemple, car elle n’était juste pas chanceuse en amour. Gabriel est même passé près de lui refiler le sida lorsqu’elle essayait de le séduire.
ÇA JOUAIT ROUGH.
34) Vanessa Beauregard
Un choix sentimental, ici. Interprété par l’immortelle Sophie Cadieux, le personnage de Vanessa faisait partie d’une sorte de reboot de la dynamique familiale des Laurin avec le très iconique John Tremblay et Thomas Wilson (dont on se câlisse). Un peu nounoune, mais bien intentionnée, la pauvre Vanessa s’en est prise plein la gueule au fil des saisons.
33) Victor Turmel
Tortue! Le neveu de Mononc’ Jocelyn. Créatif, intense et souffrant un peu beaucoup de problèmes de santé mentale sévères, il incarnera maladroitement cette problématique à l’écran comme un peu tous les personnages à problématiques dans Watatatow. Shout out à son interprète, Luis Bertrand, qui s’entraînait au même petit gym mafieux que moi avant la pandémie. TORTUUUUUE!!
32) Maxime Blais
Un personnage discrètement haïssable. Vous ne vous rappelez peut-être pas de ce coloc un tantinet moins charismatique, mais c’est celui qui s’est marié pour les prêts et bourses et qui est tombé éperdument amoureux de la pauvre Camille après deux épisodes. C’était un peu l’étendue de sa personnalité : être en amour avec une fille avec qui il a essayé de crosser l’impôt, mais il était le fun à haïr!
31) Charles Couillard
À la fois le père du Québec pendant quelques années et le membre le moins influent de la famille Couillard. Le pauvre Charles a perdu sa place sur les ondes quand les scripteurs de Watatatow ont décidé d’aborder la problématique du divorce. L’équipe a décidé de frapper là où ça faisait mal et de faire éclater la famille royale de l’émission. Malgré l’adversité et des ados pas possibles, il a toujours su rester responsable et aimant.
30) Simon Laurin
A posteriori, Simon Laurin semble beaucoup plus cool qu’il ne l’était à l’époque. C’était un personnage avant son temps : un esprit libre, créatif et rebelle. Il n’avait aucune envie de suivre des règles arbitrairement imposées par ses parents ou quiconque. Bon, il paraissait un peu fuck all à l’époque et son esprit libre a mené le beau Mario St-Amant (son interprète) hors d’ondes, mais Simon Laurin a extrêmement bien vieilli dans la conscience populaire.
29) Marc-Antoine Charbonneau
Mon boy. Marc-Antoine, c’était le cousin poche dans les réunions de famille. Le gars intelligent, organisé et ambitieux que vos parents vous imploraient de fréquenter, mais que tout le monde de son âge trouvait inintéressant. J’ai toujours eu un faible pour ce personnage, interprété par le beau gosse le plus nineties de tous les temps, Patrick Huneault, dont toutes les aventures tombaient à plat.
28) Véronique Charest
Mes souvenirs d’elles sont un peu flous. Elle a quand même fait dix saisons comme personnage récurrent alors elle devait être importante à quelque part, hein? Interprétée par la chanteuse Annie Cotton, elle faisait partie de ces personnages auxquels on s’identifie plus qu’à ceux qui ont une personnalité forte. Il va y en avoir plusieurs en haut de cette liste.
27) Camille Lanctôt
La victime des élans romantiques de Maxime. Bon, vous me direz qu’elle l’a un peu cherché et vous aurez peut-être raison. Ne crosse pas les prêts et bourses impunément qui veut. Du moins, pas sans en souffrir les conséquences. Elle était quand même cool, Camille. Elle savait se faire respecter dans un univers de bros malaisant.
26) Sophie Bonin-Jutras
Un personnage dont l’importance n’aura fait que grandir au fil des saisons. Au départ une pompière émotionnelle pour les personnages masculins au cœur brisé, Sophie viendra à s’imposer comme l’une des filles les plus cool de la série. Katerine-Lune Rollet connaîtra son vrai moment de gloire à la barre de 0340 et de Têtes à Kat, mais Sophie Bonin-Jutras demeurera à jamais la-fille-avec-qui-on-aurait-dû-sortir-au-secondaire.
25) Marie-Claude Rioux
La plus intéressante des sœurs Rioux. Intègre, passionnée, romantique et intelligente, elle commettra la terrible erreur de fréquenter Martin Goulet à un point, mais Marie-Claude n’avait pas réellement besoin d’homme dans sa vie. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais l’interprétation de Catherine « Marguerite Volant » Sénart était cruciale au personnage, pour moi. C’était juste pas la même chose avec Catherine La Haye.
24) Marie Couillard
LA MÈRE DU QUÉBEC. Encore aujourd’hui, lorsque je pense à Carole Chatel, j’ai envie de l’appeler madame et d’être respectueux envers mes aînés. Elle était parfaite, la bonne Marie. Juste assez permissive, mais ferme et structurée sur les règles. C’est pas de sa faute si ses maudits enfants n’avaient pas d’allure.
23) Mireille Labbé
Pauvre Mireille. Elle s’est prise sa part de claques émotionnelles au fil des sept saisons où son personnage était à l’écran. Elle représente vraiment ce que la série faisait de mieux : des personnages pseudo-réalistes à qui il arrive toutes les bad lucks de la vie, ce qui nous offrait un point de référence lorsque notre propre vie venait à dérailler.
22) Nadeige Millejours
Une autre qui n’a jamais eu l’amour qu’elle mérite. Une fille le fun, allumée, pleine de vie qui jouait invariablement les seconds violons affectifs. Ça, ou elle était pognée avec cet adorable nigaud de Martin Goulet. Il n’y avait pas exactement de bon parti masculin dans Watatatow, mais Nadeige en aurait mérité un… ou peut-être un balado féministe avec Sophie Bonin-Jutras?
21) Guy Lebeau
Interprété par ce titan de la télévision québécoise qu’est Charles Lafortune, la persistance de son rôle dans la culture populaire nous force à nous demander : est-ce que c’est Charles qui a créé Guy ou est-ce que c’est l’inverse? Derrière sa façade de jeune homme ambitieux et frondeur, Ti-Guy n’était qu’un garçon brisé par les attentes parentales, en quête éternelle d’amour et de validation.
Homeboy avait un poster de Marilyn Monroe dans sa chambre. C’était un peu étrange.
20) Martine Frigon
La blonde de rêve des jeunes québécois nés entre 1980 et 1987. La belle Martine était une girl next door avec de grandes aspirations et, malheureusement, une estime d’elle-même qui ne suivait pas toujours le bal. Véronique Bannon passera à une version plus sombre et adulte de ce qui est essentiellement le même rôle en devenant Karine Constantin dans Virginie, dès 1997.
19) Angélique Dubois
La beauté tourmentée et inaccessible. Au départ un stéréotype de jeune femme en détresse (si je me rappelle bien, elle avait un problème de dépendance), elle deviendra beaucoup plus complexe et nuancée à travers sa relation avec Guy Lebeau. C’était cathartique de la voir le faire se sentir continuellement comme un petit gars égoïste et perdu.
18) Mado Bélanger
Une des grandes sous-estimées de l’héritage de Watatatow. Seule membre de la famille Bélanger à faire partie de cette liste, la patineuse de vitesse d’élite s’en est pris plein la gueule au fil des saisons : chum plus vieux, entraîneur abusif, famille peu réceptive à des situations de grand stress, alouette. Personnage un peu rigide au départ, elle est vite devenue une figure phare de la série.
17) Séverine Gagnon
Pour comprendre l’évolution et la beauté du personnage de Séverine, il faut vraiment avoir regardé plusieurs saisons de Watatatow. Au départ mise de l’avant pour parler des problématiques de surpoids et de diversité corporelle, Séverine s’est taillée une place de choix dans le cœur des spectateurs au fil des saisons avec sa douceur et sa maturité. Pas que ce soit obligatoire ou rien, mais elle a réussi à se caser sans trop se faire chier.
16) Yannick Medrano-Dubuc
Mon autre boy. 100 % défini par sa relation avec Stéphanie Couillard, le fils du directeur de l’école deviendra (souvent malgré lui) un vecteur infini de drame juvénile. La semaine où Yannick avait dompé Steph pour Noémie est un grand moment de la télé québécoise. C’était le maudit écœurant sale à l’époque, mais aujourd’hui ON COMPREND QUE SA BLONDE ÉTAIT UN PEU INTENSE.
Il est à mon souvenir le seul personnage d’une série jeunesse à mourir assassiné à grands coups de roches sous un viaduc, à part peut-être Kenny dans South Park.
15) Martin Goulet
Le bon Martin (et par conséquent son interprète, Étienne de Passillé) était l’un des visages de Watatatow. On le voyait partout sur les campagnes de publicité avec son petit bandeau et sa veste en jeans pas de manches… mais à quoi il servait vraiment, hein? Il était un peu niaiseux. Il a été le premier chum (ou premier baiser) de quelques filles dans la série, mais à part ça? À ma connaissance, il a quand même fait la majorité des saisons. C’était comme une mascotte.
14) Raphaël Thermidor
En tant qu’un des personnages fondateurs de la série, Raphaël en a fait des affaires au fil des saisons, y compris tomber en amour avec Stéphanie. Heureusement pour lui qu’elle n’était pas intéressée. Ça peut avoir l’air d’inclusion de surface, mais Raphäel n’a jamais été juste « le personnage de problématiques raciales ». Il était un personnage comme les autres, traité comme un membre à part entière de la série.
Fun fact : Rudy B. Éloi restait à un coin de rue de chez moi quand je demeurais dans Petite-Patrie.
13) Joël Cusson
Ça peut vous paraître loin parce qu’il est disparu de la série après quatre saisons, mais Joël Cusson était un personnage extrêmement avant-gardiste. À mon souvenir, il s’agit du premier personnage LGBTQ présenté à la télé comme une personne normale et non comme un stéréotype d’époque. Interprété par le metteur en scène Serge Postigo, Joël a défié les conventions de représentation télévisuelle avant son temps.
12) John Tremblay
Une arrivée tardive au panthéon des personnages de Watatatow, mais quelle bouille inoubliable. Petit bum (veste de cuir, tsé), Kéveune officiel de la série, boxeur amateur, tourmenteur par excellence de Jocelyn et victime d’agression sexuelle aux mains de Manuel Tadros, John nous aura fait vivre des émotions qu’on croyait oubliées en fin de parcours. Aussi, il s’appelait John Tremblay! Comment l’oublier.
11) Sandra Poulin
Oiseau de mauvais augure et mauvaise influence officielle sur Michel Couillard, on savait qu’il y avait quelque chose de grave qui allait se passer quand Sandra était dans les parages. Je ne me rappelle plus exactement comment son histoire s’est finie, mais j’pense qu’elle a contracté le VIH et/ou qu’elle a rejoint un culte. Ça allait jamais bien, son affaire.
10) Einstein
Le fabuleux destin de Yan England rend le souvenir d’Einstein plus important qu’il ne l’était. En nomination aux Oscars pour Henri, son court-métrage sur l’Alzheimer, la carrière d’Einstein va bien. Il n’était pas le plus impliqué et pertinent dans la série, mais il était le fidèle voisin et sidekick de Michel Couillard, un peu comme le Rantanplan de son Lucky Luke. Il est à l’origine de l’immortel surnom « les couilles ».
9) Vincent Gauthier
De tous les personnages masculins de Watatatow, Vincent était probablement celui avec qui c’était le plus facile de s’identifier. Beau gosse, mais juste vaguement. Sans vraiment grande ambition à part celle de biouzner éternellement dans son atelier. Il allait là où la vie le mène et la vie le menait souvent vers un paquet de problèmes. S’il avait vécu en 2023, il aurait été du genre à partager des mèmes à propos de son quotidien en lambeaux sur Instagram.
8) Maggie Malo
Un autre personnage féminin vraiment fort et avant son temps. Maggie était belle, charismatique, compétitive et, ma foi, intéressante. Elle était trop bien pour la plupart des personnages de la série alors ses histoires de cœurs se terminaient toujours en fiascos, mais Maggie était potentiellement la personne la plus saine dans tout l’écosystème de Watatatow.
7) Ginette Laurin
Aaaaah, Ginette. La seule raison pour laquelle elle n’a pas hérité du rôle de mère du Québec, c’est parce qu’elle n’avait pas l’estime d’elle-même suffisante pour l’être. Je n’aurais jamais osé lui accoler cette immense responsabilité. Femme de cœur continuellement dépassée par les événements, sa contribution aura été d’aimer sa fille Émilie contre vents et marées et d’endurer les maudites niaiseries de Jocelyn.
6) Colin Auclair
Le petit tabarnak en chef de Watatatow. Colin a pris son sens au fil des saisons. Au départ un marginal sans envergure, il est vite devenu criminel endurci, violent et manipulateur. Son fait d’arme aura été d’être victime et perpétrateur d’un nombre à peu près égal de crimes. Si vous n’avez pas regardé les saisons finales de Watatatow, vous ne comprendrez pas l’importance de Colin et vous aurez définitivement raté sa phase Moïse Thériault.
5) Jocelyn Turmel
SAINTE TETON! Au panthéon des pires personnes de Watatatow, la première place appartient soit à Mononc’ Jocelyn, soit à Éric Chicoine. C’était facile de se laisser berner par la baboune sympathique et les manières débraillées de Jocelyn, mais chaque fois qu’il baissait notre garde, il faisait quelque chose de terrible, disait quelque chose de raciste ou faisait un compliment déplacé à une mineure. Le tarla en chef du Québec!
4) Michel Couillard
Les Couilles, c’était ce que Watatatow a eu de plus près d’un personnage principal pendant quatorze ans. Batteur comme son interprète Hugo St-Cyr, le p’tit Michel était passionné, rêveur, intense (parfois trop pour son propre bien) et charismatique au possible. Tout le monde voulait être son ami. Il avait toujours de trop gros plans pour ses ambitions, mais on l’aimait de même. Repose en paix, Hugo St-Cyr! On t’oubliera jamais.
3) Éric Chicoine
Loin de moi l’idée de vouloir romancer un vendeur de drogue, un conjoint violent, un kidnappeur et autres, mais Fabien Dupuis était tellement passé maître dans l’art de la p’tite face de fendant qu’il en rendait presque le personnage adorable. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Éric Chicoine aura gagné sa place dans la culture populaire québécoise dans le rayon des personnages maudits. Il était celui que tous les parents avaient peur qu’on devienne.
2) Émilie Laurin
Émilie, c’était LE personnage le plus attachant de Watatatow. Elle ne l’était pas forcément au début, mais elle l’est devenue. Issue d’un milieu difficile, elle s’est vaillamment battue pendant une décennie pour s’extirper de la misère et on voulait tous la voir réussir. Interprétée d’une main de maître par Élyse Aussant, j’ai de la misère à ne pas voir Émilie chaque fois qu’elle est à la télé.
1) Stéphanie Couillard
En toute transparence, je regardais Watatatow pour les scènes avec Stéphanie Couillard. Elle était l’incarnation de la fille qui part du beef, à l’école. Le destin lui était souvent injuste, mais elle y réagissait de façon tellement démesurée qu’elle en devenait divertissante et à la limite attachante. À mon souvenir elle est devenue médecin, s’est convertie à l’islam et a déménagé en Floride à la fin de la série. Elle était wild, Steph. Un peu instable, aussi.