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Le Game Boy Color célèbre ses 20 ans

Pourquoi avons-nous tant trippé sur cette console?

Par
Pier-Luc Ouellet
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Mon Game Boy Color, mes parents me l’ont offert pour ma fête. Dès que j’ai déballé la petite console vert lime, je me suis empressé d’y insérer ma cassette de Zelda et deux batteries AA (j’allais en acheter des quantités industrielles, assez pour que mes parents décident plutôt de m’acheter une immense pile rechargeable), puis d’aller jouer dehors… pour immédiatement entrer, parce qu’on ne voyait rien au soleil. On parle d’une époque avant les écrans rétroéclairés.

Question de me faire sentir vieux, URBANIA m’a demandé de faire un article pour souligner les 20 ans du Game Boy Color qui s’en viennent très vite. En effet, la petite portable est sortie au Japon le 21 octobre 1998. 20 ans, comment est-ce possible? J’ai seulement… oh, j’ai 27 ans. Oups, je vais mourir bientôt.

Une console pas du tout à la fine pointe de la technologie

À l’époque, mon Game Boy Color me semblait être une incroyable machine de guerre; une console capable de produire des graphismes dignes de la NES dans le fond de ma poche, j’avais peur que la police du temps vienne m’arrêter parce que j’avais volé un objet tout droit venu du futur.

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Pourtant, même à l’époque, c’était une console technologiquement très en retard sur ses compétiteurs. La même année que le Game Boy original, en 1989, Atari sortait le Lynx, une console produisant des graphismes en couleur, en plus d’un écran rétroéclairé. Sega sortait son Game Gear, une console comparable, un an plus tard, en 1990, et en 1995, ils récidivaient avec le Nomad, qui n’était rien de moins qu’un Sega Genesis portable.

Même à l’époque, c’était une console technologiquement très en retard sur ses compétiteurs.

Mais en 1998, je ne savais rien de tout ça. Je ne connaissais que Nintendo, et de toute façon, mes parents n’auraient pas eu les moyens de me payer les autres consoles, qui coûtaient des prix de fous, et qui n’offraient pas de jeux de Super Mario.

En fait, c’était un peu le génie de Nintendo avec ses consoles portables : ils offraient des consoles en retard technologiquement, mais avec un large choix de jeux, et très abordables. Le Game Boy Color, à l’époque, ne coûtait que 70 $ US, soit environ 145 $ CAN aujourd’hui.

Une console pour acheter du temps

Mais la vérité, c’est que Nintendo ne voulait pas nécessairement être SI en retard sur son temps. Dès 1996, la compagnie confirme aux médias l’existence d’un prototype en développement, Projet Atlantis. La console aurait eu des performances supérieures à celle du Game Boy Advance, sorti en 2001. Autrement dit, la console aurait pu aisément dépasser les performances du SNES, à une époque où le Nintendo 64 n’était pas encore sorti.

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… Sauf qu’il y avait quelques problèmes. De un, la console était énorme :

Le « petit » carré blanc que vous voyez à côté, c’est un Nintendo DSi. En gros, ça aurait été comme traîner une grosse cassette VHS dans vos poches. De plus, une console si performante pour l’époque aurait été coûteuse et énergivore. Nintendo a donc décidé d’abandonner le plan.

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Mais l’entreprise se retrouvait donc sans nouvelle console à mettre en marché, et elle traînait encore le vieux Game Boy (1989), avec ses couleurs vert-vomi, qui ne tenait plus la route face à la compétition.

Comme mes parents, Nintendo m’a offert le Game Boy Color pour me faire taire pendant qu’ils essayaient de travailler.

Ses dirigeants ont donc eu l’idée de faire une version couleur et légèrement plus puissante de la console, qui pourrait faire patienter les joueurs jusqu’à ce que le vrai successeur au Game Boy, le Game Boy Advance, soit prêt.

Et voilà. Comme mes parents, Nintendo m’a offert le Game Boy Color pour me faire taire pendant qu’ils essayaient de travailler. Ça a bien marché.

En terminant, un petit recap des jeux incontournables de ce bon vieux Game Boy Color :

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– Pokémon Gold/Silver

– The Legend of Zelda: Link’s Awakening DX

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– Wario Land 3