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Le Festival de la Santé et des Bonnes Idées de Rouyn-Noranda

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On s’est encore levés beaucoup trop tard question d’aller encourager le cartel des restaurants à déjeuner aux noms en jeux de mots. Direction: Chez Oeufs, où Éric fier de son plan santé commande un smoothie. À son arrivée, un seul constat possible: “Ouin, j’ai déjà vécu un déjeuner plus viril.”

Aucun événement avant 17h: c’est le temps de partir à la découverte de Rouyn-Noranda avec notre caméra.
Fun fact: J-P ayant passé les dernières années derrière le drum du groupe Canailles, qui a souvent joué à Rouyn, il était inévitable que quelques personnes le reconnaissent en ville en plein FME. Combiné à l’habitude qu’a le Festival d’organiser plusieurs concerts-surprises au cours du weekend, on s’est rendu compte rapidement qu’après trois jours la rumeur avait gonflée jusqu’à devenir une certitude: « Un show secret de Canailles! » Disons que rendu là on se faisait faire assez de clin d’oeils complices pour qu’un moment donné, il arrête juste de nier.
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Puis, vint peut-être la pire décision de la fin de semaine. Il faut savoir que le fameux Morasse a récemment lancé un nouveau “menu trash”.
Il faut savoir aussi qu’Éric est quelqu’un qui n’a pas toujours des bonnes idées, mais qui y tient. C’est donc dire que dès qu’il a vu le Lover et la Rontine, il s’est dit une chose: faudrait que quelqu’un essaye de manger ça. ENSEMBLE.
Pis ce quelqu’un là, ben, ça a l’air que c’était lui.
Dehors, pile devant le Morasse, c’était Laetitia Shériff qui faisait un show impromptu. La foule semblait apprécier. Éric, lui, éprouvait des difficultés techniques, allant de longues plaintes incontrôlées aux larmoiements.
Ceci n’est pas le visage de la santé.
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Direction Owen Pallett. Éric l’avait déjà vu à Osheaga, où le violoniste virtuose avait passé le plus clair du temps fâché contre le soundman. J-P, lui, ne l’avait entendu que sur album. Dans les deux cas, nous avons été soufflés. Il n’y a qu’un mot: impressionnant. Le public était captivé, et dès la troisième pièce, chaque chanson était suivie d’une ovation debout. Disons qu’on a assisté à quelque chose proche de l’extase religieuse. Du jamais vu — et, soyons honnêtes, on en a vu quelques uns, des shows. Pas mal, pour une salle qui, au départ, était là pour voir Daniel Bélanger, le pauvre se retrouvant soudainement avec un assez gros mandat à remplir.

À la sortie de la salle, encore sous le choc de la prestation d’Owen Pallett (et, dans le cas d’Éric, encore sous le poids du souper incompréhensible qu’il a ingéré), on tombe sur des amies de Montréal.
« Hein! Qu’est-ce que vous faites ici? »
«
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Ben, on est journalistes, on couvre le festival!
»
«
Ah? Pis, quels shows vous avez vu, hier? Moi j’ai vraiment trippé sur celui dans l’église!
»
«
Ben…..euhm….
»
Long silence gêné.
On se regarde, réalisant qu’on est assez amochés pour non seulement avoir oublié ce qu’il y avait dans l’église, mais qu’on est même incapable de nommer un seul band vite de même.
J-P finit par regarder sur l’horaire de la soirée d’hier et en récupère des bouts.
Il devient essentiel de sauver Éric, qui sombre de plus en plus dans un genre de coma. On se souvient de deux éléments-clés: on a de la Chartreuse à l’hôtel, et la Chartreuse est un excellent digestif. Direction hôtel, donc! (Oui, à ce moment, ça sonnait comme une solution.)
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Nous sommes arrivés à la fin du sympathique concert de Daniel Bélanger, qui a pris des allures de masterclass d’écriture de chansons devant un public conquis et épaté de connaître aussi bien toutes les paroles.
Direction le Cab pour la prestation de Ought, nouveaux poulains de la mythique étiquette Constellation. Coup de coeur instantané, bruit et fureur, impression de voir une version adolescente de Warsaw, la salle comme nous-même sommes sur le cul.
“Deux fois, j’ai joué avec mes souliers. C’était vraiment weird. Now I only play in socks.” – Tim Beeler, chanteur
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Le festival officiellement terminé, c’est le moment de se lancer dans la grande aventure de l’after. Une direction apparaît évidente: le bar des Chums.
Ce bar karaoké, mythique lieu de perdition pour la faune FMEienne, nous accueille à bras ouverts. On retrouve des amis du Voir, de Scène 1425 et d’ailleurs. On s’installe même une mini-terrasse privée dans la ruelle à côté en volant quelque chaises, parce que… ben, parce qu’à ce moment-là nos décisions ne sont plus très claires. Quelqu’un saute dans un des transports fournis aux médias par l’organisation du FME pour aller chercher le weed qu’elle a laissé à son hôtel et cette utilisation des ressources du festival semble faire consensus.
On remarque à l’orée du bar que le bien connu Duo Éclipse qui animait les soirées aux Chums et faisait la joie des festivaliers depuis des années n’est plus. Il a été remplacé par le Duo Point.com (qu’il faut probablement prononcer point-point-com). En plus, il n’est même pas là ce soir. Qu’à cela ne tienne: nous entrons dans la place, pour constater que le party est officiellement pogné. Mentionnons le travail attentif de France la bartendresse, qui anime le karaoké ce soir surtout pour chanter sur toutes les tounes. Son micro est vraiment plus fort que celui des clients. Personne ne sait exactement comment elle fait pour servir des bières et chanter Enter Sandman debout sur le bar. Quelque chose comme une professionnelle.
On a tu parlé du concours de limbo improvisé? Ah. Ben oui, ça aussi, c’est arrivé.
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Toute bonne chose ayant une fin, éventuellement, le last call arrive, les quilles de Molson Canadian se vident, et il est temps de… ouain. Se rendre au sous-sol du Petit Théâtre avec les bénévoles pour finir les bouteilles qu’il reste du festival. Faut bien, sinon ils vont avoir de l’overstock. (Juré.)
Libre-service à 4h du matin. Ceci n’est pas le buffet-brunch.
Entre l’ombre et la lumière
Éventuellement, au peak d’une chorale de ruelle s’époumonant sur Terre Promise d’Éric Lapointe, Éric finit par avoir la seule idée sensée de tout le voyage: « JP, je dis ça de même là, mais il est 5h45, c’est toi qui conduit demain, et t’es en train de boire une petite chaudière de Rhum-Red Bull. »
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Alors on est partis en sauvages du party, et on s’en est quand même félicités le lendemain, parce que, mine de rien, la route est longue.
On est arrêtés luncher à Val d’Or. Belle ville, pareil, hein.
La (belle) route s’est bien passée. La lumière “Check Engine” était toujours allumée sur la Civic empruntée, mais il n’est rien arrivé de grave.
Rendus à Mont-Laurier, après le 3e café Tim Horton de torréfaction “foncée” (sic) du jour, J-P a un flash: «Arthur H! On a vu Arthur H samedi! C’est ça qu’y avait dans l’Église!!!»
Nous sommes des journalistes professionnels.
Lisez aussi la première et la deuxième partie de notre reportage!