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Le design «geek»

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C’est quoi le cheminement d’un bédéiste de science-fiction ?

Mon père est peintre, il m’a montré à dessiner depuis que j’ai quatre ans et jusqu’à mon CEGEP, ou je travaillais pour lui, comme illustrateur de tondeuses, de produits pharmaceutiques et de meubles dans des circulaires. Son métier n’existe plus vraiment. J’ai fait de la BD ado, mais c’est juste maintenant que j’ai atteint le niveau et la discipline de publier des trucs.

J’ai approché la sérigraphie pendant mes études en enseignement des arts, parce que je cherchais une alternative à la peinture, surtout aux pinceaux. Plutôt poche avec un pinceau. L’aspect de l’original en multiples et le côté « lo-tech» m’ont séduit. Mais c’est plus tard, après d’autres études en design et un voyage très inspirant au Japon, où j’ai empilé carnets de croquis par dessus carnets de croquis, puis je me suis vraiment lancé dans une production d’affiches sérigraphiées et que jai enfin terminé ma BD « sci-fi » de robots géants : Mechalibre!

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J’ai toujours bercé dans les univers fantastiques et l’exotisme de l’anime depuis ma petite enfance, où comme bien des gars, j’ai pratiquement été élevé par Albator, Arctarus et le Capitaine Flamme. Adolescent, Akira m’a brulé la rétine à jamais ! C’est surtout le rythme de l’anime et des mangas qui régit les régit les règles de ma BD. J’aime aussi la science-fiction française et européenne; Moebius et Mezierès, bédéistes et concepteurs du Fifth Element sont les gourous du genre.

C’est quoi pour toi le design au Québec?

Le design au Québec ? J’crois que y’a pas vraiment d’évidence de design contemporain au Québec en ce moment. C’est sur que si tu payes 4000$ pour un vélo québécois, il va être très design, ton vélo. À Montréal, le quartier des spectacles semble voué aux condos et aux tours de businessmen, on parle plus de “patcher” des rues que de projets inspirants. Si on était si design que ça, on ferait plus attention à notre héritage industriel. Ici au Québec, on préfère utiliser le design pour vendre des condos Bonneville. En même temps Montréal est une belle ville design, l’Homme de Calder, la sphère géodésique de Buckminster Fuller, Habitat 67, tous très cool, mais on n’est pas la Hollande.

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Peut-on survivre de ton art au Québec quand on n’est pas l’auteur de Paul à Québec ou une boîte de sérigraphie qui connaît plusieurs musiciens?

Peut-être peut-on survivre sans « day job» dans ce métier. Mais ça prend beaucoup, beaucoup de « drive » et d’organisation. Il faut savoir se promouvoir et réseauter tout en gardant la tête sur sa production. Ça devient épuisant. Personnellement, je préfère avoir aussi mon emploi de prof, je ne fais pas toujours la même chose, ça me « ground », me garde les pieds au sol, et ça paye mieux en ce moment du moins.

Se diversier! J’ai Mechalibre à gauche, mes affiches à droite, PAPOW ! mon one-two punch par excellence ! Une bonne visibilité, par exemple des affiches fluo placardées absolument partout, ça m’a beaucoup aidé à me démarquer au dernier Expozine. Les trucs de bédéistes pour pogner au San Diego Comicon sont absolument malades … j’attends à l’année prochaine pour celui-là.

Y’a Franzine ce week-end et puis je retourne à Toronto pour le Fan Expo et à Montréal, y’a WorldCon Anticipation 2009, un événement assez majeur qui passera peut-être inaperçu par la presse « mainstream ».

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