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Le coke, la menthe, la route…

Par
André Péloquin
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En 2006, la pop culture nord-américaine a tremblé, le temps d’une seconde ou deux, sous les secousses de geysers carburant aux boissons gazeuses et aux bonbons Menthos. Deux agents appartenant à la même «famille» (les calories vides) qui s’emportent lorsqu’ils se rencontrent.

Pour ceux qui ne me verraient toujours pas venir (insérer la joke d’ex icitte), on va se parler de vélos et de gros chars aujourd’hui…

Pilotes en ville

Sommes-nous si désespérés pour en arriver LÀ? Après 114 nouveaux réseaux sociaux et encore plus de reprises d’«Alleluia» de Cohen, sommes-nous à ce point engourdis par les stimulus environnants? On coupe les vivres au Wapikoni Mobile, l’extinction du Madrid approche à grands pas, DSK a sûrement couché avec vos mères itou pis vous pognez les nerfs parce que votre colocataire de route tire un peu trop la couverte de son bord par moments!? En ville sans ton empathie? Es-tu tombé sur la tête!? En terme de rivalité débile, la cohabitation cahoteuse entre ces hippies de cyclistes et ces gros porcs d’automobilistes remporte la palme… suivie de très près par «Montréal-Québec» et «Qui Pete devrait choisir entre Roxanne et Lola dans Chambres en ville».

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Le parcours urbain montréalais est devenu, au fil des années un véritable bordel de macadam et de cones orangés qui est maintenant aussi impitoyable envers la gent casquée que la masse sur quatre roues. Puis après tout, se faire doubler, ça arrive autant au boulot (lorsqu’il est question d’une promotion, par exemple) qu’au Radio Lounge (la fille repart toujours avec le gars de «Loft Story». Tou-jours). Pourquoi l’affront est-il magnifié sur la route? Est-ce un effet de la vitesse? Des effluves de goudron? Me semble qu’on pourrait en arriver à un terrain d’entente? Me semble que ce n’est pas «si pire que ça», non?

Pourtant, à vous lire dans les médias ces jours-ci, on croirait que c’est le fuckin’ Vietnam, l’agent orange résultant de la rencontre de vos lettres acides.

Des liaisons dangereuses

Toujours la même rengaine. Tellement omniprésente qu’on ne sait plus comment on a entendu parler la première fois. Bref, ce conflit est notre « I Got A Feeling».

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La semaine dernière, sur Cybepresse, on a eu droit à une première salve d’un dénommé Christian Déjoie, un cycliste reprochant à un chauffeur de la STM d’avoir un comportement «anticycliste». Il dit même avoir porté plainte au SPVM, à la STM et je crois même qu’Interpol – l’agence policière ET le groupe rock – sont sur le coup itou. Trois jours plus tard, le chauffeur d’autobus et cycliste Richard Dion répliquera à Déjoie en lui expliquant la manoeuvre de son collègue tout en prodiguant certains conseils de sécurité. Grosso modo, Déjoie et les autres membres de sa tribu devraient éviter les principales artères de Montréal. That’s it, that’s all!

Bien qu’on aime que les doigts d’honneurs demeurent sur leur guidon/volant lors de cet échange épistolaire, les plumes demeurent fielleuses et les solutions pas très convaincantes. Finalement, le 19 juillet, Julie Villeneuve – qui marche, fait du vélo et conduit une voiture – tentera de raisonner tout ce beau monde. Mission accomplie? Loin de là…

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Cyberpresse annonçait hier qu’un chauffard de Trois-Rivières allait être relâché après avoir agressé une cycliste de 67 ans. Le passager de la voiture a été jusqu’à abaisser sa fenêtre pour projeter la dame au sol alors qu’elle roulait.

Ça, ce n’est pas un comportement de chauffard. Ça, c’est le comportement d’un esti d’cave.

Cousins cyclistes! Tontons ‘tomobilistes! Ne voyez-vous pas? C’est lui le coupable: l’esti d’cave!

N’accusons plus les pédaleux de jouer avec leur vulnérabilité. Ne démonisons plus les motorisés. Couvrons de ridicule les gars qui ont des collants “The Shocker” sur leurs voitures. Amendons les cyclistes qui roulent sur un trottoir situé à quelques centimètres de la piste cyclable. Débarrassons-nous de ces comportements d’esti d’caves avant de se faire la morale, bordel!

P.-S. À la place de Pete, j’aurais choisi Roxanne.

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