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Le champion des tout-inclus
Ça a beau être LA façon de voyager à l’étranger la plus prisée des Québécois, aux yeux de certains, le tout-inclus est un forfait vacances qui comprend tout, tout, tout… même une bonne dose de jugement. Mais pas pour Sébastien Poirier, qui en a visité pas moins de 11 en 4 ans.
Rencontre avec le plus grand fan de tout-inclus du Québec.
Sébastien Poirier n’avait jamais pris de vacances avant 2013. En 17 ans de carrière, ce workaholic alors trentenaire n’en avait jamais vu l’utilité, jusqu’à ce qu’une amie l’invite dans un tout-inclus au Mexique, séjour qu’elle avait remporté à l’occasion d’un concours. Depuis, il part vers le sud au moins quatre fois par année. Récemment, entre deux emplois, il en a profité pour faire trois tout-inclus en trois mois.
Ses comptes Facebook et Instagram regorgent de photos de complexes hôteliers bordés de palmiers, de quais menant vers l’horizon infini et de paysages sous-marins. « Il y a plein de gens qui snobent les resorts, mais qui « likent » toutes mes photos sur Instagram. C’est comme les gens qui disent qu’ils n’écoutent pas Occupation double, mais qui se lèvent la nuit pour haïr un candidat », s’amuse-t-il.
Sébastien n’est pas le seul à se laisser tenter par la formule. Entre 2010 et 2013, 58 % des voyages des Québécois à l’étranger ont été réalisés en forfaits dans les Caraïbes, rapporte le Print Measurement Bureau. Et ce ne sont pas seulement des mononcles et matantes qui partent dans le Sud.
« Les “milléniaux” sont très intéressés par les tout-inclus. Ils voyagent différemment, mais les voyagistes s’adaptent — par exemple en offrant des destinations qui combinent ville et plage, ou des hôtels ayant de grands chefs, qui parlent davantage aux foodies », dit Debbie Cabana, directrice du marketing, des médias sociaux et des relations publiques à Transat.
Entre 2010 et 2013, 58 % des voyages des Québécois à l’étranger ont été réalisés en forfaits dans les Caraïbes, rapporte le Print Measurement Bureau. Et ce ne sont pas seulement des mononcles et matantes qui partent dans le Sud.
Mais comme plusieurs adeptes du, c’est encore la facilité qui attire Sébastien. « Je suis tellement organisé dans ma vie que j’aime ça, avoir rien à penser quand je suis en vacances », résume-t-il. Et c’est un peu ce qu’on reproche à ce type de voyage. « Le tout-inclus a une connotation péjorative parce qu’il crée une distinction entre le voyageur et le touriste. Personne ne veut être un touriste », explique Alain A. Grenier, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) spécialisé en tourisme. « Le touriste est passif, il se fait servir, alors que le voyageur prend des initiatives, et c’est plutôt ça qui est valorisé. »
Avant tout, le tout-inclus répond à un besoin de sécurité du voyageur. « J’aime ne pas avoir à me poser de questions, explique Sébastien. Je suis une personne anxieuse, alors ça me convient de savoir à quelle heure je vais manger. Aussi, je fais de la plongée sous-marine et, souvent, les complexes hôteliers sont des places fiables pour ça. »
La formule sans tracas peut par ailleurs permettre aux voyageurs moins expérimentés d’élargir leurs horizons. Après avoir fait le tour de la sainte-trinité Cuba-Mexique-République dominicaine, Sébastien a décidé de s’aventurer à l’extérieur du resort. Il prépare en ce moment son premier voyage « sac à dos » au Nicaragua, dans des hôtels de base et des auberges de jeunesse. « Ça va choquer la princesse en moi, mais ça va. Je suis rendu là ! »