Imaginez ne pas connaître les parents de la personne que vous aimez le plus au monde. Imaginez ne pas comprendre la provenance de ses mimiques attachantes, ses petites habitudes frustrantes, son humeur tumultueuse ou sa façon d’aimer. Est-ce que cette absence vous creuserait le coeur, ferait jaillir une douce curiosité ou vous donnerait envie de créer?
L’auteure-compositrice-interprète Fanny Bloom a beaucoup réfléchit sur la question. C’est qu’elle n’a jamais connu la mère de son copain. Et ça lui manque. L’artiste qui nous a habitués à des chansons personnelles (salut, Apprentie guerrière!) relate d’ailleurs ce pan de son intimité dans la chanson Lily, parue sur son plus récent album, Liqueur.
J’ai pas connu ta mère
Il aurait fallu s’aimer bien avant
J’ai pas connu ta mère
Mais j’aurais voulu pour mieux te comprendre
Si cette chanson peut facilement vous plonger dans une certaine vulnérabilité, attendez d’écouter le nouvel épisode du podcast Bajada Dialogues! Dans celui-ci, Fanny Bloom dissèque l’origine de l’oeuvre devant un Jason Bajada ému (c’est le moins qu’on puisse dire).
«Ce que je trouve étrange, c’est que je suis fascinée par le fait de ne pas connaître la personne qui a fait, qui a fabriqué, celui que j’aime. Je trouve ça weird.
D’où est-ce qu’il sort?
C’est comme s’il me manquait toujours une petite partie [d’information]. On m’a beaucoup parlé d’elle. Tranquillement, avec les années, mon copain s’est ouvert davantage à moi. Son père aussi. Chaque année, il souligne l’anniversaire de son décès. Elle est quand même présente, mais je ne la verrai jamais. »
Un moment de tendresse
La chanteuse, qui a en partie créé Liqueur avec son copain, a composé Lily sans le lui révéler. «Je l’ai faite vraiment seule de mon bord avec Benoît Bouchard, avec qui j’enregistre les voix. Pendant tout ce temps-là, mon copain n’en savait rien. J’ai fait mixer la chanson dans son dos.»
C’est en voiture qu’elle lui a finalement fait entendre la pièce. “Ben loud.”
« C’était un moment beau, spécial et rempli d’émotions. Il s’est mis à pleurer. Pis là… ah, mon dieu. Je l’aime, hein. Ça m’est rentré dedans », révèle-t-elle à Jason Bajada en ravalant un sanglot.
Et nous, ça nous donne envie de s’intéresser aux racines de ceux qu’on aime, à ses familles qui forgent l’identité de nos amours, et à tous ces parents – connus ou non – qui deviennent muses de jolies chansons.
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Pour entendre Fanny Bloom et Jason Bajada jaser de cette histoire, de la trame sonore de Cruel intentions et de Stéphane Lafleur, ça se passe juste ici, dans le tout nouvel épisode des Bajada dialogues!