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Le centre d’achats du mois : Les Galeries Normandie

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Ultime chance de rebrousser chemin sur la 15 avant d’arriver à Laval, les Galeries Normandie gisent avec fébrilité dans une zone grise méconnue, au croisement précaire entre Ahuntsic, Saint-Laurent et Cartierville. Outre que pour ce rejet municipal évident, ce centre d’achats est reconnu pour abriter en son sein le Rossy le plus au nord de toute l’île de Montréal. Un photoreportage s’impose, donc.

Dans le parking, la police surveille un banc de neige. On est dans le nord, pis ça paraît.

Explication du banc de neige sale du parking : l’expérience thermale du Spa Orazio.
Après Exco, Adidos et Louis Vitton, voici le très honorable Café de la presse.
En entrant, on passe tout de suite aux choses sérieuses : le Rossy.
C’est bientôt le Black Friday, et la folie du magasinage sauvage a déjà gagné le Québec, comme en témoigne cet étalage de coupe-ongles viré cul par-dessus tête.
Faites vite : les porte-bijoux en forme d’arbre commencent, eux aussi, à être victimes d’une soudaine popularité.
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Pour éviter de tomber dans le spleen de novembre, faut être en mesure de se laisser aller en s’offrant un petit plaisir de temps en temps. «Voulez-vous avoir des petits bonbons ?», demande une vendeuse à une cliente âgée proche de la caisse. «M’a prendre un chocolat Père Noël. Y’ont l’air bons… Sont importés de Toronto, Ontario.»
Ce papier de toilettes festif, quant à lui, a plutôt l’air d’être importé du Mexique.
EN PRIMEUR : l’item le plus laid qu’il y avait dans le magasin.
Comme d’habitude, faut se lever la tête presque jusqu’au plafond pour voir les slogans, toujours très recherchés, du Rossy.
En sortant du magasin rouge et bleu le plus tendance au Québec, un autre repaire indubitable de la mode nord-américaine nous frappe de plein fouet.
Nouvelle stratégie marketing chez Point Zéro : faire croire aux clients qu’il pourrait y avoir éventuellement six morceaux de vêtements qui pourraient les intéresser.
Il fait bon se promener aux Galeries Normandie. En plus des murs beiges ternes qui ont fait sa renommée, on peut y contempler un feuillage touffu qui, tout compte fait, bloque un bon tiers de l’espace du corridor. Heureusement, ça change pas grand-chose au niveau ergonomique parce que, la plupart du temps, y’a personne.
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Considérant l’achalandage général, il semble plutôt judicieux d’avoir uniquement acheté quatre tables pour agrémenter la cour alimentaire.
Afin de se rapprocher du peuple, la royauté utilise maintenant une adresse courriel Yahoo.
EN PRIMEUR : le chariot officiel du concierge.
Pause confidence à la Librairie Monet. «C’est automatique : j’vois d’la barbe, pis ma voix suraiguë sort», admet une vendeuse de livres. «Profitez-en parce qu’un jour, j’vas être morte dans ma tombe.»
À part ça, deux livres retiennent l’attention.
Côté littérature, le Dollarama ne laisse pas sa place. Ça vaut clairement la peine de payer 1$ pour guérir la dépendance de son enfant à la drogue.
Un vieux classique : se promener avec un serpent-jouet dans le magasin pis le dropper juste avant d’arriver à la caisse, dans l’allée des duo-tang.
Pièce de résistance des Galeries, le IGA s’est lui aussi mis en mode Noël en mettant de l’avant des formules qui redoublent d’originalité.
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EN PRIMEUR : un ourson en peluche qui chill avec un paquet de gommes dans un emballage cadeau.
Difficile de faire l’épicerie – vous en conviendrez – quand il nous manque des connaissances de base en alimentation. Aux prises avec une liste «compliquée», cet homme pose des questions pertinentes au téléphone :
«Quand tu dis ‘’de l’ail’, c’est quoi de l’ail ??»
«De la sauce à ribs, c’est tu de la sauce à porc effiloché ?»
Tendance forte aux Galeries : les propriétaires qui choisissent leur prénom comme nom de commerce.
Ingénieux.
Même en face, au Centre Salaberry, la tendance se maintient.
Mention à la virgule qui ajoute un élément de poésie à la façade.
Adjacent aux Galeries, le Ciseau d’Or opte, quant à lui, pour une forme de poésie un peu plus exploratoire en offrant une alternative au terme «épilation».
D’ailleurs, qu’en pense l’OQLF ?