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Auparavant haut lieu de prestige et plus grand hôtel de tout l’Empire britannique, le 1455 rue Peel abrite aujourd’hui un centre d’achats aux contrastes époustouflants, qui n’hésite pas à faire cohabiter des magasins douteux et des lustres opulents. Aperçu morcelé.
La stratégie marketing ultime des Cours Mont-Royal : obliger le novice Montréalais à passer en son centre pour sortir du métro Peel. Un vieux classique.
Évidemment, la grosse action se déroule au sous-sol puisque, la plupart du temps, tout le monde cherche juste à sortir de là au plus crisse pour se rendre sur Sainte-Catherine.
Pour commencer la visite, quoi de plus royal qu’une bonne vieille cordonnerie qui, en plus de tailler des clés, vend également des parapluies?
L’opulence fait partie de l’héritage britannique du centre d’achats. Hélas, les commerces n’ont malheureusement plus le stock richissime pour backer le nom qu’ils mettent sur leur devanture. Ainsi, le glorieux Kashmir est pogné pour vendre des colliers de matantes, des tuques de grenouilles en polar et, encore une fois, des estifis de parapluies.
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Il y a quelque chose d’onirique, d’imaginaire, d’irréel même, à arpenter les gracieuses Cours Mont-Royal. On se doit ainsi d’applaudir bien fort le grand architecte de cet univers fantasmagorique, qui a jugé bon intégrer des lustres onéreux à un paysage alimentaire modeste, comprenant notamment un Vieux Duluth Express.
Ça manque de rigueur, côté lustre ici.
Rendu là, on s’en doutait, mais ce magasin a tout de même bien fait de nous ramener sur terre.
N’importe qui serait prêt à sortir entre 2.99$ et 25.99$ pour un aussi beau look.
Au fond du sous-sol, le magasin American Eagle règne comme un duc. La raison : ses vêtements sont destinés à habiller des VRAIES personnes.
Encore plus intéressant, ce spécial vous permet d’avoir un maillot et demi pour le prix d’un.
Non loin de là, le Starbucks s’en tient au classique 2 pour 1. En plus, on nous apprend que le nom «déjeuner» peut maintenant être un adjectif.
Qu’est-ce qu’il y a de plus prestigieux ? L’espace commercial, les filles sur l’affiche qui essaient d’avoir l’air de faire quelque chose de sexy ou le légendaire plafond décâlissé à gauche?
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Les Cours Mont-Royal, ça vaut la peine pour bien des affaires, mais pour les agrumes, c’est fortement déconseillé.
Une clinique d’esthétique qui, en plus d’offrir tous les services habituels, met tout en œuvre pour supprimer le tabagisme et ainsi combattre avec vivacité le lobbying du tabac, c’est plus qu’admirable.
Une affiche publicitaire qui a probablement nécessité l’apport d’une centaine de graphistes à temps plein pendant 83 ans.
Au moins, l’administration du centre d’achats s’en rend compte, elle aussi, que son slogan est défectueux.
On monte au rez-de-chaussée. Y’a des lueurs roses, c’est bon signe.
Toujours utile de mettre les logos de Facebook et Twitter sur une affiche de commerce, d’un coup qu’un client arriverait avec son curseur.
Sur l’étage, il se passe pas mal d’affaires, vu que les rénovations se multiplient. Maintenant ouvert, ce grand domaine aquatique git au fond tel un Super Aqua Club idyllique.
Ça aussi, c’est beau.
Et que dire de ces bancs cosmo-futuristes ?
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Au deuxième, on commence à réaliser l’ampleur de l’opulence britannique, héritée des années folles. Un vrai PALACE.
C’est tellement beau que, des fois, y’a des gens qui viennent s’asseoir pour contempler le centre d’achats.
Aperçu rapide des lustres qui ornent le deuxième.
De quoi faire tripper le staff du Multi-Luminaire.
Au troisième étage, on est en terrains connus. Y’a un resto avec personne dedans au fond, pis, à la grande surprise de tous, des lustres dans les corridors.
Un ilLUSTRE centre d’achats, rien de moins.