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Pratiquement abandonné depuis une décennie, le Faubourg Sainte-Catherine a tout ce qu’il vous faut pour vous scrapper comme du monde une journée de magasinage. Avec ses corridors désaffectés et son ambiance répulsive, il gît tel un prince déchu au coin de Guy et Sainte-Catherine. Photoreportage enlaidi.
Même la porte d’entrée a le mérite d’être réaliste : ici, y’a pas personne qui, historiquement, a fait plus qu’UN achat.
À première vue fabuleuse, l’affiche d’accueil du sous-sol s’avère également fort trompeuse. Non seulement y’a pas de wi-fi, ni de toilettes, mais, en plus, y’a juste un escalier roulant et, considérant qu’on est au sous-sol, il serait très surprenant que le troisième étage soit en bas.
Sans oublier le Scoops qui, lui aussi, semble avoir des gros problèmes à exister…
Heureusement, le Movieland, lui, pète le feu grâce à sa décoration inspirée. Le carton des caisses de papiers d’impôts s’agence à merveille avec le métal du panier d’épicerie et avec le rose toilé qui, de son côté, offre un magnifique contraste avec le grisâtre brut des tuiles du plancher.
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À la fois morcelée, triturée et déchirée, la toile rose offre des possibilités esthétiques infinies à quiconque sait la manier avec originalité et délicatesse.
Pas d’argent pour acheter un autre pot à fleurs ?
La solution : un pot de yogourt.
La logique des prix est épatante chez Movieland. Alors que l’offre de Blu-ray à 2,99$ bat son plein dans tout le magasin, on est en droit de se poser des questions sur le prix de cette vieille cassette, pas de pochette, du Roi Lion.
Comme d’habitude, on est aussi en droit de se poser des questions sur la carrière à François Massicotte.
L’épopée se poursuit au rez-de-chaussée.
Au lieu d’attendre après les clients, le Saint Cinnamon prend pas de chances et ferme sa caisse assez vite dans la journée. Décision avisée.
Pourtant, le spécial déjeuner à 4,95$ collé 48 fois avec du tape sale avait du potentiel.
En se promenant à travers les corridors du Faubourg, on se rend compte que, si y’a ben une affaire qu’on peut pas faire ici, c’est bien du magasinage.
À moins de vouloir acheter une passoire turquoise, évidemment.
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Fans de planchers décalissés, vous serez servis ici, dans les multiples «allées» de ce centre «commercial».
Quatre sortes de revêtements en six mètres… Qui dit mieux ?
Au moment où on pense avoir tout vu, on traverse une petite porte secrète à l’extrémité du centre et on arrive ici : drette dans la tête de Marc Dupré.
«Ça fait au moins une dizaine d’années qu’y a pu rien ici !», explique un agent de sécurité, à deux pas de la face de Marc Dupré. «Tu devrais faire comme tout le monde pis aller au Centre Eaton.»
Rapidement, on se rend compte que cet agent de sécurité ne s’est probablement jamais promené au deuxième étage : lieu festif où la notion de party se redéfinit constamment.
Ça promet.
LA question ultime : qu’est-ce que ça prend pour organiser un VRAI party réinventé ?
Très simple : des colliers, des tubes, des chandails et des vestes à capuchon.
En fait, le magasin est tellement su’l gros party tout le temps qu’il en vient même à perdre l’usage de son français.
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Le reste du deuxième a trois attraits principaux, à ne pas négliger : des chaises, une table et une poubelle.
De son côté, ce tailleur de vêtements pour femmes a de la difficulté à écrire son nom de façon uniforme.
Le moment tant attendu : l’arrivée à la renommée foire alimentaire du troisième étage, reconnue pour sa tangente internationale et, particulièrement, pour le Yuki Ramen qui, semble-t-il, vaut le détour.
Un décor simple, lumineux, épuré, tapissé d’éléments botaniques et de caméras de surveillance.
Rapidement, ce design Word Art dernier cri attire l’attention.
Se dépêcher à manger de la fondue chinoise : nouvelle tendance culinaire 2015 ?
Des fleurs en plastique autour d’un arbre empoté : nouvelle tendance florale 2016 ?
Juxtaposer des plantes suspendues à des éléments de conciergerie : nouvelle tendance déco 2017 ?
Ça : telle affaire 2018 ?
D’ailleurs, c’est qui ce «monde»-là ?
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En passant les portes à l’extrême gauche de la cour alimentaire, on trouve enfin l’entrée officielle du Dollarama. Modeste mais efficace.
En terminant : admirons, tous ensemble, la beauté de cette porte délabrée qui, sans surprise, ne mène nulle part.
À quand la démolition complète ?
Les paris sont ouverts.