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Le bêtisier de l’environnement
La crise environnementale suscite beaucoup de réactions et de commentaires, mais ce ne sont pas toujours des informations véridiques qui en ressortent!

URBANIA et le Théâtre du Nouveau Monde s’unissent pour porter un regard critique sur certaines informations erronées qui circulent au sujet de la crise climatique.
Même si elle a été écrite il y a 140 ans, la pièce Un ennemi du peuple, présentée au Théâtre du Nouveau Monde, résonne encore aujourd’hui par sa vision des enjeux écologiques et politiques. Est-ce que l’écologie et le capitalisme peuvent vraiment faire coïncider leurs ambitions respectives?
La pièce aborde la manipulation de l’opinion publique au moyen de discours d’influence erronés. Cent quarante ans après la création de la pièce, force est de constater que la place publique est toujours le théâtre de fake news et de déformation de l’information!
Malgré le quasi-consensus scientifique entourant la question des changements climatiques et de leurs causes humaines, certaines personnalités et figures publiques prennent la parole pour nier certains faits et proclamer leur propre vision de l’enjeu, vision coïncidant souvent drôlement avec leurs intérêts personnels.
L’équipe d’URBANIA s’est donc lancée dans une chasse aux fake news pour départager le vrai du faux en matière d’environnement et déboulonner certains mythes qui nuisent à une conscientisation adéquate.
Donald Trump et le complot chinois
Comment parler de fake news sans nommer Donald Trump? L’ancien président des États-Unis a défendu son opinion sur la crise environnementale à maintes reprises sans toutefois parvenir à mettre le doigt sur la vérité bien souvent…
Un scientifique britannique a émis la théorie que les activités humaines avaient le potentiel de modifier le climat dès 1938, théorie qui a depuis été qualifiée d’irréfutable.
Entre son déni de la science et sa ferme conviction que « ça finira par se refroidir », le célèbre républicain en a sorti des bonnes et des meilleures pour justifier son inaction face au réchauffement climatique. Sur Twitter en 2012, il avait même affirmé que « le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de rendre l’industrie américaine non compétitive »…
Évidemment, il s’agit d’une théorie non fondée et même plutôt farfelue. Un scientifique britannique a émis la théorie que les activités humaines avaient le potentiel de modifier le climat dès 1938, théorie qui a depuis été démontrée et qualifiée d’irréfutable.
Les scientifiques ont pu établir une corrélation indubitable entre la concentration de CO2 dans l’atmosphère et la température. Il a ensuite été démontré que la quantité de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de façon considérable depuis la révolution industrielle.
C’est donc dire que la concurrence entre les industries américaines et chinoises n’a rien à voir avec l’apparition de ce concept…
Un climatosceptique au sein du Parti conservateur du Québec
Nos voisins du sud ne sont pas les seuls à héberger des climatosceptiques! Au Québec, on en découvrait un récemment au sein du Parti conservateur : le docteur Roy Eappen, un des premiers candidats de l’équipe d’Éric Duhaime, a douté publiquement du facteur humain dans la crise climatique.
Dans une entrevue accordée au Journal de Québec, l’homme politique a soutenu que les fluctuations climatiques étaient surtout d’origine géologique et que les actions humaines n’avaient pas nécessairement d’impact sur le dioxyde de carbone.
Même son de cloche du côté de Québec 21, parti d’opposition officielle à la mairie de Québec. Le candidat du district de Saint-Louis–Sillery aux dernières élections, Claude Duplessis, s’est autoproclamé « climato-réaliste » et a lui aussi affirmé que l’humain n’était pas responsable des changements climatiques, qu’il s’agirait plutôt de l’ œuvre « de la nature elle-même ».
Et pourtant!
De nombreux rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont sans équivoque quant à la responsabilité de l’activité humaine dans le réchauffement climatique. Ces rapports semblent beaucoup plus fiables et crédibles que les paroles de ces politiciens…
Susan Crockford et les ours polaires
Autrice du blogue Polar Bear Science, la zoologiste canadienne Susan Crockford a affirmé que les ours polaires se portent très bien et que l’existence de l’espèce n’est pas menacée. Toutefois, des chercheurs se sont rendu compte que l’autrice n’avait jamais étudié les ours polaires. Oups!
L’ours polaire est malheureusement bel et bien menacé par les changements climatiques.
Son discours a tout de même été repris dans plus de 45 blogues niant le réchauffement climatique, et la zoologiste a finalement été associée à un important lobby de droite rejetant l’idée qu’il y ait crise environnementale…
Selon les expert.e.s, l’ours polaire est malheureusement bel et bien menacé par les changements climatiques. Une étude parue en juillet 2020 affirmait d’ailleurs que certaines populations du mammifère blanc pourraient subir une quasi-extinction d’ici la fin du siècle.
Leonardo DiCaprio, vraiment carboneutre?
Si son fameux personnage de Jack Dawson est tragiquement décédé lors du naufrage du Titanic en 1912, le cher Leonardo DiCaprio est encore bien actif dans la sphère publique, et son implication pour enrayer la crise climatique ne dérougit pas. Bien que ses efforts pour la conscientisation puissent être largement applaudis, un bémol se cache dans le discours de l’acteur. Est-il réellement carboneutre, comme il se plaît à l’affirmer?
Plusieurs médias se sont penchés sur la question au cours des dernières années. Selon DiCaprio, son empreinte écologique représenterait 11 tonnes de carbone par an, quantité qu’il s’assure de compenser en plantant des milliers d’arbres. Certain.e.s écologistes affirment toutefois qu’un individu de classe moyenne produirait plutôt 19 tonnes de carbone annuellement… Et Leo n’entre pas tout à fait dans la catégorie de la classe moyenne!
Compte tenu de ses voyages en jet privé et de ses maisons luxueuses, difficile de mettre un chiffre précis sur l’empreinte carbone de l’acteur. Plusieurs médias s’entendent toutefois pour dire que le terme « carboneutre » ne s’applique probablement pas réellement à la vedette américaine.
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Bref, différencier le vrai du faux dans les discours publics, ce n’est pas toujours évident, surtout quand les intérêts personnels et politiques entrent en scène. C’est là un des enjeux abordés et mis en lumière dans la pièce Un ennemi du peuple, présentée du 15 mars au 9 avril 2022 au Théâtre du Nouveau Monde. Pour vous procurer des billets et poursuivre la réflexion, c’est ici!