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Le Bat héritage

Que faire après Aurora? Notre blogueur sort de son antre secret avec quelques pistes...

Par
André Péloquin
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NDLR : Ce billet abordera The Dark Knight Rises par la bande et pourrait, du même coup, révéler quelques éléments de l’intrigue. Bref, si vous avez l’intention de voir le dernier chapitre des aventures de Batman sous l’égide de Christopher Nolan, on vous invite à y aller dès maintenant puis de revenir sur ce site pour poursuivre votre lecture.

Près d’une semaine après le massacre d’Aurora, les hommages pullulent.

Hier, Batman lui-même, Christian Bale, rendait visite à des blessés de la tragédie. Un peu plus tôt, une entreprise lançait un thong (oui, oui) soulignant l’événement funeste alors que des internautes exorcisaient leur tristesse par rapport à cet événement incompréhensible… en dessinant des pouliches tristes déguisées en chevalier noir. Bref, chacun assimile ce malheur à sa façon et plusieurs habitants du Colorado, eux, se résignent… en prenant les armes.

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Tel que mentionné dans un article de La Presse mis en ligne hier, « les vérifications de casier judiciaire – nécessaires pour acheter une arme – ont augmenté de plus de 40 % depuis la tragédie qui a secoué les États-Unis, selon le [Denver Post]. Entre vendredi et dimanche, le Colorado a fait 2887 de ces vérifications, une augmentation de 43 % par rapport à la semaine précédente et de 39 % par rapport à l’an dernier. » Bien que la tuerie semble à peine liée au film, les dommages collatéraux, eux, pourraient malheureusement coller à merveille au scénario de l’oeuvre où un terroriste masqué invite les habitants de Gotham a reprendre le contrôle de leur ville, armes aux poings, en chassant sa racaille (dans The Dark Knight Rises : le fameux «1 %» de la population).

Bien qu’au cinéma et dans le monde des comic books, le vigilantisme sert souvent la veuve et l’orphelin, une recrudescence de cas à la George Zimmerman démontre que le terme «justice» est souvent dénaturé dans l’expression «se faire justice». On se rappellera qu’en mars dernier, ce capitaine d’une patrouille de quartier qui «se faisait justice» en dégommant un passant – Trayvon Martin, un ado afro-américain de 17 ans sans histoire – qu’il trouvait «louche»… et c’est tout. Parce que la gueule du gamin ne revenait pas au bonhomme! Un autre triste exemple rappelant que «combattre le feu par le feu» n’est vraiment pas la solution idéale… à moins de porter une tenue ajustée en spandex, bien sûr.

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D’autres options doivent être envisagées avant d’en venir au western spaghetti.

Survolté par les récentes fusillades à Toronto, le maire Rob Ford y allait d’une suggestion plutôt originale pour combattre cette montée de violence : bannir de la ville les malfrats accusés de crimes liés à l’usage d’armes à feu. Notre premier ministre, l’incroyable Stephen Harper, lui répondait hier que son idée – une version «2012» du goudron et des plumes – ne pourrait s’appliquer, mais que des sentences plus lourdes serait à prévoir. Venant du bonhomme derrière l’abolition du registre des armes à feu, ça fait quand même sourire. Le Québec n’est évidemment pas épargné; la pétarade d’hier dans le quartier Saint-Michel de Montréal en est un triste exemple.

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En réponse au massacre d’Aurora, le collègue Pascal Henrard opte pour le tablettage des armes à feu. Alexandre Champagne, lui, fait valoir la réhabilitation alors que plusieurs veulent la tête de James Holmes, le triste sire derrière cette tuerie.

Personnellement, je la jouerais Batman et je balancerais tout un arsenal de gadgets du même coup afin d’éviter de s’abaisser au niveau des meurtriers (on se rappellera au passage que, dans The Dark Knight Rises, l’anti-héros de Gotham fustige justement sa collègue Catwoman lorsqu’elle fera feu sur un mécréant).

Bien que la solution de Pascal est rudement efficace, elle est aussi diablement utopique (sans oublier le fait que «punir» les chasseurs en règle pour une poignée de débiles serait dommage), mais compliquer le processus d’achat d’armes du genre pourrait effaroucher certains esprits volatiles qui n’auraient pas accès à un arsenal interlope. Taxons les pistolets comme on le fait avec le tabac tout en injectant davantage de paperasse et de bureaucratie dans le canon du revolver, tiens.

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Le souhait d’Alexandre est lui aussi louable, mais, à cet élan vers la réhabilitation, j’ajouterais une meilleure promotion des ressources méconnues pour les êtres en difficulté qui, on l’espère, prendraient le combiné pour appeler à l’aide plutôt qu’une carabine pour se faire entendre. Qui sait? Les sommes liées à la promo de ces services pourraient découler des profits engrangés par la taxation de ces engins de mort.

Au pire, Bruce Wayne paiera la différence.

Sur ce, un succès souvenir lié au sujet par la fesse gauche…