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L’affaire déprimante, c’est qu’on a récemment appris que dans la moyenne, les Québécois épargnent seulement 2,7 % de leur revenu disponible annuellement. En gros, quand on a 100 $ dans son portefeuille (après avoir payé ses impôts et ses charges sociales), on met de côté 2,70 $: l’équivalent d’un café cheap. Est-ce que ça vaut la peine?
En août 1981, l’époque où nos pères capotaient sur Michael Jackson et que nos mères embrassaient pleinement la mode des bottes de cowboy et de l’ombre à paupières pastel, le taux hypothécaire préférentiel (celui sur lequel on se base pour effectuer les prêts aux particuliers) avait atteint 22,75 %. Aujourd’hui, à l’ère Rihanna et du retour des chandails bedaine, il se situe à 2,70 %. Ça, ça veut dire qu’en 81 les prêts étaient bien moins à la mode que les bottes de cowboy et l’ombre à paupière pastel. Parce qu’un prêt hypothécaire à plus de 20 %, c’est équivalent à mettre sa maison sur sa carte de crédit aujourd’hui. On épargnait donc davantage parce qu’on n’avait pas vraiment le choix. La preuve: à l’époque, le taux d’épargne personnelle était de 17,93 % au Québec, soit 6,6 fois plus qu’aujourd’hui. Plus qu’un café cheap, ça équivaudrait à une table d’hôte au Saint-Hubert.
En ce moment, les taux sont si bas qu’on a l’impression d’être payé pour dépenser (presque). Dans un monde idéal, combien devrait-on épargner? On entend souvent qu’on devrait mettre 10 % de notre revenu disponible de côté, ou encore 18 % de notre revenu brut gagné (le plafond des REER est d’ailleurs à ce même niveau, logique). Pas mal plus que le fameux 2,7 % épargné en moyenne actuellement.
Évidemment, il n’y a pas de recette magique (sorry); tout est une question de choix ou de niveau de vie désiré, couplé à sa capacité (ou son désir) à travailler jusqu’à sa mort.
Mais comment fait-on pour que son bas de laine soit plus gros qu’un chausson de bébé naissant? Comment s’assure-t-on de ne pas être obligé de revendre sa collection de iPad vintages à 70 ans pour se payer une petite semaine dans une station balnéaire pour aider son arthrite?
Commencer par changer ses paradigmes et considérer l’épargne comme une facture à payer… à soi-même. L’idée est de prendre un engagement envers son futur, et de retirer périodiquement de l’argent de son compte courant pour le mettre à l’abri de l’impulsivité d ’acheter une AppleWatch, un nouveau costume d’Halloween pour son pug ou de se sentir assez généreux pour payer une tournée au bar au complet parce qu’on a scoré la veille. Ça a l’air niaiseux, mais ça fonctionne. On prend un engagement moral et “Hop! On épargne”.
Et pour tous ceux qui se justifient en se disant qu’ils n’ont pas les moyens d’épargner maintenant, soyez avertis. L’épargne, ce n’est pas juste pour ses vieux jours. C’est aussi pour la fois où on se casse une dent d’en avant et qu’un implant coûte 3 000 $. Pour le moment où son enfant se met à tripper solide sur la batterie et qu’il faut insonoriser le sous-sol. Ou juste pour se payer une petite semaine dans une station balnéaire, même pas obligé d’être pour son arthrite.
Parce que comme on dit: il n’y a pas de petites économies. Mais il y a des petits chaussons de bébé naissant par exemple.
Virginie se confie – La jarre: Virginie voulait profiter de son petit défaut de langage pour économiser. C’était avant de comprendre que c’est son chum qui allait en bénéficier.
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