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Laure Juilliard,

blogueuse parisienne presque montréalaise

Par
Judith Lussier
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Après avoir passé plus de cinq ans à faire découvrir les brunchs, boutiques et autres bons plans de Montréal aux pévétistes, et même aux Montréalais, sur son blogue Une Parisienne à Montréal, elle s’est forgée sa petite idée de la Montréalaise.

En quoi la Montréalaise est-elle différente de la Parisienne?
La Montréalaise est beaucoup plus décomplexée. En comparaison à la Parisienne, elle est beaucoup plus détachée du regard des autres. Ça a déteint sur moi : à Paris, je n’oserais jamais porter des minijupes ou des shorts. Ici, c’est correct.

Ah oui, comment ça?
Me parle pas de malheurs! À Paris, si tu sors en minijupe, tu vas te faire embêter. La culture macho est très forte en France.

Capable de marcher en talons hauts sur les pavés, la Parisienne n’est-elle pas plus féminine?

Leur féminité s’exprime différemment. De ce que je peux voir, la Parisienne est plus naturelle, elle a un look plus artistiquement négligé, alors que la Montréalaise est plus arrangée : elle se maquille et n’hésite pas à s’habiller sexy. Sa notion de la féminité est plus américanisée.

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Quel est le summum de la féminité, pour une Parisienne?
C’est plus une attitude générale qu’un accessoire. Nos plus grands modèles de féminité, Charlotte Gainsbourg ou Inès de la Fressange, par exemple, incarnent la classe, l’élégance, parfois par un simple port de tête.

Quel est le plus grand préjugé envers la Parisienne?
Qu’elle est snob.

C’est pas vrai?
Non. Par contre, elle est hypocrite. Un jour, elle est ta meilleure amie; le lendemain, elle parle dans ton dos.

On est pareilles, les Québécoises!

Vraiment?

Oui oui! Est-il plus facile de réussir comme femme au Québec ou en France?

Tu peux très bien réussir à Paris en tant que femme, à condition d’avoir un comportement d’homme. À Montréal, c’est plus relax, de façon générale. Tout est plus facile ici : on a un meilleur confort de vie. Moi, j’ai un super travail, un grand appart, je peux mettre de l’argent de côté. Il n’y a que l’hiver où je me demande ce que je fais ici.

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Depuis le temps, te considères-tu Québécoise?
Montréalaise, oui, Québécoise, non. Je ne me retrouve pas dans le reste du Québec, de la même façon que je ne me retrouve pas dans le reste de la France. Je suis foncièrement urbaine. D’ailleurs, Montréal est aussi un mélange de plusieurs nationalités.

T’es-tu fait plutôt des amis français ou québécois, depuis ton arrivée?

Je dois admettre que j’ai beaucoup d’amis expats. Mais en amour, c’est plutôt québécois!