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Las Vegas : thèse ou antithèse ?

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Mais qu’attire donc nos « fleurons », que ce soit Céline ou le Cirque du Soleil, dans cette contrée lointaine
? Coup d’œil sur cette ville emblématique.
À l’instar de la rédaction d’Urbania, qui publie à chaque semaine un texte sur la ville de la semaine, les Justiciers urbains trichent un peu Montréal et s’intéressent aujourd’hui à une autre… mais toute une autre : Las Vegas.
En mission d’exploration dans la cité extravagante qu’est Las Vegas, un Justicier urbain serait d’emblée porté à vous parler de l’absurdité urbanistique que cette ville constitue. Une démesure tout à fait grandiose à l’œil, mais combien contraire à tous les bons principes d’aménagement qui font des villes de bons milieux de vie. L’antithèse de la densité, de la bonne utilisation de l’espace et du développement durable. Avec un centre touristique où les hôtels-casino peuvent faire un kilomètre de long et les stationnements étagés être plus imposants que certains des grands immeubles du centre-ville de Montréal, la marche et le vélo ne sont de toute évidence pas les modes de transport les plus efficaces. Autour, les quartiers de banlieue s’étendent de plus en plus dans les plaines du désert.
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La Grandeur (avec un grand G) de Las Vegas a certes des conséquences, notamment environnementales et sociales. Le touriste, ébloui par cette cité du divertissement sans limite, a tendance à oublier que Las Vegas est aussi une agglomération où vivent 2 millions de personnes. L’offre touristique, culturelle et de divertissement sans limite qu’on y trouve, dans la plus grande démesure, existe grâce à une volonté des autorités de ne mettre aucun frein à cette industrie excessivement lucrative. Ce qui n’est pas sans conséquence.
La cassure entre «la strip», le cœur du Las Vegas touristique, et le reste de la ville est sans équivoque. Tout le glamour, la luxure et la vitalité économique de Las Vegas reste confiné à l’œil du touriste et détonne avec la réalité des habitants de l’endroit. Tissu social déchiré, conditions de travail très faibles, industrie du tourisme sexuel au vu et su de tous et valeurs individualistes institutionnalisées constituent le cœur de l’environnement dans lequel vivent les Las Vegan.
C’est ce contexte unique qui permet une telle concentration de projets d’envergure et grandioses. On voit à Las Vegas parmi les plus beaux endroits et les plus formidables spectacles de la planète, grâce justement à cette absence de cadre réglementaire qui génère une telle cassure sociale.
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On peut se sentir outrés, comme Québécois, de devoir se déplacer à Las Vegas pour voir nos grands créateurs et artistes comme les gens du Cirque du Soleil avoir le loisir de se développer pratiquement sans limite, à leur plein potentiel. Toutefois, c’est ce qu’on constate en allant là-bas, on ne peut en toute conscience vouloir recréer ici le contexte qu’on retrouve là-bas et qui permet cette démesure. Les dommages collatéraux qu’on y observe auraient des conséquences très graves sur le tissu urbain d’une ville beaucoup plus équilibrée et vivante pour ses habitants comme l’est Montréal.
Car sur les grands boulevards déserts, entre les terrains vagues, à l’écart du glamour et des lumières de la strip, Las Vegas est une ville de désolation.
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