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L’amour existe encore : hommage aux divas de chez nous

Attention, cet article pourrait vous donner envie de fredonner.

Par
Pascale St-Onge
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URBANIA et l’Amphithéâtre Cogeco s’unissent pour célébrer les reines de la chanson québécoise.

Quand une envie de nous défouler nous prend au corps, qu’est-ce qui nous fait du bien? Écouter les chansons de notre enfance en faisant la vaisselle ou le ménage? Nous exploser les cordes vocales au karaoké sur des airs connus et aimés de tous et de toutes? Monter le volume au maximum dans notre voiture et chanter comme si personne ne nous entendait? Ces moments précieux ne seraient pas les mêmes sans les grandes chanteuses qui ont fait notre chanson québécoise.

Et ici, on les aime, nos divas! Vous pensez instinctivement à l’incontournable Céline Dion, à la théâtrale Diane Dufresne, à Ginette Reno et à son hymne national porte-bonheur ou à l’intense Lara Fabian, peut-être? Ces chanteuses, et bien d’autres encore, ont marqué notre imaginaire. Faisons ici un voyage dans le temps en donnant la parole à quelques fans inconditionnelles de ces grandes femmes qui ont transcendé leur époque.

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POUR QUE TU M’AIMES ENCORE

« Écoute : s’ils faisaient une édition de La Fureur, spécial Divas, je gagnerais! »

Jade Bruneau est artiste en théâtre musical. Elle chante, elle danse, mais elle crée aussi ses propres spectacles de théâtre musical. À la maison, quand elle était enfant, sa mère écoutait toutes nos divas : Céline Dion, Ginette Reno, Marie-Denise Pelletier, Joe Bocan, etc. « Si tu enlèves ces femmes-là de ma vie, je ne suis pas la même, c’est pas la même vie », lance-t-elle.

Jade a fait son secondaire avec la nièce de Céline Dion. Un jour, pendant que les deux filles étaient ensemble chez la nièce en question, la chanteuse mythique est venue y déposer des sacs de vêtements. Jade était là, en haut de l’escalier, et a observé son idole de loin, sans oser s’approcher. Son cœur s’est arrêté : c’est la première fois qu’elle a eu le feeling d’être une fan, une vraie.

Jade connaît tout de Céline. Pas seulement les faits saillants de sa vie, mais aussi les détails de sa technique vocale.

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Jade connaît tout de Céline. Pas seulement les faits saillants de sa vie, mais aussi les détails de sa technique vocale. Même si elles n’ont pas du tout la même voix, c’est en regardant Céline Dion chanter que Jade a appris à trouver sa propre voix, à respirer, à utiliser tout son corps dans ses interprétations. Pour elle, ça demeure la meilleure classe de maître qu’on puisse avoir.

Elle réfléchit souvent à ce que c’est, être une diva au Québec. Si à l’étranger on pense d’abord aux voix, ici, ça ne suffit pas toujours : « Prenons Lynda Lemay, par exemple, qui est devenue une de nos grandes à son époque même si elle n’avait pas la plus grande des voix. Au Québec, on valorise l’interprétation, on aime ça quand ça braille, quand les chanteuses se donnent. »

En s’expliquant, Jade revient à Céline. Le soir où son père est décédé, la chanteuse est quand même montée sur scène pour donner son show à Vegas. « Elle était dans un terrible état, mais elle a tout donné quand même, souligne Jade. Elle n’était pas obligée, mais au Québec, on valorise ça. On est de même, ici! Nos divas se donnent, elles te disent “voilà, je t’ouvre la porte de ma maison”, pis ça t’accueille grand de même! »

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Est-ce que c’est quétaine, aimer Céline Dion? Selon Jade, le mot « quétaine » n’existe pas vraiment. Oui, parfois, les arrangements musicaux peuvent passer de mode, mais quand c’est vrai, ça transgresse le style et le goût. Personne ne peut dire « j’aime pas Ginette », parce que ce qu’elle nous fait vivre par son interprétation et ce qu’elle nous donne, ça va au-delà de la musique.

Toutes ces femmes immenses de notre chanson ont influencé la vie de Jade et sa carrière. « J’embrasse mon féminin grâce à elles », nous confie-t-elle. La créatrice en elle, Jade la leur doit.

JE SUIS LIBRE

Chez les trentenaires, c’est assez rare de trouver quelqu’un qui a Michèle Richard comme queen! Pourtant, selon Véronique, prof au secondaire, c’est la meilleure. Point.

Pourquoi? « Au Québec, on a une culture de la modestie, constate-t-elle. Les artistes se doivent d’être humbles et accessibles. Michèle, elle est tout ça, mais elle est aussi exubérante! Michèle Richard, c’est la Florida, c’est notre Shirley Temple. C’est quétaine, c’est un peu trop sucré, mais on en veut encore. »

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Véronique a participé à l’émission télévisée Silence, on joue! et tou.te.s ses ami.e.s la niaisent encore en raison d’une anecdote précise : « À la fin, pendant la ronde finale, tu as une minute pour répondre à un maximum de questions, raconte-t-elle. Tu gagnes 100 $ par bonne réponse. Il faut trouver des noms de personnalités publiques, c’est assez simple, mais ça va vite! Mon équipier voulait me faire deviner Élisabeth II et m’a donné comme indice “C’est la reine!”. Moi, sans aucune hésitation, j’ai répondu : “MICHÈLE RICHARD!” Stupéfaction et désespoir : c’est ce que j’ai vu dans les yeux de mon partenaire… »

Même grimée de la tête aux pieds, Michèle Richard est authentique pour Véronique.

Son amour pour la chanteuse yé-yé remonte à loin. Adolescente, elle connaissait déjà ses grands hits, mais elle se souvient surtout de sa téléréalité, qui roulait à MusiMax. Même grimée de la tête aux pieds, Michèle Richard est authentique pour Véronique. « Michèle Richard, c’est tout, lance-t-elle. C’est une drag queen, une chanteuse, une danseuse, une polémiste. Elle est restée accessible à ses fans, elle les invite chez elle et elle a encore une carrière. Elle n’a plus le même prestige, mais elle est encore là. »

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La diva inspire Véronique à la pousse à être tout ce qu’elle est, sans concession : « Sois qui tu es, pis si les autres sont pas d’accord, qu’ils mangent de la marde! Elle est crue, directe et vraie à la fois. Si je peux avoir juste un peu de ça dans ma vie, je vais être contente. »

VENEZ TOUS APPLAUDIR

Lorsqu’on discute avec Catherine Voyer-Léger, la question de la définition d’une diva se pose naturellement. Selon l’autrice et critique culturelle, si le terme est souvent synonyme de chanteuse à voix, il renvoie surtout à quelque chose de fantasmagorique, carrément. Les divas ont une façon d’être sur scène qui les rend inatteignables et invincibles.

Un symbole ultime de cette diva, dans la mémoire de Catherine, n’est pas une chanteuse en particulier mais plutôt un personnage, Stella Spotlight, une star en fin de carrière dans la comédie musicale Starmania, de Luc Plamondon et Michel Berger. Au fil du temps et des productions, des monuments de la chanson l’ont interprétée. Parmi elles, Diane Dufresne et Patsy Gallant. Rien de moins.

«On a maintenant accès aux divas, elles ont une image plus simple et près de nous.»

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Du haut de sa grande tour dorée, à la fois décor et costume dans la version de 1994 présentée au Théâtre St-Denis de Montréal et au Mogador de Paris, Stella Spotlight incarne la grandeur et la démesure, mais nous donne aussi accès à tout ce qui se passe quand les spotlights s’éteignent. Selon Catherine, c’est une des différences entre les divas d’hier et celles d’aujourd’hui : « On a maintenant accès aux divas, elles ont une image plus simple et près de nous, dit-elle. La vulnérabilité de ces femmes est quelque chose qui était impensable dans les années 80, par exemple. »

Ce personnage et ses différentes interprétations ont marqué l’imaginaire de Catherine et la font réfléchir au féminisme et à la culture pop. Récemment, en voyant Mitsou faire une apparition à Star Académie, elle a été soufflée par l’aplomb et le savoir-faire de celle qu’on nommait « la sexe-symbole ». Catherine se réjouit qu’on puisse célébrer sincèrement ces icônes de notre culture, « aimer ça pour vrai », tout en étant critique de ce que la diva a pu traverser et représenter à son époque.

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Ces témoignages nous prouvent sans aucun doute l’amour que l’on porte à ces grandes chanteuses et à quel point leur musique a influencé (et continue d’influencer) l’existence de milliers de personnes. Parce que « l’amour existe encore »!

***

Si vous avez fredonné quelques airs en lisant cet article, c’est signe que le nouveau spectacle de la Série hommage du Cirque du Soleil Vive nos divas est fait pour vous! Présenté exclusivement à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières du 20 juillet au 20 août 2022, ce spectacle présente au moyen d’une scénographie immersive des chanteuses qui interpréteront sur scène les airs connus de nos reines de la chanson québécoise.

Venez vibrer avec nos divas. Billets en vente ici.

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