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L’Abitibi-Témiscamingue en entrevue

Par
Josée Hardy Paré
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Plutôt méconnue et un peu boudée par les touristes (en général) parce qu’elle se trouve à l’extrême ouest de la province pis qu’elle ne possède pas de Rocher Percé, l’Abitibi-Témiscamingue, contrairement à Asbestos ou Repentigny, se retrouve rarement première sur la liste des places à visiter avant de mourir et c’est bien dommage.

URBANIA s’est dit que ce serait le fun de renverser la vapeur pis que l’Abitibi-Témiscamingue soit aussi populaire que Marie-Mai et ce, sans avoir à porter des booty shirts en cuir ou chanter avec Jonas.

Entretien avec une région qui gagne à être connue.

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URBANIA : Tu es une des plus grandes régions du Québec (4e derrière le Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Nord-du-Québec), qui es-tu Mam’selle?

Chez nous on a beaucoup d’espace pour bouger pis pour respirer, “Je suis de lacs et de rivières”, comme serait tenté de dire Claude Gauthier. Mais j’suis pas juste faite de terres et de forêts à pu savoir quoi en faire, non monsieur. J’possède pas de grandes attractions à couper le souffle; cherche pas le Grand Canyon, tu le trouveras pas, mais j’peux te pitcher des aurores boréales pis te faire shiner les étoiles comme nulle part ailleurs.

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Ce qui marque et ce qui retient l’attention du monde qui me visite, qui est aussi ma plus grande force je crois, c’est l’hospitalité pis l’ouverture des gens qui m’habitent. Chez nous, ça déborde de gens passionnés, engagés pis créatifs qui aiment profondément leur région. J’invente rien, c’est en jasant avec le monde d’ici pis d’ailleurs que tout ça ressort.

Sinon, si j’avais à me décrire en quelques mots, j’te dirais que j’suis un maudit beau grand lopin de terre sur lequel il fait bon vivre.

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Aurores Boréale, secteur Val-d’Or / Crédits photo : Image Nomade Production

URBANIA : On dirait une terre de tous les possibles, mais dis-moi, qu’est-ce qu’il y a tant à faire si près de la frontière de l’Ontario?

Une trâlée d’affaires ! Les amateurs de plein air (j’en profite pour ploguer les mots “mélange du randonneur” dès que j’en ai l’occasion) seront servis. J’héberge le Parc national d’Aiguebelle, qui comprend plusieurs sentiers de marche (les Collines d’Alembert, le mont Kékéko), de ski-doo et de ski de fond, qui saura combler les nature-lovers. L’hiver, j’offre la possibilité de pêcher su’a glace (quand y’en a, cet hiver c’est plus difficile), pis l’été ben on peut pêcher sur l’eau (lol). On peut chasser pis s’raconter des peurs autour d’un feu de camp, contempler les ciels étoilés les plus étoilés que t’auras vus dans ta vie, faire du camping dans la wild Forêt boréale pis j’en passe. Anyways t’auras compris que tout ce qui s’fait dans nature se fait très bien chez nous! Pis pour les amateurs de soirées mondaines, ben achetez-vous une paire de billets pour le Bal en Blanc à Montréal.

Sinon, tu te doutes qu’avec la pelletée de monde créatif qu’il y a icitte, on est pas proche de trouver l’temps long pis plate !

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En veux-tu des festivals? En v’là : Le Festival du DocuMenteur, le Festival des Langues Sales, la Foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue, le Festival du bœuf, le Rodéo du camion de Notre-Dame-du-Nord, le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue et j’en passe (parce que je pourrais continuer à t’énumérer des affaires jusqu’à demain matin). Pis ça, s’est sans parler des centres d’exposition, des cafés culturels, des salles de spectacles.

Pas besoin de te faire un dessin; c’est pas les occasions de sortir qui manquent!

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Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscaminge / Crédit photo : Louis Jalbert

URBANIA : Plusieurs kilomètres isolent certains villages des plus grandes villes. Le monde fait comment pour avoir du fun le vendredi soir?

Ce que je remarque, c’est que les gens du Témiscamingue et de l’Abitibi (qui sont deux régions distinctes, c’est comme le Saguenay et le Lac St-Jean, quelqu’un qui vient du Saguenay vient pas du Lac; quelqu’un de l’Abitibi vient pas du Témiscamingue) possède un instinct de communauté très développé. Chez nous on s’entraide, on se réunit, on se mobilise, on se serre les coudes.

Y’a la municipalité de Ste-Germaine-Boulé, par exemple, qui organise présentement son 56e Carnaval d’hiver. Je sais de source sûre que petits et grands mettent la main à la pâte pour faire de cet événement un succès. C’est cute de savoir que grand-maman Huguette pis le jeune William ont participé à l’élaboration d’une même activité pour les gens de leur village.

T’essayeras ça chez vous voir, ça te pimp l’indice d’estime de soi pis le sentiment d’appartenance, c’est pas trop long.

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URBANIA : Finalement t’es en train de me dire que tout l’monde devrait déménager en Abitibi-Témiscamingue?

Oui, chacun peut y trouver son compte. Même que j’ai pas l’temps en trois-quatre questions de vous vanter tous les beaux côtés d’ma région. Le seul moyen de vérifier ce que j’veux dire quand j’dis que c’est chez nous que l’ciel est le plus bleu, c’est de venir le constater par toi-même.

Pis ceux qui se plaignent au beau milieu du Parc de La Vérendrye que c’est donc loin l’Abitibi-Témiscamingue sont généralement ceux qui braillent en repartant de chez nous !

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