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La violence a-t-elle un sexe?
Depuis quelque temps, je me suis mise à parler d’inégalités sociales, notamment celles concernant la violence conjugale. Or, s’il est difficile d’en parler en tant qu’ancienne victime, il l’est encore plus d’en parler en tant que féministe. Pourquoi? Parce que pour faire gentil, pour pas être trop pas-fine, féministe enragée, tout ce que tu voudras, quand je parle de ce fléau qu’est la violence conjugale, je me vois toujours apposer à mes textes (et à mon corps défendant) des phrases telles que « Notez que j’utilise le masculin et le féminin pour désigner agresseur et victime pour alléger le texte ». Pis ça, ça me fait chier.
- de banaliser, voire de nier les violences faites aux femmes
- de dénigrer le travail des femmes oeuvrant contre la violence faite aux femmes
- de présenter les hommes comme des victimes de la violence des femmes
- de légitimer leurs demandes de ressources financières pour aider les hommes (et du même souffle de critiquer ce qu’ils prétendent être l’excès de ressources dont disposeraient les femmes engagées dans la lutte contre la violence masculine)(2); et, finalement,
- de nier l’existence du système hétéropatriarcal, un système hiérarchique qui accorde des privilèges aux hommes et opprime les femmes.(3)
Les masculinistes s’appuient sur quelques recherches afin d’étayer leurs théories : par exemple, les données de l’Enquête sociale générale (ESG) menée par Statistique Canada en 1999 démontrent que 7% des femmes ont subi au moins un acte de violence durant les 5 années précédant l’enquête, pour 6% chez les hommes (des données plus récentes démontreraient sensiblement la même chose)(4). Ce qu’ils omettent de mentionner (oups!), c’est que ce genre d’étude ne fait aucune mention de violence conjugale.