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Je m’appelle La Tache et je vous présente aujourd’hui, the one and only, la Queen City déchue des prairies: Regina!
En plus de vous parler d’une ville où vous ne sortiriez jamais votre mère ou votre blonde, je vous entretiendrai d’un endroit qui n’est même pas dans la province, même pas dans la province d’à côté, MÊME PAS DANS UNE PROVINCE AVEC UNE ÉQUIPE DE HOCKEY.
1. Un peu d’histoire
Regina est construite au beau milieu de nulle part. Littéralement. Avant de s’appeler Regina parce qu’une princesse qui passait par là trouvait ça chill de donner le nom de sa m ère aux choses qu’elle voyait, telle une enfant un peu trop émerveillée par ses parents et/ou attardée, les Amérindiens de la nation Cri appelaient cet endroit oskana kâ-asastêki, que l’on pourrait traduire en français par «Amas d’ossements» et en anglais par «Pile of bones».Aujourd’hui, tout ce que vous voyez à Regina a été construit, planté dans le cas des arbres ou creusé dans le cas du Lac Wascana. Y’a juste Ralph Goodale, député local, qui est vrai, tout le reste, c’est du faux.
2. Regina, ville vagin
Regina, ça ne se prononce pas RÉ-JI-NA. Ça se prononce «Reu-JAÏ-nah», avec l’accent sur le JAÏ. Tout le monde fait semblant, mais dans le confort de leurs salons, les gens se le disent, ici: le nom de notre ville sonne comme un vagin. Ça peut mettre les gens mal à l’aise. Par exemple, prenez votre meilleur accent anglais et dites «University of Regina» plusieurs fois de suite. Oui oui, vous êtes à deux doigts d’avoir votre baccalauréat ès vulve. Et le logo de la ville n’aide pas.
3. Une obsession collective: Les Roughriders de la Saskatchewan
Vous pensez que le Canadien de Montréal est une religion? Vous ne connaissez ni Regina, ni les Roughriders. Tu sais que t’as affaire à quelqu’un de moyennement crinqué quand cette personne est prête à se mettre un melon d’eau sur la tête en signe de partisanerie. C’est dégueulasse l’intérieur d’un melon d’eau. C’est mou pis ça colle dans tes cheveux, et ça c’est sans compter les graines. Qu’à cela ne tienne, c’est ce que font les Reginois.
4. Le mauvais côté de la track: North Central
Oui, le quartier le plus dangereux au Canada se situe à Regina, qui elle-même est supposément l’une des villes les plus dangereuses au Canada. Pas pire cocktail, hein? North Central, (c’est le nom du quartier), est pas pire que tous les quartiers un peu mal famés de ce monde. Problèmes de drogue, ghettoïsation de groupes ethniques, prostitution, toute la patente. Toutes les villes connaissent ça. La différence, c’est que Regina est une petite ville avec une mentalité de gros village. Tout le monde capote. Anyway, depuis que les proprios du dernier commerce ouvert dans le coin ont fait poser des vitres par balle, tout est plus relaxe. (AHEM.)
5. Ce pays n’est pas pour le toton
La province de la Saskatchewan et la ville de Regina sont très strictes à ce sujet : ne sera vendu aucun alcool dans un lieu où vous pouvez vous frotter la face dans des siliconés. Résultat : les bars de danseuses n’existent pas à Regina, ni ailleurs en province. On raconte que les camionneurs de partout ne restent à Regina qu’en cas d’extrême infortune dans leurs périples vers l’ouest, préférant coucher à Red Cliff ou Medecine Hat, Alberta où les bars à menoum menoum existent. (PS: Ça prouve également que Mononc’ Serge n’a pas vraiment fait le tour du Canada, comme il s’en vante sur son album. Dans la chanson Saskatchewan, celui-ci affirme effectivement être allé aux danseuses à Regina, ce qui est, comme nous l’avons ci-dessus démontré, impossible. SHAME ON YOU, SERGE.)
6. Le Rage de Regina, parce que les gars n’ont pas dit leur dernier mot
Pas de danseuses à Regina? Qu’à cela ne tienne, ces gentlemen qui le voudront pourront regarder des filles en petite tenue dès cet été grâce à l’arrivée en ville des filles du «Rage de Regina», l’un des touts nouveaux clubs de la LFL, la Lingerie Football League, division Canada. Comme vous vous en doutez certainement, la LFL est une ligue de football intérieur où les joueuses sont vêtues de casques, de quelques protections et, surtout, de lingerie. La question que tout le monde se pose, maintenant, et qui fait rage des les lettres ouvertes des journaux locaux: qu’est-ce qui va se passer si l’une des filles perd son soutien-gorge? Est-ce que toutes les concessions devront fermer et arrêter de vendre de l’alcool jusqu’à ce qu’elle remette son haut? Les avocats de la ville se penchent là-dessus.
7. Une communauté francophone vibrante
Oui, le français existe à Regina. Mené par des artistes, un Institut français et des organismes communautaires engagés, il tente de s’épanouir contre vents et marées. Un séjour ici en milieu minoritaire vous fera repenser votre relation avec les anglophones du Québec tout en vous alertant aux dangers réels de l’assimilation. (Non, pas de blague salace ici. On est environ 8 francophones à Regina et l’employé de l’association canadienne française est un mastodonte de sept pieds avec les poings gros comme deux fois mon fragile visage.)
8. Le spermophile, ennemi juré du Reginois
Non, le spermophile n’est pas ce gars qui insiste beaucoup pour aller aux toilettes avec toi au Unity passé minuit. Le spermophile est plutôt un petit rongeur aux petites oreilles et à la queue courte, dont le nom signifie « qui aime les graines », du grec sperma : « graine » et philein : « aimer ». (C’est pas moi qui l’a inventé, juré) Le spermophile (Gopher, en anglais) est surtout détesté parce qu’il s’attaque inlassablement aux récoltes, années après années. Dans une province d’agriculteurs et de fermiers, il n’est donc pas rare de voir les pick-ups faire des manœuvres extrêmement dangereuses, sur la route, simplement pour écraser la face de ces petits animaux.
9. GRC land
Ici, tout le monde connaît quelqu’un qui travaille ou est en formation avec la GRC. Normal, l’académie de police se situe ici. Si vous sortez en ville au Habbanos et que, subitement, vous êtes entourés de douches qui pourraient très bien sortir tout droit du Fuzzy de Brossard et qui sacrent comme seul un Québécois sait le faire, n’ayez crainte, vous n’avez pas traversé une frontière spatio-temporelle: vous êtes tombés sur des cadets de la Belle Province qui sont en permission entre deux jours de formation. D’ailleurs, si vous rencontrez un compatriote Québécois à Regina, il y a 50% des chances qu’il soit ici à cause d’une douce moitié qui travaille de près ou de loin pour la Gendarmerie. (et 48% des chances qu’il ait plutôt accompagné quelqu’un qui travaille pour Radio-Canada).
10. Merci pour mon enfance, Saskatchewan
Je me détourne un peu de Regina pour ce dernier point, mais vous ne saviez probablement pas que vous deviez une bonne partie de votre enfance au petit village de Willow Bunch. Situé à environ deux heures trente de Regina, ce village a vu naître celle qui vous a fait croire que pour traire une vache il suffisait de lui lancer un seau d’eau au visage, j’ai nommé: Carmen Campagne. Oui oui, la chanson et la chanteuse la plus populaire de votre jeunesse est venue jusqu’à vous de la Saskatchewan.
Ça fait plaisir.
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