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Selon la légende urbaine, Québec est: un gros village plein de côtes, une enclave linguistique, une ville peuplée de fonctionnaires où l’on écoute de la radio poubelle et où les gens votent à l’envers de toute la province. Elle est habitée par une bande de conservateurs adéquistes anti Montréal et ne possède que deux attraits: le Vieux-Québec et les magasins Simon’s. Décortiquons un peu cette légende.

1. Un gros village

Après Montréal, Québec est la deuxième ville en importance de la province, question démographie à tout le moins. En 2006, on y comptait 491 142 habitants. C’est vrai que c’est un gros village: tu te promènes dans le Vieux un dimanche après-midi, c’est pas mal certain que tu croises des gens que tu connais. T’as des enfants, il pleut, tu vas retrouver tes voisins ou bien même ta soeur et ses mousses dans les manèges des Galeries de la Capitale. C’est p’tit, Québec, on a vite fait le tour. Et on veut le refaire!

2. Une ville francophone

You bet! À Québec, même les anglophones «de souche» en perdent leur anglais. Seulement 0,2% des habitants y parlent anglais exclusivement et 34,3% sont bilingues. Il y a ici vraiment peu d’occasions de parler la langue de Shakespeare et de ce fait, les employés bilingues sont rarissimes et tout autant appréciés des employeurs. C’est tellement francophone qu’on ne peut guère aller au cinéma voir une projection en V.O.A. sans sous-titre F.R. C’est fou de même. Parlant de langue et de culture, aussi bien parler de nouveaux arrivants: 4,6% est le taux d’immigration à Québec, et le taux de rétention est de 84,4%. Pas si mal!

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3. Une ville de fonctionnaires

Tout à fait; en tant que capitale de l’État québécois, la ville compte plusieurs ministères et sociétés étatiques, ce qui fait que le gouvernement est le plus important employeur avec plus de 30 000 pousseux de crayons. Cela dit, les commerces emploient la plus grosse part de la main-d’oeuvre, avec 16%, juste devant l’administration publique et le domaine de la santé et de l’assistance sociale, qui en comptent 14% chacun.

4. Le Vieux, c’est bin beau, mais c’est bin mêlant

C’est vrai, il y a le haut et le bas, c’est très compliqué. Mais l’avantage d’un gros village, c’est le mot village: c’est pas si grand, Québec. Peu importe où l’on se trouve, on peut se fier au Complexe G, l’immeuble le plus haut (et curieusement pas le plus laid) de la ville. Sérieusement, à ceux qui s’y perdent tout le temps, voici un truc: il faut retenir deux rues: Saint-Jean qui se change en Sainte-Foy, mais avant qui s’appelle Côte de la Fabrique – où se trouve le premier magasin Simon’s, une institution – et Saint-Louis qui se change en Grande-Allée et puis en chemin Saint-Louis ou boulevard Laurier si vous continuez tout droit. C’est simple, elles vont toutes dans la même direction: en partant de l’ouest, que vous preniez l’une ou l’autre et même si elles changent de nom, vous allez vous retrouver un moment donné au pied du Château Frontenac. C’est là que vous voulez aller, non?

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5. Le quartier gai

En fait, on peut parler d’un coin de rue gai, ou deux. Sur Saint-Jean, à l’extérieur des murs, entre les rues Sainte-Geneviève et l’avenue Honoré-Mercier. C’est pas mal là que ça se passe (en clair, on parle du bar Le Drague). Après une petite enquête, on peut dire que la communauté gaie est petite, mais bien vivante.

6. Le «nouvo Saint-Roch»

La petite histoire récente du quartier Saint-Roch (en basse-ville) se démarque sur plusieurs points: en 10 ans, il est passé d’un quartier pauvre, laid et sale à son contraire – et ce qu’il avait été auparavant. De fait, autrefois il était «riche», il y avait là des commerçants et des ateliers, beaucoup de travailleurs et d’activités. Avec la fermeture de plusieurs entreprises et l’ouverture des centres commerciaux en banlieue dans les années ‘60, ce coin de centre-ville est tombé en ruine. Il a beaucoup changé en quelques années, notamment avec la destruction du mail qui recouvrait la rue Saint-Joseph. L’installation de l’ENAP et d’une faculté de l’Université Laval, le retour du journal Le Soleil, l’arrivée de plusieurs entreprises en TI et le déménagement du théâtre La Bordée sont quelques exemples qui ont contribué à redonner à Saint-Roch l’activité qu’elle avait perdue, ainsi qu’une nouvelle vie. On aime!

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7. La radio poubelle

D’abord, soulignons le fait que le très controversé animateur Jeff Filion n’est plus sur les ondes radio de Québec depuis 2004. Cela dit, il faut tester le produit pour affirmer ce qui suit, au risque de faire un (autre) scandale: il est vrai que la radio de Québec peut être difficile à supporter. Le langage grossier, le négativisme, le sans intérêt profond et parfois l’agressivité latente sont toutes autant de choses lourdes à entendre. Le fait est qu’à certaines heures d’écoute et sur certains postes, il est ardu de percevoir une trace de bon goût. Sur d’autres postes, c’est triste à dire, mais au mieux, les émissions sont ennuyantes. Cependant, il n’en a pas toujours été ainsi: il fut un temps où on trouvait à Québec plusieurs radios intéressantes, intelligentes, divertissantes et positives. Et on veut que ça revienne!

8. Québec, c’est pas seulement le Vieux

Il y a du neuf aussi. L’activité immobilière est là pour le prouver et nul besoin d’étudier les chiffres: on a rarement vu autant de chantiers et de nouveaux bâtiments dans la région. Et à part se promener dans le Vieux, il y a des masses de choses à faire tout autour: les centres de ski sont facilement accessibles, les pistes cyclables assez bien développées (on en veut d’autres), le parc de la Vallée de la Jacques-Cartier est un endroit magnifique pour la marche, le vélo, le canot, le kayak, le rafting et le camping. Le fleuve fait partie de la ville et Québec est d’ailleurs un super spot pour faire de la voile. Aussi, ça vaut la peine de faire un tour au parc de la Chute-Montmorency – qui fait 83 mètres de haut – et d’y voir les Feux Loto-Québec: c’est magique.

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9. Anti-Montréal?

Probablement autant que Montréal est anti-Québec, ni plus, ni moins. Il faut peut-être avoir vécu quelques années dans les deux villes pour saisir et admettre ce fait. Oui, les gens de Québec sont fiers de leur ville (et avec raison) et oui, les Montréalais sont fiers de la leur (et avec raison). Quand on pique l’un ou l’autre, ils se défendent et c’est naturel. Mais le fait est qu’on peut difficilement comparer ces deux villes. Elles sont si différentes sur tellement d’aspects, c’est un peu comme si on comparait Ottawa et Toronto, New York et Boston, ou bedon Percé et Alma.

10. Du sport et des fans

Non, nenon, pas question de parler ici de l’amphithéâtre, du maire Labeaume, de PKP ou d’un retour d’une équipe de la LNH (mais le but d’Alain Côté était bon). Sauf qu’on peut parler du nouveau stade du Rouge et Or, tout neuf, pour la meilleure équipe de football universitaire AU MONDE! C’est pas mêlant, si ne n’était pas de quelques petits détails insignifiants, elle pourrait faire le Super Bowl.

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Bonus

– Les élèves du Petit séminaire et des Ursulines de Québec, dans le Vieux, ont longtemps cherché le tunnel qui relierait les deux institutions. Certains ne seraient peut-être jamais revenus…
– Au printemps, les personnes qui marchent sur les trottoirs dans le Vieux sont manifestement pas de la place et accessoirement ceux qui reçoivent la glace qui tombe des toits.
– La rue Notre-Dame-des-Anges était celle des prostituées «femmes» et d’Aiguillon celle des prostitués «mâles». Ça a changé, depuis l’arrivée d’Internet.
– Si le feu prend dans certaines rues du Vieux, le camion à grande-échelle des pompiers ne peut pas passer!
– Dites-le à personne, mais il parait que le Bonhomme Carnaval est tout nu.

Québec en images


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