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Pabos, qu’on prononce sans dire le «s» à la fin. Contrairement à ce qu’évoque son nom, ce JOLI village de Gaspésie est situé entre Chandler et Grande-Rivière à 10 heures de Montréal. C’est tellement loin que rendu là, les distances ne se calculent plus en kilomètres mais bien en heures.

1. Tu viens d’où?

À chaque ville ses quartiers. Dis-moi d’où tu viens et je te dirai qui tu es. Si tu viens du Ti-Ouest, c’est comme si tu venais du Bronx, t’es un lanceur de roches et tes voisins sont tous des membres de ta famille. Saint-François, ça veut dire que t’as un quatre roues. La route des Hamilton, tu es généralement bien nanti, la route des Leblanc un endroit plate, et la route petit Pabos (d’où je viens) t’as un puit parce que l’aqueduc n’est pas rendu.

2. Bronzage et party

Le Banc de Pabos est une des plus belles plages du Québec. Aménagée avec des chaises longues et surveillée par des sauveteurs dans une cabane à la Baywatch, c’est le paradis sur Terre lorsqu’il fait beau. Et le soir, elle se dévergonde et accueille les plus tannants du village accompagnés de leurs caisses de 24. La magie des feux commence et les partys se terminent très tard.

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3. L’amour du country

À défaut d’avoir Michèle Richard la reine de TQS, nous avons la reine du country Julie Daraîche. La famille Daraîche vient de Saint-Francois et est connu au Québec pour leur country et leur coupe de cheveux spray net et rouleaux. À chaque festival où l’on fait des danses en ligne, on peut entendre leurs succès-souvenir ou encore les gens de leur parenté dire haut et fort : « Font partie de ma famille eux autres cher. »

4. Loyauté gastronomique

Le Dixie Lee est un comptoir de restauration rapide qu’on retrouve partout en Gaspésie. Servis dans une belle boîte rouge décorée d’une madame en tablier, tu as le choix entre du poulet ou des fruits de mer frits avec des frites frisées. Il est tellement populaire et fréquenté que lorsque la nouvelle administration a retiré du menu le Super (un hamburger), la population a signé une pétition et a créé un groupe Facebook: «Sauvons le Super du Dixie Lee à Chandler». L’administration a pourtant gagné. Un scandale comme le disent les membres de la fanpage. (Il n’est pas à Pabos, mais fait partie de l’identité des gens de Pabos)

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5. Comme à Paris

Notre cimetière est devenu un des endroits les plus fréquentés vers la fin des années 90. Une manifestation étrange s’est produite sur la pierre tombale d’un certain Jo Philippe Blais. Une sorte d’ombre chinoise d’un homme avec un chapeau melon s’est matérialisée dans la pierre. Le cimetière de Pabos est devenu presque aussi populaire que celui du Père-Lachaise, et Jo Philippe Blais est devenu en quelque sorte notre Jim Morrison. Sa tombe fut tellement visitée qu’il n’y avait même plus de gazon autour.

6. Tu prononces ça comment ?

Comme plusieurs régions du Québec, Pabos présente une facette multi-ethnique. Les Français, les Amérindiens, les British mais aussi les pêcheurs ont joué un rôle important dans notre façon de s’exprimer : ils ont façonné notre accent. Quand j’ai dit à mon chum pour la première fois « Moi j’care pas de d’ça », j’ai vite compris qu’il ne comprenait rien. On mélange le français et l’anglais, et on ajoute «cher» à la fin des phrases. Et quand quelqu’un fait pitié, on a tendance à dire. « Ah! Ment qui fait pitié pauvre ti chien. » Ça, par contre, je sais pas de quelle influence ça vient.

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7. On sort

Comme il n’y a aucun bar à Pabos, on doit toujours se rendre dans la ville voisine pour sortir. Le nightlife est très saisonnier. En hiver, tu sors soit au Bistro Cyr ou au Caméléon de Chandler, et l’été c’est à la Vieille Usine de l’Anse à Beaufils. C’est tout. Pas de diversité, alors tout le monde se ramasse à la même place. Tu peux donc rencontrer ta tante Ginette ou ta cousine mineure sous le même toit. Et comme tout bon party gaspésien qui se respecte, une fois de temps en temps, il y a une chicane et tout le monde joue au bouncer parce que cette job-là, par che nous, n’existe pas.

8. Au Quai

Canne à pêche, paquet de cigarettes et casquette arborant le nom du dépanneur du coin: voici le profil parfait du pêcheur qu’on croise sur le quai. C’est beau de les voir pêcher le maquereau et comparer leurs prises avec les autres. Malheur à toi jeune pêcheur, car si ta ligne mord plus que celle des vétérans, tu vas te faire dire sans gène que ce n’est seulement que la chance du débutant.

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9. Souvenir retrouvé

Le Ciné-parc René François a ré-ouvert il y a environ 2 ans après presque 10 ans de fermeture. Je me souviens de ces belles années où le Ciné-parc était bondé. À l’entracte, la madame Huard annonçait aux automobilistes que c’était le temps de se rendre à la cantine avant le début du deuxième film. Je prenais toujours une pizza et un croissant aux pommes. Maintenant, la version a un peu changé. Comme c’est moins achalandé, on ne présente qu’un film coupé en deux parties pour qu’on puisse tout de même aller voir la madame Huard à cantine.

10. Prénom et nom s.v.p

On a tendance à humaniser les entreprises en leur donnant le nom de leur propriétaire. Ainsi, la quincaillerie Rona est connue en tant Chez Maurice Goupil, l’ancienne épicerie Métro était Chez Mario Doiron et mon dépanneur préféré, Denis Dubé est en fait un Ultramar. Alors, si vous êtes touriste, assurez-vous d’avoir le bon renseignement.

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NDLR: Urbania mettant Pabos à l’honneur cette semaine, nous offrons 10% de réduction sur les abonnements à tout résident de la ville!
Écrire à [email protected]