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L’Assomption
Se faisant shifter à tout moment par le métro L’Assomption et la ville de L’Annonciation, elle n‘est, jusqu’à ce jour, pas encore arrivée à déclasser ses rivaux dans la culture géographique de mes confrères montréalais.
GDM(gars de la Métropole) : […] Cool, et t’habites où toi?
FQSAM (Fille qui sort à Mtl) : L’Assomption.
GDM : Ah ouin! Le métro L’Assomption! (Il juge, ça se voit. Il trouve ça loin. C’est tellement dans l’est de la ville. )
FQSAM : Non, non… La ville de L’Assomption.
GDM : Eh boy! C’est pas proche de Québec ça il m’semble?
FQSAM : ….
1 . Son évolution
L’Assomption, c’est deux mondes qui se côtoient dans la même ville. À l’intérieur, il y a le petit gars qui s’occupe encore de la ferme avec son père, et il y a l’autre petit gars qui se perd dans sa maison à 500 000$. Les boisés transformés en condos de ville, les grands-pères regardent ça d’un air ébahi, mais les jeunes familles bavent devant. Auparavant, on n’avait pas grand chose à faire à part jouer dans la cour du voisin, ou faire du vélo près des parcs. Maintenant, on peut aller bummer au Tim Hortons à l’air clim ou marcher jusqu’au McDonald pour manger des trios junior en gang. Le nouveau développement, c’est beau! C’est beau parce que ça sent le neuf, les pistes cyclables sont comme une glace d’aréna après une zamboni, et le gazon est vert, vraiment vert. Prochainement, un super GYM VIP ouvert 24h/24h ouvrira ses portes. Signe que L’Assomption s’inspire des influences de sa métropole. Peut-être serons-nous le prochain GTL town?
2. Le village, pas le centre ville
On dira bien ce qu’on voudra, le village, c’est le centre-ville et pas le contraire. Quand on entend les nouveaux habitants dire : «Le centre-ville est cool!», c’est comme des frissons dans le dos qui nous traversent. L’Assomption pourrait bien atteindre le cap des 17 000 habitants prochainement, on est loin de s’enfler la tête avec ça. Le village c’est le cœur du patrimoine culturel et ça, ni même le capital du McDonald n’arrivera à atteindre la richesse de son histoire. Le village tout le monde sait ce que c’est. Délimité de par le petit pont jusqu’au salon funéraire, tout le monde peut s’y rendre en moins de 10 minutes en vélo.
3. Le dépanneur chez Gaby ou le temps des bonbons à 1 cent.
Gaby, cher grand-papa de tous les enfants du domaine des fleurs et des arbres. C’était le seul dépanneur qui à l’époque vendait encore ses bonbons à 1 cent. C’était la Cadillac des bonbons que chaque kid aurait rêvé de retrouver dans son sac d’Halloween le soir du 31. Les grosses suces étaient 10 cents, mais de toute manière on les prenait rarement parce qu’elles remplissaient trop rapidement notre petit sac brun, et on préférait l’entasser de petits jujubes rouges à 1 cent! Un jour le dep avait disparu. Une sorte de gros camion jaune, de la même couleur que le nouveau logo du magasin l’avait démoli. Je ne comprenais pas. Les années ont passé et les papas de la ville ont pris la relève rapidement. Ils ont préféré le Lou-Tec au détriment des bonbons de Gaby. On ne peut pas leur en vouloir, Gaby prenait sa retraite et les outils faisaient bon usage dans le gros développement de la ville.
4.. PPA vs collège de L’Assomption
Longtemps, le combat de la meilleure école s’est partagé entre la polyvalente Paul-Arseneau et le collège Privé de L’Assomption. Pour ma part (sorry pour la nouvelle génération), l’école De L’Amitié passe sous silence. Trop récente, à mon époque, elle n’arrivait pas encore à faire le poids. Si tu allais à la P.P.A, longtemps surnommée la prison pour ados par les Haters de L’Assomption, le midi tu te rendais souvent manger du fast-food chez Fontaine (un resto grand comme la berceau d’un bébé naissant, qui pue comme dix Valentine ensemble, mais dont, Oh jeez!, tout le monde sait comment la poutine est bonne.) Si t’allais au Collège de L’Assomption, tu pouvais aller te procurer, certes, de quoi de plus équilibré, parce que tu étais directement dans le village. Ainsi, un tas de petits restaurants s’offraient à toi avec le 5 $ que ta mère t’avait donné. Par contre, si t’étais une fille, tu prenais sûrement le 5 $ à ta mère pour aller au bronzage à côté du Collège. Encore aujourd’hui, le dilemme balance entre l’éducation internationale et la concentration des arts/sports, les bas couleurs ou les uniformes?
5. L’agriculture; un parfum printanier
90% du territoire de L’Assomption, c’est des ‘’VRA’’ habitants. Ceux qui cultivent lâ lâ. Ils habitent sur les rangs, en vue de nous offrir les meilleures récoltes. À qui sa mère ne lui a jamais demandé d’aller chercher une douzaine de blé d’inde à vélo, n’est pas un vrai (Assomptionniste)! Si t’étais un vrai, par contre, tes parents pouvaient bien habiter à plus d’un kilomètre du rang, quand c’était le temps de la semence, t’avais toujours l’impression que tout le quartier avait fait un numéro deux. Avec les années, tu l’appréciais, ou plutôt tu t’y habituais. Bref, t’avais pas trop le choix, mais t’avais aussi compris que cet air-là, c’était aussi le synonyme de la quiétude. Et ça, la ville ne l’avait pas. Ce n’est pas la campagne L’Assomption, ou plutôt dire ce n’est plus la campagne! En fait, quand L’Assomption a accouché d’un McDonald et d’un Tim Hortons, on n’avait techniquement plus le droit de dire que c’était la campagne.
6. Le Vieux-Boulevard/ l’Entracte.
Le Vieux-Boulevard et l‘Entracte, c’est deux restaurant pas trop loin l’un de l’autre dans le village. C’est sûrement les deux plus famous de L’Assomption. Les deux restaurants appartiennent au même propriétaire, mais desservent radicalement deux clientèles différentes. Si l’Entracte nourrit l’avenir de demain, les étudiants du Cégep d’en face, le Vieux-Boulevard remplit, quant à lui, le ventre des vieux de la vieille! Le Vieux-Boulevard, c’est le 2e Tim Hortons de la ville. C’est là que les hommes et femmes d’âge mûr du village se rencontrent pour boire leur café. C’est le genre de restaurant qui te fait penser à un souper spaghetti du Club de L’Âge d’Or. Si tu ne connais pas quelqu’un qui l’organise, tu risques de manger la tête dans ton spaghetti. Sois pas offusqué si on te demande de changer de place. Ça se peut que la banquette, juste à côté de la caisse enregistreuse, que tu viens de choisir au hasard, soit déjà réservée pour la fête de Cécile. Elle a 70 ans et elle aime vraiment cette banquette-là. Bonne fête Cécile.
7. Le Portage avec un P majuscule parce qu’on le respecte à L’Assom’.
Le Portage, c’était autrefois le raccourci que les Indiens prenaient par la ville avec leur canot sur le dos. Ce qui est lol, c’est que lorsqu’on s’intéresse un peu au patrimoine culturel de la ville, on se rend compte que L’Assomption est un Has Been des villes nices. Il fut un temps où la popularité d’une ville se forgeait principalement sur son accessibilité aux voies maritimes et sur son potentiel agraire. Maintenant, il n’y a pas un chat de ville qui peut flairer le chemin pour se rendre ici. Dans le temps, le Portage c’était à mode. Aujourd’hui, Fedex ou UPS semblent pas mal des alternatives plus «trendy». Avec le temps, la ville s’est fait le sermon de faire en sorte que ses habitants n’oublient jamais son héritage culturel. Elle a donc décidé de nommer la moitié des choses, par le mot «Portage». Ça fait qu’on a le Bar du Portage, le Golf du Portage, les Résidences du Portage, Les Pièces d’Autos Le Portage, et le projet domiciliaire, Le Boisé du Portage.
8. Coco cornet.
Coco cornet c’est l’endroit où tu peux aller voir des animaux en cage en mangeant ta crème molle. Quand t’étais kid, tu «trippais» vraiment de pouvoir tendre ta crème molle vers la chèvre pour lui donner une lichette (Si c’était ton activité favorite quand t’allais chez Coco, ta crème molle a sûrement dû sacrer le camp par terre une couple de fois.) PS : Au Coco, les crémières sont patientes, parce que ça arrive souvent que tu voies arriver deux kids qui ont mis leur paquet de cents ensemble pour s’acheter une queue de castor à deux.
9. Nos premières fois au parc
Les parcs forment définitivement la jeunesse. On s’entend. Les parcs de L’Assomption, spécialement celui de Des Moissons, pour ma part, m’ont instruit sur une tonne de choses pertinentes : Que fumer de la cannelle c’est pas si bon, et que la première cigarette, qu’elle soit comique ou non, tu la fumes toujours, d’abord et avant tout, pour avoir l’air «cool». C’est au parc aussi que j’ai appris mes premières leçons de flirt en faisant du patin à roulette devant le skate park, sans genouillères et sans casque. J’avais l’air moins poche, plus séduisante. On comprend avec le temps que pour les gars, l’existence du sexe opposé, ça se passe pas mal plus tard…C’est là que j’ai connu mes premiers t’es pas game, le gars qui jouait de l’harmonica, mes premiers gros esti de mots , et mes premières vraies heures de rentrée. (Oui, celles qui te font suer, parce que tu ne veux pas avoir l’air du looser qui doit rentrer le premier chez lui).
10. Le Canadian Tire des lumières
Le Canadian Tire des lumières c’est de loin la plus grosse maison de L’Assomption. On ne sait pas trop qui est-ce qui habite dans ce domaine-là, mais certes, ce qu’on sait, c’est que son kid, lui, il pourrait se permettre de dire : «Mon père est riche en tabarnak!» Sa maison est cachée par une haie de cèdres géants génétiquement modifiés. Chaque année, pour Noël, il décore son dessus de haie de cèdres géants avec un Père Noël et des rennes en lumières. Chaque fois, on ne peut pas s’empêcher de l’admirer quelques secondes et de s’imaginer au même moment l’aiguille du compteur d’Hydro. Si un jour, le Canadian Tire des lumières disparaît, les Noëls de L’Assomption ne seront plus autant féériques… et le bénéfice net d’Hydro-Québec chutera sûrement.
Finalement, si tu veux passer nous voir à L’Assomption, il y a deux sorties, la 107 et la 108 sur l’autoroute 40, mais ne les manque pas, parce que la prochaine sortie est tellement loin que lorsque tu vas la voir, tu vas te demander si t’es pas plus proche de Trois-Rivières que de L’Assomption.