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La Prairie by the sea (by the Fleuve, plutôt), joviale municipalité où ça sent pourtant pas le fumier, contrairement à ce que son nom peut laisser insinuer.

1. On s’ennuie de Pierre Falardeau
T’sais, dans le film Elvis Gratton 1, quand y sont à la piscine pis que les murs sont bruns et oranges, ben cette scène a été filmée au Collège Jean de la Mennais, mythique lieu d’instruction chrétienne situé sur le très passant Chemin St-Jean. Pas besoin de vous dire que c’est le genre d’information qui avait la cote dans les années 80-90 mais dont on n’entend plus vraiment parler aujourd’hui. Dommage, moi ça m’a quasiment aidé à plus apprécier les cours de piscine obligatoires qu’on devait se taper une fois par année…

2. Géographie 101
Généralement, quand tu sors en ville (Montréal) et qu’on te demande « Où est-ce que t’habites hein? », répondre « La Prairie » laisse souvent les gens perplexes. En effet, pour te donner un peu de crédibilité et surtout, pour aider les gens à figurer où c’est que c’est sur la map, La Prairie, il faut généralement mentionner que c’est à côté de Brossard, juste après le Club Price sur le boulevard Taschereau. Quand c’est fait, tu constates dans le regard de ton interlocuteur qu’il sait (pense savoir) désormais à peu près où tu habites et il paraît plutôt rassuré que tu aies pas essayé de lui faire une petite blague en te la jouant « Fermier Urbain » pis en inventant un nom de ville qui sonne vraiment rural mais qui au fond, géographiquement parlant, est situé juste en face de l’Île de Montréal.

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3. Produits du tiroir (terroir)
En bordure du chemin St-Jean, principal tronçon de route qui relie 4 des principaux quartiers de La Prairie se trouve le Marché des Jardiniers, florissant endroit très populaire durant la saison estivale. Fermé durant l’hiver, pas besoin de vous dire que son ouverture est toujours très attendue. On y retrouve plusieurs marchands qui vendent un peu de tout : viande de choix, fruits et légumes du Québec, fleurs, pâtisserie, fromages, etc. C’pas mêlant, mettre le pied au Marché des Jardiniers te donne envie de cuisiner et de jardiner forever.

4. La Maison à Tout le monde

Le Vieux La Prairie regorge de bâtiments historiques et de maisons d’époques. Un des bâtiments retient toutefois davantage l’attention ; La Maison à Tout le monde. La légende veut qu’elle soit hantée. On raconte qu’une des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui y ont assuré l’éducation des jeunes filles de 1697 à 1972, aurait mis fin à ses jours dans la salle 34, au troisième étage, en se pendant dans le coin gauche de celle-ci. De nos jours, on va même jusqu’à raconter que plusieurs employés du service des loisirs qui étaient en charge de fermer la place une fois le soir venu ont été témoins, dans les années 2000, de plusieurs faits insolites : des lumières qui s’allument et se ferment toutes seules, des ventilateurs qui font pareil, des portes qui claquent, etc. Faut dire qu’avec ses 111 années d’existence, ce couvent aujourd’hui transformé en centre communautaire où prennent place plusieurs activités et ateliers, a vraiment le bagage historique pour porter sur ses épaules ce genre d’histoires macabres.

5. Le bouche-trou
L’été, on va se l’avouer, c’est un des endroits qui rassemblent le plus de motards (de plaisance, on s’entend). C’est aussi la place où tu pourrais caller ton steamé en top de bikini que personne te regarderait de travers et ce, depuis 65 ans. Chez Monique, légendaire casse-croûte en bordure du Boulevard Taschereau fait réellement, selon moi, la meilleure poutine qui soit. Ouvert à peine 7 mois par année, c’est LE spot pour se bourrer la face après une bonne journée passée à faire l’étoile dans la piscine hors-terre de tes parents. Je n’y ai jamais goûté, mais c’aurait l’air qu’il faut absolument goûter à la spécialité de la place : le bouche-trou. Genre de hot-dog fourré avec de la viande hachée et des oignons, garni de fromage en crotte (ou jaune) et nappé de sauce à poutine. Appétissant, n’est-ce pas ?

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6. Le summum du divertissement
On peut pas se plaindre, à La Prairie, on est greyés en activités thrillantes. Un terrain de golf, un terrain de pratique de golf, une aréna, une piscine municipale, de multiples parcs, des terrains de soccer intérieurs et extérieurs, un mur d’escalade, des belles pistes cyclabes… Vraiment, c’est pas les options qui manquent ! Malgré l’abondance de fun que la ville offre à ces citoyens, le meilleur endroit pour décrocher pis tripper au max reste le Cascades Golf. Avec ces 18 trous, ses valons, ses grottes, ses ruisseaux et ses lacs, y’a pas à dire, t’as dans la face toute le stock dont y se servent pour taper les CD de la collection Solitudes. C’est quasiment déconcentrant, pas moyen de faire un trou d’un coup tellement t’es surroundé de nature, soudainement.

7. Le paradis du candy
À La Prairie, on a selon moi, le plus beau et le plus réconfortant magasin de friandises du Québec. C’est dans le Vieux La Prairie, à côté de l’Église de la Nativité que se trouve le paradis des becs sucrés. Autrefois annexé à un magasin d’antiquités, tous deux tenus par Monsieur et Madame Jolivet, le célèbre magasin de bonbons est désormais la propriété de Madame Monnette. Petits et grands trouvent assurément leur compte avec les multiples produits sucrés : bonbons à 2, 5, 10, 25 sous, sorbets du Bilboquet, chocolats, barbe à papa, bière d’épinette, etc. Chose certaine, impossible d’entrer chez Bon Bons et d’en ressortir les mains vides.

8. We made history, quand même

Petit cours d’histoire : la locomotive à vapeur fait son apparition en 1830. Puisque ça prenait de quoi sur lequel elle pouvait rouler, le premier chemin de fer fut construit en 1836 et reliait les municipalités de La Prairie et St-Jean-sur-Richelieu. Bang ! Dans un passé plus rapproché, la track de chemin de fer qui m’a toutefois personnellement marqué, c’est celle qui séparait le quartier La Clairière de celui de La Magdeleine. Quand j’étais au primaire, moi pis mes amis de La Clairière, on trouvait ça pas mal wild de traverser la track de chemin de fer pour aller chiller dans le hood voisin. Souvent, c’était ben juste pour aller scèner parce que dans le temps, le couvre-feu était quand ben même juste à 20h00…

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9. Pis le crime organisé, dans tout ça?
Bien que La Prairie, du plus loin que je me souvienne, a toujours été un coin de Montérégie bien tranquille, on a quand même connu nos événements de type « anguille sous roche ». En effet, le célèbre bar le Double Deuce a connu moults remous en passant au feu en 2007 (feu d’origine électrique, qu’y disent…). Avant cet événement inattendu, il avait l’allure d’un shack chaleureux et permettait à ses clients de chanter haut et fort leurs tubes préférés en tenant une soirée karaoké hebdomadaire. Environs deux ans plus tard, le Double Deuce renaît de ces cendres ! Coup de théâtre toutefois, le bar a troqué son look trad pour un look disons plus soft rock. Fini les soirées à se roacher la voix, place aux tounes de Jonas et des Respectables et au beat de club à la 1234. Malheureusement, depuis sa renaissance, le bar pogne moins.

10. Les gardiens de la ville

Parce que chaque ville à ses personnages farfelus, La Prairie ne fait évidemment pas exception à la règle. On ignore toujours s’ils sont itinérants ou s’ils ont un domicile fixe mais nos deux hommes sillonnent les rues de la ville depuis toujours. L’un d’entre eux arbore un look de type Moïse ; longue barbe fournie et cheveux en bataille. On peut l’apercevoir à n’importe quelle heure du jour et il semble passer la totalité de son temps à arpenter paisiblement les rues de la municipalité. L’autre est muet. De nature un peu plus explosive, il gesticule comme c’est pas permis. Son mandat principal : récolter les bouteilles et les canettes vides. Pas surprenant qu’il se tienne souvent dans le coin du Maxi.

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