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Situé à mi-chemin entre Sainte-Anne-des-Monts et Gaspé, ce sublime village, deuxième plus photographié en Gaspésie, possède un caractère très distinctif qui lui permet de se démarquer de ces homonymes nord-gaspésiens. Bienvenue à Grande-Vallée.

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Grande-Vallée est une lumière au bout d’un tunnel de dix-huit kilomètres de côtes sinueuses et de courbes périlleuses. On y retrouve des paysages, mais surtout des personnages, hauts en couleur qui vivent en parfaite harmonie avec l’abondance qui les entoure.

1- Le pont Galipeault

Véritable point focal d’attention touristique pour les gens de passage à Grande-Vallée, le pont Galipeault est l’un des derniers ponts couverts gaspésiens où la circulation automobile est toujours permise. On s’y rend pour une petite ballade de dimanche après-midi bien soft en auto, une marche à l’air frais d’automne, ou pour frencher le soir bien tard à l’abri de tous les regards – ou presque. À Grande-Vallée, il y a des yeux partout. Joke, pas joke.

2- Le quai

On y retrouve en saison : du maquereau, des Asiatiques qui se battent pour des crapets-soleils, des graffitis disgracieux, des « œuvres d’art » sur les rochers, des génies qui sautent à l’eau le 1er avril, une rangée d’autos de jeunes qui viennent d’avoir leur permis probatoire, un ou deux bateaux amarrés et un tas de trucs super illicites. Ha et une fois on a vu un requin.

3- Les quartiers

Impossible, je vous entends dire, d’établir des quartiers dans un village qui s’étend sur un peu plus de cinq kilomètres d’ouest en est. Erreur! L’origine de la provenance est un facteur déterminant dans l’identité territoriale grande-valléenne; selon le contexte, vous pourrez l’utiliser comme étendard de fierté, ou comme insulte contre quelqu’un qui ne vient pas du même quartier que le vôtre. Faisons le tour de la carte pour en comprendre les subtilités. Partant du centre du village, qu’on appelle simplement Village ou Mer, direction l’est en faisant un détour dans la rue de la Rivière pour ce qu’on appelle la Colonie. Les colonies ont été développées pendant la crise économique de 1929 où les arrière-pays ont été défrichés afin de créer de l’emploi. À Grande-Vallée, plusieurs familles s’y sont installées et y vivent d’ailleurs encore. Fait intéressant : si vous longez toute la Colonie en continuant tout droit sans ne jamais arrêter, surprise! Vous êtes rendus à Murdochville. De retour au village, en continuant vers l’est, vous traverserez l’Anse-à-Collin, où les couchers de soleil sont à couper le souffle. Au bout de votre périple vous attend l’Anse-à-Mercier où se succèdent boucanières (petits cabanons en bois où jadis étaient fumés les poissons) et chaloupes à la peinture défraîchie.

4- L’accent

Les étés durant lesquels j’ai travaillé au bureau d’accueil touristique, on me répétait : « C’est drôle! Tu n’as pas d’accent! » Ne vous méprenez pas. Non, nous n’avons pas d’accent acadien à la Kevin Parent. Cela ne nous empêche toutefois pas d’avoir une façon bien à nous de prononcer certaines syllabes. La plus courante? Les « er » et les « re » qui deviennent des « ar ». Ainsi donc, l’Anse-à-Mercier est en réalité l’Anse-à-Marcier. On ne remercie pas, on armarcie. On ne regarde pas, on argarde. On ne revient pas, on arvient. On ne retourne pas, on artourne. On n’a pas rien, on a ardjien. Que dire de varte, pardre, couvarte, ouvarte? Sans oublier le patronyme classique grande-valléen : Ep’pè. Littéralement : papa.

5- La fierté

Beaucoup de gens à Grande-Vallée ont l’obsession du paraître, de l’image. Au Village, les gazons sont tondus, les galeries peinturées, les chaussées asphaltées sont plus noires que noires, les pick-ups à 50 000$ brillent de mille feux. Dans les villages aux alentours, c’est une source de moquerie. Comment savoir qu’une patiente admise à l’hôpital à Gaspé vient de Grande-Vallée? Elle est maquillée, coiffée, parfumée et elle a pris le temps de mettre ses bijoux. On nous surnomme Les chromées de Grande-Vallée!

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6- Le belvédère
Porte d’entrée du village, le belvédère offre un panorama extraordinaire, hiver comme été, jour comme nuit, sur Grande-Vallée. Prenez-y des photos, lunchez sur les tables à pique-nique ou joignez-vous au mouvement populaire et brulez-y vos pneus d’auto. C’est à la discrétion de chacun.

7- Les noms et noms de famille

Vous n’êtes pas Jean. Vous êtes Jean à Paul, à Roger. Cela s’applique même aux commerces. Il y a deux épiceries à Grande-Vallée : chez Jean-Pierre et chez Marcel. Il y a une station-service : chez Pierre à Paulo. Le propriétaire du bar-billard a compris l’astuce : son commerce s’appelle Chez Norm. Et pourtant, on dit qu’on s’en va au billard…

8- Le moulin

L’exploitation forestière est au centre de l’économie grande-valléenne. Par conséquent, au moins une personne dans votre entourage travaille, a travaillé ou travaillera à la scierie du village. À ce qu’on dit, et bien que ce soit strictement interdit, la cour du moulin s’avère être un vrai petit bijou lorsque vient temps de faire du « drift » dans la première neige folle de l’hiver.

9- Le CLSC

On vient de loin pour avoir accès aux services de soins qui sont prodigués au CLSC de Grande-Vallée. Considérant le temps d’attente invraisemblable dans les hôpitaux québécois, on comprend les gens d’accepter de faire 45 minutes d’auto pour avoir un diagnostic dans des délais raisonnables. Si jamais une urgence arrivait pendant que vous attendez parce que vous vous êtes foulé un doigt, on vous avertira même de revenir plus tard parce que le médecin n’est pas disponible présentement. Pas de doute que la communauté s’est mobilisée pour empêcher le gouvernement d’y imposer d’importantes coupures.

10- Les ragots

Les potins, les rumeurs, le placotage en bons termes de chez nous. Nous y prenons un malin plaisir. Mourez à 10 h, le « bedo » sonnera les cloches à 10 h 05. On dit qu’il n’y a rien de plus rapide que la vitesse de la lumière… Erreur! La vitesse à laquelle une rumeur court à Grande-Vallée l’excède sans contredit – et de beaucoup. Peu de gens semblent réaliser, pourtant, que s’ils parlent des autres, les autres parlent aussi d’eux. C’est pourquoi ils sont si choqués lorsqu’ils réalisent qu’on colporte à leur sujet. Petit conseil? Si vous ne voulez pas que ça se sache, ne le faites pas.