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Fort-Coulonge

Par
A. V.
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On y trouve pourtant des villes tout à fait intéressantes, telle que Fort-Coulonge, petite bourgade aux fiers habitants qui recèle de petits joyaux insoupçonnables. Inutile de chercher sur les cartes routières officielles, Fort-Coulonge n’existe pas et c’est peut-être ce qui nous permet d’être un des secrets les mieux gardés de la province!

1. Le Pas-de-Fort de Fort-Coulonge

La ville tire son nom d’un fort qui fut érigé au XVIIIe siècle pour la traite des fourrures en embouchure de la rivière nommée Coulonge. Beaucoup de touristes tout naturellement s’attendent à trouver un joli fort de bois rond et des étudiants nonchalants déguisés en costume d’époque pour faire comme dans le temps d’antan. À « Fort-Cool », de son petit surnom, il n’y a plus de fort depuis belle lurette. Sauf peut-être sur le logo qui ressemble curieusement à une station de mini-putt. De toute façon, le Fort n’était pas à Fort-Coulonge mais à Mansfield-et-Pontefract la municipalité d’à-côté. Légère déception.

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2. Le Plateau-Fort-Coulonge

Depuis quelques années, un étrange phénomène s’empare de la ville et de ses alentours : des Français de la France. Ils viennent s’installer au village si bien qu’un éminent coulongien a déclaré qu’il existait bel et bien un Plateau au Coulonge (nom affectueux donné par les habitants à leur propre ville). On pensait que cette partie du Québec allait résister mais le dernier bastion vient de tomber.

3. Beau, bon, pas cher: Chez Angèle

C’est un minuscule café de trois tables où bat l’âme coulongienne. C’est le rendez-vous des vieux de la place, des mamans tatouées, des ouvriers municipaux en break et des trois ou quatre touristes perdus dans la contrée. Impossible de ne pas partager sa conversation avec son voisin de table tout en dégustant de décadents muffins triple chocolat ou autre tarte à la citrouille chaude avec une montagne de chantilly le tout pour 2,50$. Chez Angèle, c’est comme chez ta grand-mère, avec anecdotes savoureuses en prime. On y vient pour rien passer le temps ou écouter des bribes de ce langage poétique qu’est le coulongien. Être enceinte c’est tomber en famille; ici, on fait des vues et non pas des photos; et surtout, il faut se méfier des flus qui rôdent, en d’autres termes, se prémunir de la grippe. Un vrai petit bonheur à moindre frais le tout dans le fumet de la soupe de bœuf à l’orge.

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4. Une ville Vintage, Fixed Gear en moins…

On peut considérer qu’une partie des habitants de Fort-Coulonge sont des Hipsters sans le savoir. On trouve vraiment de la 50 tablette au bar du village, on en trouve depuis toujours et on en trouvera toujours. Il y a des hommes vraiment moustachus qui n’ont jamais entendu parler de Movember, il y a des horloges en forme de chevreuils dans pas mal d’endroits et des chandails digne d’une bonne friperie chère du Mile-End. Par contre, peu de vélos mais des beaux trucks Ford anciens entretenus avec amour et respect. Une forme de hipsterisme rural peut-être. En musique, c’est le country qui prédomine et le hit du samedi matin à l’émission Country en folie de la radio locale, c’est la toune intitulée Gros Jambon.

5. La ruée vers l’or vert

Fort-Coulonge a connu son âge d’or du temps de la foresterie. On coupait et dravait des grands pins blancs pour fournir la demande des villes en pleine expansion. Les billots d’ici ont servi pour construire Ottawa, Montréal et même New-York (enfin c’est ce qu’on raconte). Les soirs, on jouait au poker dans les hôtels et on repartait avec des sacs de farine ou des poulets vivant sous le bras. Puis la foresterie s’est effondrée dans les années 1980 et Fort-Coulonge a beaucoup périclité. Restent les histoires des vieux dont l’œil s’allume en évoquant cet âge mythique. Il reste bien un ou deux hôtels mais les machines à pokers ont légèrement refroidi l’ambiance des lieux. La ville mise maintenant sur le tourisme et la promotion de ses attraits naturels, une nature sauvage; on parle ici des paysages mais aussi des habitants : bourrus mais sympathiques!

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6. Les folles nuits coulongiennes

Les soirées ici sont solides et ont une réputation jusqu’en Ontario voisin. Plusieurs établissements plus ou moins identifiés et identifiables sont ouverts plus ou moins épisodiquement. À vos risques et périls. La légende est sûrement plus forte que la réalité mais attendez-vous à vivre des expériences authentiques et surréalistes notamment lors du Rodéo Pontiac une fois par an où de vrais cowboys venus d’ailleurs tentent de ravir le cœur des demoiselles d’ici préparées pour l’occasion. Ambiance bataille de saloon et Far-West garantie! Le tout reste toujours bon enfant et on se réconcilie bien vite autour d’une toune country triste de fin de soirée.

7. Esprit Rafting et autres spiritueux

Haut-lieu des soirées coulongiennes, Esprit Rafting est un lieu unique bien préservé qui doit posséder le plus beau combo vue sur soleil couchant-terrasse-mojito de l’ouest du Québec. C’est un endroit incontournable pour descendre les impressionnants rapides de la rivière des Outaouais et rencontrer toute une faune d’étudiants du monde entier en mal de nature et d’expériences humides. L’établissement fait auberge de jeunesse et pizzeria au feu de bois. Un vrai bel endroit pour venir passer des vacances.

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8. Mon pont est plus long que le tien

Ici, tout le monde appelle affectueusement ce majestueux pont couvert le Pont Rouge alors qu’il s’appelle en vrai le Pont Félix-Gabriel Marchand, du nom d’un ancien ministre injustement oublié par bon nombre de Québécois. Ce qu’on retient surtout de ce pont, c’est qu’il se dispute avec un autre pont couvert le record de longueur pour un pont couvert au Québec. Du coup, un facétieux habitant a trouvé le moyen de placer notre pont au-dessus du rival, parce qu’il est carrossable! C’est donc le pont couvert carrossable le plus long du Québec. C’est tiré par les cheveux mais c’est indiscutable. La légende veut aussi que les couples d’antan en profitaient pour s’embrasser à l’écart des regards indiscrets. D’ailleurs, la situation n’a pas trop changé mais on ne veut toujours pas savoir ce qui se passe dans le Pont Rouge.

9. La consécration des Chutes Coulonge

Les Chutes Coulonge font la fierté des habitants du coin. Dans un site tout à fait enchanteur, il y a donc une chute impressionnante mais aussi des vestiges historiques de la drave. Pour mettre en valeur le site, on a récemment installé un parcours aérien dans les arbres et on peut traverser en tyrolienne le canyon des chutes. En 2009 c’est la gloire : Isabelle Boulay vient enregistrer l’émission La Petite Séduction de Noël et un segment est filmé aux chutes. Certains mauvais esprits auraient aimé voir la chanteuse emprunter la fameuse tyrolienne dont la longueur n’a d’égal que l’effroi de ceux qui l’utilisent, mais sa mise en plis parfaite en aurait pris un petit coup. Dommage, on aurait bien entendu la voix d’Isabelle résonner dans le Canyon de la rivière Coulonge.

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10. Le baron du bois George Bryson

George Bryson est à Fort-Coulonge ce que Jebediah Springfield est à la ville des Simpsons. À l’âge de 7 ans, il quitte son Écosse natale et sa famille vient s’installer au Canada. Cet homme visionnaire réussit à créer dans la région un véritable empire forestier et sera député à Ottawa. Son héritage est considérable dans la région mais aucune statue de lui ne témoigne de ce personnage qui a véritablement façonné Fort-Coulonge. On peut visiter sa maison, qui porte son nom, et prendre un thé sous son austère et moustachu portrait. L’activité favorite des bonnes dames de Fort-Coulonge.

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Fort-Coulonge en images

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