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Yvan Ponton vient de Farnham et Pierre Foglia y fait soigner ses chats. Si ça ne vous convainc pas que Farnham rayonne – ça le devrait pourtant – lisez toujours ce qui suit, je vais faire de mon mieux.

1- La guerre

Comme ils ont un centre de parachutisme très actif d’avril à octobre, les Farhamiens jouissent du grondement des moteurs des Cessna, du gros Beach et du Twin Otter six mois par année. À proximité, la base militaire entraîne de 5000 à 5500 soldats par année, comme dans les tranchées de l’Afghanistan. Ce qui fait que, tout dépendant de la position géographique de la maison, certains soirs d’été, les habitants peuvent vraiment avoir l’impression de vivre la guerre.

2- Le parachutisme

Oui, Farnham est réputée pour Nouvel Air, le centre de parachutisme. Les Farnhamiens expats tels que moi se font donc souvent demander : « HEIN! Tu viens de Farnham? As-tu déjà sauté en parachute? »
Mais j’ai trouvé le truc pour parler d’autre chose :
« – Ouin, mais c’est pas si hot. J’ai déjà sauté en bungee aussi pis c’est ben plus fou.
– En bungee?? T’es malade! C’est comment? »
Boom. L’attention est sur moi.

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3- L’Art

Avec un grand A, oui, l’Aaaaaart à Farnham est visible partout, mais surtout devant le Centre d’Art, où est érigée depuis des années une sculpture mythique : un genre de gros arbre de pieds orange. Lors de mon dernier pèlerinage au pied de l’Arbre, une sandwich dans un Ziploc avait été laissée sur une « branche ». Traînerie? Oubli? Non. Offrande. Offrande à l’Art.

4- La religion

Une des églises a été fermée, une autre a été vendue à un groupe qui fait de la musique d’apocalypse (non, pas Muse, voir #8); bref, la spiritualité en mange un coup. À vrai dire, la religion, dorénavant, elle se pratique à l’aréna Madeleine-Auclair, les samedis soirs, lorsqu’entre sur la patinoire le Desjardins, l’équipe Senior AA de la ville. Le Desjardins est l’objet de tous les emportements – et peut-être de tous les conflits – à Farnham, le motif des cultes les plus passionnés. À voir absolument : cette chanson de Nickelback sur laquelle un fidèle chante les louanges des joueurs sur un vidéo-montage pas piqué des vers.

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5- Le secteur manufacturier

Farnham est un centre industriel plutôt étonnant, malgré la petitesse de la ville. Mobilier scolaire, sacs en plastique, supports industriels à pneus, prélart… Les produits les plus étonnants restent toutefois ceux de Casket Hardware, une usine de poignées de cercueils. Florissante depuis 1966. Avouez que vous vous demandez comment quelqu’un se dit : « Kin, m’a me partir une business de poignées de cercueils! » C’était aussi ça, les années 60…

6- La rivalité Nord-Sud

La ville de Farnham est scindée en son milieu par la rivière Yamaska, muse du power team Boyer/d’Astous. Évidemment, comme dans toute agglomération, il faut une raison pour s’haïr un peu. À Farnham, il est de coutume, pour les enfants des écoles primaires, de ne pas aimer ceux de « l’autre bord du pont ». Cela s’explique aisément par le fait que c’est d’après la rive qu’ils habitent que ces enfants sont distribués dans les écoles. Côté Nord : St-Romuald; côté Sud : Saint-Jacques jusqu’en 2e année, Monseigneur Douville jusqu.’en 6e. Mauvaise nouvelle pour cette école que j’ai fréquentée : elle a été surnommé Monseigneur Débile par le monde de St-Romuald. Peu importe puisqu’on les bat à plate couture à Génies en Herbe ET à En bas du Canada.

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7- Le personnage

Il est le plus grand fan des Astérix (l’équipe de football de la polyvalente Jean-Jacques-Bertrand) et du Desjardins (Morin Noiseux arrêtent tout devant eux!), il ne manque pas une partie. On le surnomme Rock ‘n roll, pour son habitude d’entrer dans les bars en tendant bien haut la main en signe de devil et criant « Rock and roll! » de sa voix grasse et rauque, et d’en sortir aussitôt. Son autre surnom : Ben La Graine. On dit que ce surnom lui a été attribué parce qu’il a déjà été gogo boy à Notre-Dame-de-Stanbridge. Mais ce n’est que des racontars : ‘savez, les petites villes…

8- La petite église, avant Arcade Fire

Cela fait des années qu’elle est privée, la petite église presbytérienne. Avant, d’être achetée par le groupe Arcade Fayah en 2005, les propriétaires y présentaient des concerts de musiciens de la région. Je me souviens y avoir vu un concert de contes et musiques celtiques qui était pas l’yâb’… Bref, je crois qu’elle est aussi intéressante depuis qu’Arcade Fire et plein d’autres artistes y enregistrent leurs albums. D’autant plus que c’est la seule possibilité de pipôle-spotting à Farnham, avec Sébastien des Respectables qui a élu domicile aux portes de la ville il y a quelques années.

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9- L’exode urbain

À la Ville de Farnham, on parle d’un prix moyen approximatif de 160 000$ par propriété achetée l’an dernier. Montréal : 307 000$. Selon l’agent immobilier Suzanne Durivage, dans la dernière année, plus de la moitié des maisons vendues par Trans-Action Immeubles Durivage ont été achetées par des gens de l’extérieur de Farnham, en grande partie de la région de Montréal. « Je constate un boom immobilier depuis cinq ans. Les gens veulent s’éloigner de la grande ville, ils sont tannés des prix, du manque d’espace sur leur terrain », affi rme-t-elle. Des quartiers résidentiels poussent désormais et changent le visage de secteurs de la ville qui furent jadis très épeurantes pour les enfants, ces zones que j’appelais « le bois » et où, je le jure, j’ai vu un cougar quand j’avais huit ans.

10- La revitalisation

Peut-être est-ce dû à l’exode urbain, peut-être Farnham est-il témoin d’une gentrification de sa population, peut-être est-ce le leadership de la mairie. Toujours est-il que les cafés, bistros et autres boutiques d’alimentation spécialisées, il y a dix ans, survivaient rarement plus d’un an. La donne change. Vignoble de la route des vins (Les Pervenches), bistro gastronomique qui cuisine avec les produits de la région (Le Canard Gourmand), fromagerie dont les fromages se vendent au gros prix au Marché-Jean-Talon (des Cantons), salon de thé (L’Envoû-thé)… Moquez-vous tant que vous voulez d’une petite ville de 8000 habitants entourée de champs. Reste que la tendance est au locavore, au vin nature et autres produits du terroir. Et le terroir, il est où? Plus fort, je t’entends pas!

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NDLR: Urbania mettant Farnham à l’honneur cette semaine, nous offrons 10% de réduction sur les abonnements à tout résident de la ville! Écrire à [email protected].