Logo

La ville de la semaine: Centre-Sud

Publicité

Avec ses apparts cheaps et sa population de weirdos, le mal-aimé Centre-Sud est pourtant un endroit où il fait bon vaquer à son existence.

1 – C’est où?!
Centre-Sud est un tampon entre le Plateau, le centre-ville et Hochelaga-Maisonneuve. Contrairement au Plateau où tout le monde y va de ses propres estimations afin d’y inclure son chez-soi, les limites du Centre-Sud sont très claires: Saint-Hubert à l’ouest, le Fleuve au sud, le pont Jacques-Cartier à l’est et Sherbrooke au nord. Tu retrouves là-dedans: Radio-Can, la promenade des stars de TVA, Télé-Québec, le Village, l’usine Molson, beaucoup de pawn shops et quelques parcs à poudre.
2 – Histoire
Au début, le Centre-Sud était un quartier ouvrier, assez pauvre, surnommé « le Faubourg à m’lasse » à cause des fortes émanations de ses usines à (vous l’aurez deviné) mélasse. Aux mauvaises langues qui disent que cette description de 1981 n’est pas très éloignée de la réalité actuelle je dirais: vous avez 50% raison. Bien que le quartier reste encore un endroit en bonne partie habité par des familles à faible revenu, il s’y passe depuis quelques années une subtile gentrification à-la Hochelaga-Maisonneuve. Évidemment, personne ne parle du Centre-Sud comme un nouveau-nouveau-Plateau, mais il est toutefois désormais possible aux habitants du quartier de payer 3.50 $ pour un café filtre ou de faire la file pour bruncher trop cher un dimanche.
3 – Vivre
Publicité
Mes parents sont partis de Québec pour venir s’installer dans Centre-Sud en 1996. J’avais 5 ans et contrairement à mes grand-mères, je me foutais pas mal de la réputation de « place de tout-croches » du Centre-Sud. La place est pourtant très safe et les gens assez sweets en général. Les seules fois où j’ai eu des problèmes avec des habitants du quartier sont quand j’ai traité un crust punk de crotté (j’avais pas tort) devant Dans la rue et qu’il m’a couru après, (la seconde fois c’est quand) et quand un bonhomme de 50 ans m’a dit « ça te tentes-tu de t’faire 20 piasses?! ». Comme j’avais autour de 8 ans et aucune idée de quoi le bonhomme parlait, je me suis dit que 20$ ça faisait quand même beaucoup de Joe Louis et de chips au vinaigre. J’eu cependant la présence d’esprit de refuser, même si j’avais très faim.
4 – Les breuvages
Pas de bars très fancys dans Centre-Sud, et ce n’est pas plus mal. Les clubs se font rares également : c’est plus dans le Village que ça se passe de ce côté-là. Si t’es du genre boisson artisanale, tes meilleurs choix sont soit le Cheval Blanc, Le Yer’mad ou Station Ho.st. Les locaux passent davantage leurs soirées (parfois leur journées aussi) dans des tavernes de quartier plus conventionnelles, tel le chic Bar Panet ou le Fun Spot « Bar à Sensation(s) ».
5 – Manger
date
6 – Mauvaise réputation
Publicité
Probablement le claim to fame du Centre-Sud, les pawn shops sont partout. Si tu veux vendre tes trucs le 1/8 de leur valeur, c’est la place. Il y a évidemment une importante corrélation entre le crime et les pawns shops (toujours la première place à checker si tu te fais dévaliser), mais c’est aussi là que tu peux trouver des saisons de Watatatow à 5$ ou des instruments de musique pour des peanuts parce que le commis s’y connait fuck all. Entre encourager le crime et réaliser une économie d’importance le choix est parfois déchirant.
7 – Le Pat & Robert
Tabagie légendaire pour les habitants du quartier, ouverte depuis crétacé, le Pat & Robert se spécialise en cigares et tabac à pipe. La boss de la place est particulièrement l’fun, un mot sur trois qui sort de sa bouche est un sacre, et le t-shirt bedaine est l’uniforme officiel du staff. Quand j’étais petit, les clientes restaient là à jaser avec les caissières en espérant voir Roy Dupuis venir acheter du tabac à rouler (ma mère était tellement contente).
8 – Sortir
Publicité
Ça peut être tough de convaincre tes amis de sortir dans le coin, mais si t’es capable t’es pas mal certain d’avoir au moins une bonne anecdote à raconter le lendemain. Mélange idéal entre une belle terrasse et un tripot, le Citibar est LE spot pour jouer au vidéo poker avec des shemales. Y’a même un motel au-dessus du bar pour les plus aventureux. Si tu aimes chanter devant des inconnus en état d’ébriété y’a le Normandie dans le village ou L’Astral 2000. Le seul hic, c’est que depuis que c’est redevenu cool de faire du karaoké, y a vraiment beaucoup de monde à L’Astral et c’est donc assez long avant que ce soit ton tour de chanter. Pour sortir et se coucher moins niaiseux, y a l’Espace Libre, l’Usine C ou le Théâtre Prospero; les pièces présentées à l’Usine C sont plus weirds, mais anyways c’est du théâtre donc y‘a des costumes, ça crie et c’est bizarre peu importe la salle.
9 – Magasinage
Pas de gros centre d’achats ou de H&M, mais c’est tant mieux, t’as le Marché aux Puces Ontario. C’est un peu comme si huit colocs qui se ramassent pas vivaient dans un 2 et demi; tu sais jamais quelle pile de cochonneries/trésors est à quel vendeur et y a rien de classé, mais toute façon fouiller c’est la moitié du fun.
10 – L’Église Vie et Réveil
Publicité
Le pasteur Alberto Carbone fonde l’Église Vie et Réveil à Montréal en 1974 et s’installe dans un local coin Papineau et Sainte-Catherine, sorte de secte évangélique dont les messes attiraient des centaines de gens chaque semaine dans les années 80 et 90. Quand j’étais plus jeune, mon père m’emmenait là voir des shows d’hommes forts qui pliaient des barres de fer ou se cassaient des briques sur la tête. Malheureusement de l’Église Vie et Réveil ne reste plus que le logo accroché après une bâtisse condamnée, à côté d’un ancien Subway qui a explosé et un magasin pour DJs qui a inévitablement fermé.