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Les Montréalais rient des gens qui viennent de Laval. Les Lavallois, eux, rient des gens qui viennent de Blainville.

C’est vrai! Sainte-Thérèse est collégiale et pleine de vie; Rosemère est bucolique, tout au long de la rivière des Mille-Îles; Boisbriand était FLASHWOOD et Sainte-Anne-des-Plaines était (et est toujours, quant à moi) agricole. Blainville, elle, est le hometown des douchebags, des nouveaux riches un peu louches et de l’Armada.

J’ai toujours eu un peu honte de mes origines banlieusardes, mais aujourd’hui, j’assume et je déclare même mon amour à ma ville d’adoption. Faudrait pas oublier que je suis née à Montréal, quand même.

1- Les racines
Le nom Blainville est issu du système des seigneuries de la Nouvelle-France. Une partie de la seigneurie des Mille-Îles revient, par un contrat de mariage avec une fille du coin, au seigneur Jean-Baptiste Céloron de Blainville, d’où le nom. La ville est officiellement créée en 1968.

2- Le camp Bouchard

Ma partie préférée de Blainville est son histoire militaire. Aux aurores de la guerre, en 1941, le gouvernement fédéral a créé une ville dans la (non) ville : le Plan Bouchard. Plusieurs usines à munitions y sont établies. On y assemblait plein d’affaires dangereuses et jusqu’à plus de 6000 travailleurs sont passés par le Plan, dont une majorité de femmes. Fait anodin : la maison où j’ai grandi date de cette époque. Une belle petite maison canadienne avec un grand terrain et un pommier. Dans un océan de bungalows, ça détonnait.

3- Les bunkers

Ce complexe militaro-industriel nous a légué des bunkers, en ciment et couverts de graffitis, dans les sous-bois non loin du Plan-Bouchard (maintenant le nom d’une rue). C’était LE SPOT pour aller fumer du pot et boire de la Tornade.

4- YouTube

Blainville possède sa propre chaîne YouTube, où la ville présente des vidéos sur la vie quotidienne et l’histoire de cette perle des Basses-Laurentides. J’ai vérifié rapidement, et Brossard n’a pas de chaîne YouTube. Voyez, les Blainvillois sont résolument tournés vers l’avenir. Vous la retrouverez par ICI.

5- IGA

Les IGA sont de véritables institutions des Basses-Laurentides. J’y ai travaillé, et pas mal tous mes amis d’enfance y ont travaillé. Les caissières sortaient avec les emballeurs, les gars de la section fruits & légumes étaient weirdos et j’y ai même vu un client faire son épicerie en g-string. La famille Girard, propriétaire de plusieurs supermarchés entre Terrebonne et Blainville, a reçu l’Ordre du mérite blainvillois pour son implication dans la vie culturelle de la région. Un beau success story régional. Autre fait anodin : le fait que travailler 30 heures/semaine dans une épicerie pendant 2 ou 3 mois m’a fait faire mon premier breakdown nerveux.

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6- Les skateparks
Un des premiers skateparks de Blainville a été inauguré tout près de mon ancienne maison familiale. Je n’avais pas le droit d’aller y traîner — mes parents étaient bizarres, stricts et vraiment PAS comme les parents de mes amis. Mon père vient de Saint-Henri. Il dormait avec une batte de baseball à côté de son lit. À Blainville. À BLAINVILLE! Enfin. — mais le skatepark fut le lieu de naissance d’une guerre intense entre les skaters et les thugs qui jouaient au basketball, l’autre bord de la rue. Les kids se promenaient avec des barres à clous. C’était en 2004, Internet n’était pas encore très rapide dans les banlieues. Aujourd’hui, Blainville est dotée de plusieurs skateparks conçus par des gens très compétents (et qui comprennent le skateboard, genre.)

7- Le Golden Nightclub

Sur la Rive-Nord, il y avait (RIP) le Fuzzy à Laval et le Golden de Blainville. Même concept, juste plus loin sur la 117. C’est un peu comme être au Beachclub de Pointe-Calumet, mais à l’intérieur (et pas tant plus habillé). Je n’ai pas eu la chance de traîner au Golden entre mes 16 et 21 ans, sauf une fois. Mais pas durant une soirée bikini. Je vous invite à aller consulter leur site Web par ICI. C’est comme voyager dans le temps et le mauvais goût.

8- Occupation double

La première saison d’Occupation double a été tournée à Blainville. Il me semble que ça veut tout dire. C’est un détail que vous oubliez peut-être, mais les maisons OD étaient dans un quartier nommé POINT ZÉRO SUR LE LAC… autour d’un lac artificiel. Aujourd’hui, ce quartier est toujours aussi bourré de faux bourgeois, de grosses maisons et de driveways en demi-cercle de fausses pierres.

9- Stablex

Non loin du prestigieux quartier Point Zéro sur le lac, maintenant nommé Blainville sur le lac, on retrouve la Stablex, une usine d’enfouissement de déchets industriels ou dangereux. C’est un peu la raison du faible taux des taxes municipales…

99- 99 % de bonheur
Un communiqué de presse, émis par la ville en 2013, m’aura appris que les Blainvillois sont satisfaits de leur qualité vie à 99 %. Dites ce que vous voulez sur ma petite ville de banlieue, mais 54 000 personnes qui sont satisfaites à QUATRE-VINGT-DIX-NEUF POURCENT, ce n’est quand même pas rien. Essayez donc ça à Montréal, pour voir.

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