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La ville de la semaine: Asbestos

Par
Fanny Bissonnette
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Ça fait plus d’un an qu’Asbestos passe pour la méchante avec sa mine (Ouuuuh amiante! T’inquiètes, t’attraperas pas l’amiantose en lisant l’article). Il est temps que vous découvriez la vraie nature de la ville.

Même si Asbestos a un passé qu’elle ne peut oublier, croyez-moi, elle a un potentiel inexploité. Asbestos a redoré son image avec un nouveau slogan «Pour y vivre pleinement», dévoilé en octobre dernier. Espérons que ça l’aidera à prouver son leadership.

Mes études m’ont poussé à quitter Asbestos il y a de cela déjà 7 ans. Eh oui, je fais partie de la majorité des jeunes qui quittent la ville pour faire leurs études collégiales ou universitaires. Par contre, chaque fois que je reviens faire mon tour à Asbestos, maudit que ça fait du bien! C’est se ressourcer telle une outarde qui s’en va dans l’sud. Ceux qui sont dans la même situation que moi savent de quoi je parle. Notre Asbestos est charmante après tout. Puisqu’il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, voici quelques anecdotes dans lesquelles les Asbestriens (ben oui, on s’appelle de même nous autres) se reconnaîtront.

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1. Le pavillon 1 et 2 : c’est là que ça se passe à l’adolescence
L’école secondaire l’Escale. Oh boy. Le secondaire, cette étape qui s’avère cruciale pour plusieurs, se déroulait de cette façon à Asbestos : les secondaires 1 et 2 étudiaient dans le pavillon 1 et les secondaires 3-4-5 dans le pavillon 2, situés à quelques rues un de l’autre. Bien que le pavillon 1 ait dû fermer ses portes par manque d’étudiants, le secondaire restait le plus gros happening jeunesse parce qu’il n’y avait pas seulement les Asbestriens, mais aussi tous les jeunes des villages situés aux alentours de la ville (genre Sainte-Graine alias le village de Saint-Adrien). C’est là que nous avons appris, presque trop vite, à être moins sauvages, à socialiser avec d’autres jeunes que les vingt qui étaient dans ta classe au primaire. On était très intimes : tout le monde avait un surnom, même les enseignants! Quel asbestrien ne se souvient pas de Michou et de Ti-Gilles? La bouffe de la cafétéria a aussi marqué notre adolescence. Quand sonnait la cloche de midi, les délicieux brownies de Noël-Ange et la poutine du vendredi, faisaient courir les foules jusqu’à se plaquer dans les corridors.

2. Quand aller manger du McDo devient un road trip

Asbestos a quand même une bonne position géographique, soit à 45 minutes de Sherbrooke et Drummondville ou à deux heures de Montréal et Québec. Ben oui. On est toujours désolé de décevoir le monde en disant qu’Asbestos ne se situe ni dans le Grand Nord, ni au Manitoba, ni voisin de Thetford Mines pis Thetford c’est pas la même chose qu’Asbestos, mais bien en Estrie. En revanche, Asbestos est positionnée loin des centres de bouffe rapide McDonald’s. C’est pour cette raison, entre autres, que dès l’âge de 16 ans, tout le monde veut obtenir son permis de conduire. Pour y arriver, on se pratique sur la voie de contour (qui a déjà appelé ça le boulevard du Conseil?) et on se dit : « M’a l’avoir mon road trip au McDo! »

3. Impossible de ne pas parler du trou
Quand le monde te demande d’où tu viens, on répond tous de la même manière : j’viens d’un trou! Y’a le trou d’amiante à Asbestos, mais c’est aussi vraiment un trou. Ce n’est pas si exotique à part l’gros camion Tonka orange dans la cour de l’aréna Connie-Dion où Céline Dion a déjà performé lorsque j’étais encore un spermatozoïde. Puis, on se souvient du bruit de la sirène qui précède un dynamitage à’ mine. Ça nous annonçait qu’il était l’heure de rentrer à maison pour souper ou tout simplement, que c’était le début de l’apocalypse. Tsé, quand t’entends ce bruit-là enfant, tu t’imagines BEN des affaires. Anyway, le trou de la mine, ça impressionne assez pour que touristes et locaux se prennent en photo à l’observatoire.

4. Le culte de la brasserie

Là, on tombe un peu dans le vice. Celui qui n’a jamais pris sa première bière à la brasserie Le Match avant la majorité, qu’il se taise pour toujours. J’rigole. Même si plusieurs propriétaires se sont attribués cette brasserie, y’a toujours un esprit de fête qui règne grâce au jukebox dans l’coin et à la scène où quelques groupes locaux viennent performer. Les meilleures soirées restent les after festival des gourmands. En plus, c’est GRATIS… just saying.

5. Les poissons morts des Trois-Lacs

Clarification pour commencer : les Trois-Lacs d’Asbestos, c’est vraiment un ensemble de trois lacs distincts reliés par des chenaux selon (attention!) l’Association des Résidants des Trois-Lacs. Ok? On parlait tout à l’heure de l’exotisme de la ville! J’avoue que les Trois-Lacs d’Asbestos ça peut être sexy, mais juste des fois. Sexy parce que regarder un coucher de soleil au bord de l’eau c’est toujours concluant et pratiquer des sports nautiques ça peut l’être. Quoique pas toujours! Mon ami a d’ailleurs déjà pagayé un poisson mort ou plutôt UN MONSTRE NAUTIQUE. Pas trop sexy mettons. Preuve à l’appui (pas de photoshop là-d’dans) dans l’album Asbestos en images, pour rire de l’anecdote et non de la tendance «poissons morts» des Trois-Lacs. Du coup, je vous rassure. Depuis 2011, la ville drague l’eau du lac pour l’acheminer dans un bassin où on y retire les sédiments. Les Trois-Lacs d’Asbestos retrouvent donc lentement leur sex appeal.

6. Ah le centre d’achat!

Le centre d’achat : quelle attraction quand on est jeune! Tellement qu’un agent de sécurité avait dû être engagé pour surveiller le passage de chaque jeunesse sur l’heure du midi. Nononon! Pas de flânage icitte! Le centre d’achat, c’était aussi «bargainer» du fromage au kiosque à Titi pour simplement rendre hommage à cet homme qui était si souriant. Finalement, à défaut de ne pas avoir de Korvette comme à Roxton Pond, pour nous le magasin à cochonnerie, c’était le Rossy!

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7. Le camp musical pour jouer de la musique like a boss
Tout le monde a déjà vu Folies de Graduation : Le camp musical? Bon. Au camp musical d’Asbestos, il se passe la même chose. Point final. Non sérieusement, ce camp c’est l’école de la vie et une belle fierté asbestrienne. J’y travaillais fièrement comme cuisinière arborant le net pis toute. Ça prend beaucoup de tartes aux pommes pour accompagner toutes ces belles mélodies. Ah et j’oubliais l’autre vocation du camp, la tenue de tous les bals de finissants de l’Escale depuis X nombre d’années. Vivement la salle multifonctionnelle!

8. Saint-Barnabé, les oubliés

Saint-Barnabé, c’est la paroisse d’Asbestos. Les anciens appelaient ça la réserve. Ils sont séparés de nous par le trou de la mine. D’après mon calcul Google Maps, il y aurait 9 rues dans leur patelin. On les respecte quand même les gens de Saint-Barnabé; après tout, ils portent notre nom de résident. Voilà, ça fait le tour de ce qu’il y avait à dire sur Saint-Barnabé!

9. La balle-molle comme sport national
Asbestos est assez sportive quand j’y pense. Deux terrains de balle-molle, dont un sur la «main», dans notre belle ville, afin d’exercer ce sport oh combien excitant! Je me rappelle ces matchs de balle-molle durant lesquelles mon frère jouait dans le sable plutôt que de surveiller son but et que ma mère répondait au nom de coach (ma mère coach, nononon!)! Je dois avouer que notre carrière de balle-molle fut assez courte merci. Pour d’autres (genre la majorité), c’est l’opposé. Participer aux tournois locaux, c’était une affaire qui se passait entre père et fils. Sinon, il y a déjà eu une ligue de hockey semi-pro, Les Aztèques, l’aréna était plein à craquer les vendredis soirs où ils disputaient des matchs de boxe plus que de hockey. C’était aussi un lieu de date pour se toucher les cuisses. Finalement, je ne peux pas passer à côté de ce fait sportif : la fondation de l’équipe de cheerleading de l’Escale, qui n’accompagne pas une équipe de football. Le football par chez nous c’est du coming soon où y faut être très patient.

10. Toujours drôle d’entendre les expressions

Finalement, comme toute bonne ville qui se respecte, plusieurs expressions particulières font en sorte que nous sommes les seuls au monde (pas pour longtemps) à nous comprendre. Par exemple : au frette qui fait, ça prend un faux col et un soute pour lever sa cour ; après ça, ça vas-tu être bon un vico avec une guédille pis un Big Mimi. Maintenant, si je vous le traduis : Au froid qu’il fait, il faut porter un cache-cou et son habit de neige pour déneiger son entrée ; par la suite, ça va être bon un verre de lait au chocolat, accompagné d’un pain à la salade et d’un hambourgeois de la cantine Mimi.

Bonne semaine à mine! xx

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La ville de la semaine en images