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La vie de Bernard Landry en 5 temps
Bernard Landry est décédé hier, à l’âge de 81 ans. L’homme d’État originaire de la région de Joliette a poussé ses derniers soupirs en compagnie de sa famille.
Mais comme sa vie politique s’est terminée en 2005, ça se peut que vous ne connaissiez pas tous les détails de la vie de l’ex-député de Verchères. Voici donc 5 moments marquants dans la carrière du politicien.
Bernard Landry est élu député pour la première fois
Dès ses études, Bernard Landry semble se destiner à la vie politique. Il étudie en économie et en droit à l’Université de Montréal et devient avocat, bref, il suit le parcours du politicien idéal. Il s’implique également pendant ses études dans les causes des droits de l’homme ainsi que dans la cause étudiante.
Puis, en 1976, alors que le PQ prend le pouvoir pour la première fois, il se fait élire du même coup.
En fait, il se fait tellement remarquer que c’est René Lévesque lui-même qui le recrute pour qu’il s’implique au sein du Parti Québécois. Il se présente à deux reprises aux élections, sans succès. Ça ne l’empêche pas de continuer à s’impliquer au sein du Parti québécois. Il va même étudier l’économie à Paris sous les conseils de René Lévesque.
Puis, en 1976, alors que le PQ prend le pouvoir pour la première fois, il se fait élire du même coup. Il a bien fait d’aller étudier l’économie : René Lévesque le nomme tout de suite ministre du Développement économique.
Le fameux déficit zéro
Bernard Landry fait partie de tous les cabinets péquistes à partir de son élection en 1976, habituellement dans un poste lié à l’économie. Il tente à plusieurs reprises de devenir chef du parti, mais sans succès. Il est toujours éclipsé par des hommes plus charismatiques que lui, comme Lucien Bouchard.
Par contre, il est clair que Lucien Bouchard tient Bernard Landry en estime. Quand il devient premier ministre, il nomme Landry vice-premier ministre et ministre d’État de l’Économie et des Finances. Bref, il est clairement le numéro 2. C’est lui qui atteint comme ministre le déficit zéro, c’est-à-dire un budget dans lequel le gouvernement ne s’endette pas. Pour certains, c’est un coup de barre nécessaire pour redresser les finances publiques. Pour d’autres, c’est un saccage, l’austérité avant qu’on appelle ça de même.
Mais ceux-là risquent de moins en parler cette semaine, ça passe mal quand le monsieur vient de mourir.
Bernard Landry devient premier ministre
En mars 2001, Bernard Landry devient premier ministre, même s’il n’a jamais été élu premier ministre. C’est que Lucien Bouchard, qui avait été élu en 1998, décide de remettre sa démission. Le Parti québécois choisit Landry comme chef par acclamation, et il devient donc du même coup premier ministre. Son mandat, bien que court, est occupé.
On en retient surtout la Paix des braves, une entente signée en 2002 avec les peuples cris pour permettre l’exploitation de barrages dans le nord du Québec. L’entente est historique parce que les communautés autochtones obtiennent 4 milliards sur 50 ans, mais aussi parce que les premières nations sont ainsi officiellement reconnues en tant que nation.
L’ancêtre du « nous sommes en territoire autochtone non-cédé », quoi.
Pour ensuite perdre ses élections
En 2003, Bernard Landry doit convaincre les électeurs pour la première fois de le choisir comme premier ministre… et il échoue. C’est plutôt Jean Charest qui remporte les élections (comment tu veux battre un slogan comme « Nous sommes prêts »?).
Ça allait aussi être le début de la période qu’on appelle communément « Pas la Grande Noirceur mais une pas pire noirceur pareil ». Bon, ok, c’est surtout moi qui dis ça, mais j’essaie de lancer le mouvement.
Par contre, contrairement à ce que l’on pourrait penser, Bernard Landry ne démissionne pas. Il demeure chef du Parti québécois. L’une des principales raisons, c’est qu’il sait que les principaux aspirants sont François Legault et Pauline Marois, pis il veut pas les voir devenir premiers ministres.
Son plan a pas tant marché.
Démission
« Rien ne doit ralentir la marche de notre peuple vers notre indépendance nationale. Je tire ma révérence, mais cela ne veut pas dire que j’abandonne le combat national. »
En 2005, Bernard Landry doit faire face à un vote de confiance. Ça semble une formalité : Pauline Marois et François Legault, qui se positionnaient pour prendre sa place, avaient décidé de se rallier au chef du PQ. En effet, Landry obtient un vote de confiance de 76,2 %, ce qui n’est certainement pas mauvais (pour vous donner une idée, Jean-François Lisée a été élu chef du PQ avec à peu près 50 % des voix).
Par contre, Landry ne l’entend pas ainsi. Il voulait obtenir une confiance plus forte. Il remet donc sa démission sur le champ, comme député et comme chef du Parti québécois. Après ça, il va retourner à l’enseignement, en plus de régulièrement jouer à la belle-mère du PQ dans les médias, mais c’en est fini de sa carrière politique.