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La vanlife, c’est pas pour les premières dates
Avec les chroniques d’un (pas si vieux) « camper van », Mélanie Leblanc vous amène sur la route, la vraie. Des chemins sans filtres Instagram, pas toujours glam, souvent bordéliques, mais ô combien divertissants. À bord de John Mel & Camper, son truck de 21 ans (pas de rouille, pas de trou), c’est un départ vers la liberté… et le chaos.
Des fois je sors de mon corps, je regarde la situation, je m’analyse et observe mon chum et je n’y crois pas. On fait des choses qu’on ne remarque même plus et qui pourraient nous enlever tout droit de vivre en société. Bref, y’a plus romantique que :
Voir ton chum hésiter entre deux paires de bobettes, les sniffer, déceler celle qui sent le moins fort et l’enfiler pour la journée. Bobette qui, demain, sentira plus fort et passera donc son tour pour laisser sa place à bobette #2.
Observer son corps se transformer en cimetière d’insectes. Écraser une bibitte (fourmis, maringouins, araignée, rendue là, j’en fais plus de cas) et laisser le cadavre là où tu l’as écrasé. Et surtout, se dire : « ça va tellement sentir la mouche morte qu’elles oseront pu venir s’aventurer sur mon épiderme », se dire ça à chaque fois, même si ça marche fuck all.
Ramasser n’importe quel morceau de linge pour s’en faire un loup, quand l’autre veut lire et que toi tu veux dormir. Plus souvent qu’autrement, c’est un vieux bas sale qui connaîtra demain le même sort que les paires de bobettes citées plus haut.
Placer ses cheveux du côté qu’ils ont l’air le moins gras et passer au travers des canettes de shampoing sec qui déclarent toutes forfait. « T’as mouillé tes cheveux, t’es coquette ce matin », non, sont justes dégueu.
Partager tout (serviette, brosse à dent, shampoing), pour économiser de l’espace. Se faire accroire que ça économise de l’espace, mais être surtout lâches.
Manger à même le chaudron, après une journée de 8 heures de route parce que la dernière affaire que tu as le goût de faire c’est une brassée de vaisselle, dans ton lavabo gros comme un laptop, lavabo qui te servira à te brosser les dents dans 15 minutes. On n’est pas encore rendus à cracher notre pâte à dents dans la vaisselle sale tout de même !
Avoir la face luisante en permanence, se voir dans le nez de l’autre et se coucher en demandant : “t’es-tu lavé, toi, aujourd’hui?” “Non, toi? Moi non plus”. Se coucher en cuiller (de crasse).
Des fois je sors de mon corps, je m’observe et je me relis et je peux pas croire que je viens d’écrire tout ça. Ça s’appelle du dévouement, ça, Urbania !
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