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La vallée de Dana choisit Macron pour le combat vers l’Élysée

Ode politicomusicale à Manau

Par
Xavier Savard-Fournier
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Le vent a soufflé sur les plaines de la Bretagne armoricaine dimanche alors que les habitants de la région ont choisi Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle française.

Quelques jours avant le vote, mon hôte Doum, qui n’est malheureusement pas fils de forgeron, était venu me chercher pour m’emmener observer le combat [politique] dans la vallée. Là, où tous ses ancêtres, après de grandes batailles [politiques] étaient parvenus à s’imposer en maîtres avec une vision plutôt de gauche.

Dans la vallée (oh oh) de Dana (lalilala) ? ?

Par contre, maintenant que Macron est le nouveau guerrier, l’heure est venue pour lui de défendre ces terres contre l’héritière du trône du Front national, Marine Le Pen, et son armée de frontistes prêts à croiser le fer.

Il faut dire que la tribu d’En Marche! s’était réunie pour préparer cette campagne et avait même invoqué les dieux, notamment l’actuel ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, un homme très respecté des Français. C’est d’ailleurs l’un des rares qui a été épargné pendant les 5 ans du gouvernement précédent.

Des régions françaises qui souhaitent autre chose que le classique clivage gauche-droite.

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Il a même offert son soutien à Macron dans cette campagne et cela a été comme une gorgée d’hydromel, pour le courage, pour pas qu’il y ait de faille et pour rester grands et fiers quand ils seront dans la bataille. Car, c’est quand même la première fois qu’Emmanuel Macron part au combat et ses soutiens espèrent qu’il sera digne de la tribu de Dana.

Parce que dans la vallée (oh oh) de Dana (lalilala), j’ai pu entendre les échos de plusieurs autres régions françaises qui attendaient du changement en ce premier tour de vote et qui souhaitaient autre chose que le classique clivage gauche-droite qui ne mènerait encore à rien selon eux.

Ça prendra peut-être par contre quelques incantations de druides et de magie pour la suite, parce que bien que toute la tribu d’En Marche! semble vouloir courir le glaive en main vers l’ennemi, la lutte sera terrible et on ne voit encore que les ombres de ce que peut faire un ennemi politique tranchant qui semblent toujours revenir en surnombre depuis le passage-surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection de 2002.

Ce n’est pas un combat déjà perdu pour le FN, bien au contraire. Cela serait mal juger toute la fierté de cette tribu politique.

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Emmanuel Macron a lui-même vu bon nombre de ses anciens frères au gouvernement tomber l’un après l’autre devant son regard, sous le poids des arguments et des appuis que possèdent tous ces Montretoutards, et ce, malgré des propos lancés comme des épées dans le jardin de l’Élysée sur une époque qui a fait coulé du sang sur l’herbe verte de la plaine européenne, souvenir de ces jours de peine où l’homme se traîne à la limite du règne du mal et de la haine.

Ce n’est pas un combat déjà perdu pour le FN, bien au contraire. Cela serait mal juger toute la fierté de cette tribu politique. La lutte continuera comme ça jusqu’au soleil couchant du 7 mai prochain et elle sera d’une férocité extrême avec, peut-être parfois, un peu d’acharnement. Surtout que le FN revendique la défense de la terre de leurs ancêtres enterrés là, et pour toutes les lois qui ont fait la fierté de la France.

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Mais, dans la vallée (oh oh) de Dana (lalilala) où j’ai pu entendre les échos de plusieurs autres régions qui n’appuient pas le Front national, on ne souhaite pas oublier les chants des guerres mondiales laissés près des tombeaux de ceux qui ont lutté pour les mots liberté, égalité, fraternité.

Ils regardent avec appréhension un jour noir de leur histoire où ils choisiront, peut-être par dépit, un candidat face à l’autre.

Ils préfèrent se souvenir du moment où, au bout de la vallée, on entendait le son d’une corne. Celui d’un chef ennemi qui rappelait toute sa horde et qui avait compris que tous lutteraient même en enfer et qu’à la France appartenaient ces terres.

Les guerriers sont repartis depuis longtemps aujourd’hui et la phrase «Je ne comprends pas tout le chemin que ce pays à fait pour en arriver la», je l’ai entendu souvent dans mon déplacement de gens parlant de la montée du FN au cours des dernières années. Mais maintenant, quand mon regard se pose sur les candidats autour de moi, il ne reste que Macron debout, va s’avoir pourquoi.

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Pour plusieurs militants, le choix ne sera pas plus évident le 7 mai prochain. Après que leurs doigts se soient écartés en lâchant les armes après l’annonce des résultats de dimanche, le long de leurs joues se sont mises à couler des larmes. Ils ne comprennent pas pourquoi les dieux ont épargné ces deux candidats et regardent avec appréhension un jour noir de leur histoire où ils choisiront, peut-être par dépit, un candidat face à l’autre.

Je ne leur souhaite pour la suite ni des chants de guerre ni des tombeaux.

Mais bon, le vent soufflera toujours sur la Bretagne armoricaine et ils rejoindront leur femme, leur fils et leur domaine. Certains avec le chagrin d’avoir tenté de reconstruire pour en arriver là et d’autres, qui espèrent que Macron deviendra roi de bien plus que la tribu de Dana.

Parce que dans la vallée (oh oh) de Dana (lalilala), j’ai pu entendre les échos de plusieurs autres régions françaises qui attendaient du changement en ce premier tour de vote et, maintenant qu’ils l’ont, dans la vallée de Dana comme dans près de la moitié de la France, je ne leur souhaite pour la suite ni des chants de guerre ni des tombeaux.

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P.s.: La vallée de Dana n’existe pas vraiment, Manau l’a inventée. Selon les images du clip, ce serait près de Fort-la-latte en Côtes-d’Armor et en voici le château :

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