La surdité et l’ambition avec Rosalie Taillefer-Simard et Audrey Lessard
La surdité et l’ambition avec Rosalie Taillefer-Simard et Audrey Lessard
Est-ce que la surdité peut être un frein à son ambition et à ses aspirations professionnelles? Ça ne l’est certainement pas pour Audrey et Rosalie, qui ont toutes les deux su persévérer malgré les nombreux obstacles auxquels elles ont fait face!
Audrey rêvait de devenir docteure. Toute petite déjà, sa détermination à atteindre cet objectif impressionnait : « Le prof me disait : ‘Docteure, ça va être difficile pour toi.’ Mais moi, quand j’ai une idée, je l’ai pas dans les pieds! », blague-t-elle. Aujourd’hui, Audrey est médecin podiatre, prouvant qu’aucun obstacle, pas même la surdité, ne pouvait éteindre ses ambitions.
Cette rencontre avec Rosalie, comédienne et animatrice, révèle la résilience des deux invités. Elles se comprennent, avec un parcours semé de défis similaires : un univers familial surpris par la surdité et une enfance où elles ont dû naviguer dans un monde où leur différence n’était pas toujours acceptée.
Pour Rosalie, la découverte de sa surdité a été un choc pour ses parents. « Ils connaissaient rien à la surdité, c’était l’inconnu », explique-t-elle. Pour Audrey, ses parents ont rapidement cherché à l’intégrer dans le monde des entendants, lui proposant un implant auditif. Mais son expérience a été loin d’être simple : « Ils l’ont activé, j’ai vomi. À l’école, je l’éteignais parce que ça me rendait malade. Je le rallumais juste à la maison, pour pas décevoir mes parents. » Elle finira par abandonner l’implant, acceptant de vivre sans ce compromis douloureux.
Rosalie, elle, dépend de son implant. « Quand il brise, je capote! Cinq jours sans entendre, je peux pas travailler, je peux rien faire! », dit-elle en riant, même si on comprend bien la frustration derrière. Pour elles, la surdité est à la fois un défi quotidien et une force, un trait de caractère aussi ancré qu’invisible, qui les oblige à redoubler d’efforts. « Je te trouve tellement forte, Audrey », lui dit Rosalie, admirative. Audrey répond en écho, reconnaissant en Rosalie cette même capacité à foncer et repousser les limitations qu’on leur impose.
Dans leurs métiers respectifs, elles font face à l’incompréhension de ceux qui n’ont jamais eu à vivre avec la surdité. Audrey mentionne qu’un patient a refusé d’être traité par elle à cause de sa condition. « Ça blesse, c’est sûr, mais moi, je sais que je suis capable. » Rosalie, elle, se rappelle une remarque blessante sur sa façon de s’exprimer, qui selon quelqu’un l’empêcherait d’être comédienne. « Mais j’ai continué, parce que je savais que j’en étais capable. »
Et leur fierté, elle se retrouve dans chaque petit pas qui casse les préjugés. Audrey se rend même en mission humanitaire : « À la fin de la journée, je suis brûlée, mais le cœur déborde d’amour. » Quant à Rosalie, elle est fière d’avoir défié les attentes, fière d’avoir « fait sa place », comme elle dit. Elle milite pour que les enfants sourds, autistes, ou différents puissent s’exprimer et réaliser leurs rêves sans limites imposées. « On est capables de tout faire », conclut-elle avec force.
Les deux femmes terminent la rencontre en se lançant des mots d’encouragements, inspirées par le parcours de l’autre. Ce qui les unit, c’est cette rage de vivre et de prouver que la surdité n’est pas une barrière, mais un trait de caractère parmi d’autres, qu’elles apprivoisent chaque jour pour poursuivre leurs ambitions et faire tomber les stéréotypes.
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