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La sénatrice qui textait

Par
Simon Painchaud
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Envoyer des messages textes en conduisant augmente les chances d’être impliqué dans un accident de voiture. Envoyer des messages textes quand on est venu discuter d’enjeux pour faire avancer le Québec augmente les chances de ne pas être pris au sérieux. Récit de ma collision avec la Sénatrice Céline Hervieux-Payette.

Samedi dernier avait lieu le Sommet Génération d’idées, un forum de discussion organisé pour discuter des enjeux qui sont chers à la génération Y. La journée avait comme objectif de brasser des idées et trouver des pistes de solutions afin de faire face aux grands défis du Québec de demain. C’était beau à voir. Des centaines de jeunes avec des idées. Pas les jeunes qu’on aime tant décrire comme sans éthique, égoïstes et blasés. Ceux là, ils étaient restés à la maison à downloader des films piratés sur les interweb.

Donc, Madame la Sénatrice était l’invitée d’honneur d’une des plénières portant sur l’innovation et la créativité au Québec. Je n’ai pas souvent l’occasion de rencontrer en personne un représentant de notre gouvernement. J’ai croisé une fois Jean Chrétien dans un restaurant quand j’étais petit. L’image m’est restée en tête parce que j’en avais échappé mon hamburger. Anyway. La Sénatrice Céline Hervieux-Payette arrive dans la salle avec quelques minutes de retard. On est une quarantaine dans la salle et tout le monde est assis en rond. C’est une discussion. Pendant que tous les participants s’expriment sur leur vision de l’innovation, la Sénatrice Hervieux-Payette pitonne sur son blackberry. Je sais pas ce qu’elle est en train de faire – peut-être qu’elle apaise par courriel les tensions en Corée du Nord, peut-être qu’elle forwarde un power point de chats au Sénateur Jacques Demers ou peut-être qu’elle écrit son mot dans la carte pour le départ du Sénateur Jean Lapointe. J’en ai aucune idée. Mais le message est clair : elle se câlisse bien de notre petite conversation.

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Je pense que c’est important de s’interroger sur l’origine de notre cynisme à l’endroit du politique. Oui, les enveloppes brunes, les scandales politiques et les commissions d’enquêtes factices contribuent à l’érosion du lien de confiance. Mais le cynisme se blottit aussi dans le manque d’écoute. Ce petit manque d’écoute qui passe presque inaperçu dans une classe de 40 jeunes la tête pleine d’idées.

C’est ce même cynisme qui pourrait nous faire dire que nos élites politiques sont peut-être aussi blasées, sans éthique et égoïstes que nous.

Mais bon. Ce serait pas mal trop facile de généraliser ainsi.

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