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La scène musicale de Vancouver en cinq artistes-clés

URBANIA présente cinq groupes qui ont marqué l’histoire de la ville côtière

Par
Estelle Grignon
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URBANIA Musique et Volkswagen s’unissent pour vous faire découvrir les bijoux locaux de la scène musicale vancouveroise.

Avec une population dense et multiethnique, Vancouver est l’une des villes les plus importantes du Canada. Oui ok, il pleut tout le temps. Oui, ses habitants font des émeutes quand leur équipe perd la finale de la Coupe Stanley. Mais la ville a de quoi charmer.

Ou en tout cas, elle a de quoi inspirer. En plus d’être callés en géographie, chez URBANIA Musique, on est bien au fait de la scène musicale locale.

En fait, la région a permis à de gros noms comme Bryan Adams, Carly Rae Jepsen ou Sarah McLachlan de faire leurs preuves. Même les Américaines de Heart sont passées par Vancouver pour lancer leur carrière. Et en grattant un peu, il est possible de trouver une multitude de groupes au succès plus modeste, mais qui ont à leur manière façonné l’espace musical de la métropole de la Colombie-Britannique.

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D.O.A.

Au tournant des années 80, le courant punk de New York et du Royaume-Uni commençait à envahir la côte Ouest. À peine cinq ans après la sortie du premier album des Ramones, le punk hardcore commence à prendre forme. Accompagné de groupes américains comme Black Flag et The Middle Class, D.O.A. a été essentiel dans la genèse du style de rock rapide, agressif et revendicateur.

En plus d’avoir donné un nom au mouvement, leur album Hardcore ‘81 reste une référence dans le domaine. Avec d’autres formations comme Subhumans, D.O.A. a permis de faire de Vancouver la capitale nationale du mosh pit dans les années 80.

EQ

Groupe malheureusement plutôt oublié par l’histoire, EQ n’aura jamais réussi à obtenir le succès escompté. L’impact de la formation sur la scène hip-hop de Vancouver a toutefois été déterminant. Si bien que les membres d’EQ sont souvent considérés comme les pères du rap britanno-colombien. La légende veut que le groupe ait fait fureur en ouvrant pour Public Enemy, alors que le vidéoclip de la pièce Swellsville entrait en rotation régulière à MuchMusic.

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Malgré le succès de ce simple, le groupe ne sera jamais en mesure de faire paraître l’album du même nom. Ce n’est donc que via quelques simples et plusieurs spectacles qu’EQ a réussi à défricher le passage pour d’autres rappeurs de Vancouver. Aujourd’hui, on peut trouver le fameux disque Swellsville sur internet. Toutefois, il est impossible de trouver quoique ce soit d’officiel sur les plateformes de streaming, ce qui empêche le groupe d’atteindre une nouvelle génération.

Skinny Puppy

Groupe pionnier de la scène musicale industrielle, Skinny Puppy a inspiré de nombreux artistes à explorer une facture électronique sombre et glauque. Et on ne parle pas que d’artistes comme Grimes, qui a grandi à Vancouver avant de lancer sa carrière à Montréal. Trent Reznor de Nine Inch Nails a été particulièrement inspiré par la formation dès ses tout débuts. On peut aussi penser à Deftones, Marilyn Manson ou Foals, qui sont aussi de grands fans. Tout ça sans jamais voir une de leurs chansons atteindre le Billboard 100.

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En près de 35 ans de carrière, la formation a fait paraître douze albums en plus de nombreux EP et compilations. Parmi ces projets, on note VIVIsectVi, paru en 1988 et souvent désigné comme l’un des albums les plus importants du mouvement industriel. Idem pour la chanson Dig It, parue deux ans plus tôt. Plusieurs vidéoclips de Skinny Puppy seront bannis des ondes pour avoir contenu des images jugées choquantes. Pour Dig It, c’est moins le cas: MuchMusic avait refusé de jouer le clip à l’époque car la chaîne croyait à tort qu’il contenait des images pornographiques subliminales en arrière-plan…

The New Pornographers

Parler du groupe The New Pornographers, c’est surtout parler d’une scène indie bourgeonnante à Vancouver après l’an 2000. C’est que tous les membres de la formation font aussi partie de projets pour la plupart bien connus tant en Colombie-Britannique qu’ailleurs. On y retrouve ainsi des membres de Destroyer, The Evaporators et des artistes solo comme l’Américaine Neko Case.

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Dès le premier album Mass Romantic, le super groupe s’affiche comme un chouchou de la critique et devient un habitué de leurs listes de fin d’année. C’est que The New Pornographers réussit à être plus que la simple somme de toutes ses parties. Ce mélange de power pop contagieuse et d’indie rock expérimental a eu un impact jusqu’à l’autre bout du pays, alors qu’il est facile d’en trouver des bribes dans le travail des Québécois Malajube et Wolf Parade. Le groupe a fait paraître son septième album Whiteout Conditions en 2017 et travaille déjà sur un nouvel opus depuis l’automne dernier.

Japandroids

En 2008, croyant que le projet n’allait nulle part, les deux gars de Japandroids décident qu’ils en ont assez. Ils font quand même paraître l’album Post-Nothing un an plus tard, après qu’une étiquette de disque ait enfin démontré de l’intérêt. À reculons, le duo rock de Vancouver repart en tournée : ils feront finalement 200 spectacles dans une vingtaine de pays pour promouvoir le disque.

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Aujourd’hui, la formation travaille sur un quatrième album. Si le son se raffine un tout petit peu d’un disque à l’autre, on reconnait toujours cette esthétique propre au groupe. Chaque chanson est jouée comme s’il n’y avait pas de lendemain, avec une passion inégalée tant sur scène qu’en studio. Japandroids ne fait pas dans l’ironie : les émotions sont toujours sincères et le cœur est toujours sur le point d’exploser. Leur album Celebration Rock avait juste assez de « Whoa-oh! » bien placés pour se classer parmi les trente meilleurs albums de la décennie selon Pitchfork et les cent plus grands albums canadiens de tous les temps selon CBC.

Et aujourd’hui?

Contrairement à ce qu’a pu être sa voisine Seattle dans les années 90, ou même Montréal dans les années 2000, il n’y a pas vraiment de « son définitif » de Vancouver en 2019. Depuis Call Me Maybe, aucun artiste de la région n’a réussi à obtenir un numéro un tant au Canada qu’aux États-Unis. Et pourtant, l’ancienne ville olympique regorge de nouveaux talents.

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Si des visages émergent tant dans le métal que la pop, une niche semble se dessiner depuis quelques années. C’est que créer un groupe avec de « vrais » instruments, ça demande de l’espace et ça, il n’y en a plus beaucoup à Vancouver. Quand on en trouve, c’est souvent à un prix exhorbitant. C’est en partie pourquoi on retrouve de plus en plus de musiciens qui explorent un mélange de R&B et de hip-hop aux textures électroniques. Certains des prochains gros noms de la région incluent Tommy Genesis (qui collabore avec Abra et Charli XCX ), Prado et Devours, le projet du producteur et chanteur queer Jeff Cancade.

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