.png)
La saga « It Ends with Us » pour ceux qui n’ont pas eu le temps de suivre
Au départ, It ends with us est un roman de l’écrivaine américaine Colleen Hoover paru en 2016 et adoubé à de multiples reprises par la toute-puissante force collective du #booktok. Elle en a vendu plus de huit millions de copies.
Et depuis vendredi dernier, c’est aussi un film.
Un film qui fait parler pour toutes sortes de raisons autres que les mots de l’autrice.
Accueilli tièdement par la critique et faisant face à une compétition féroce au box-office (Deadpool & Wolverine, Longlegs, Cuckoo, Borderlands, et même 1995 de Ricardo Trogi qui cartonne en ce moment), It Ends with Us a tout de même su tirer son épingle du jeu grâce à son humble budget, la présence de Blake Lively, huit ans de bon karma sur #booktok et un fond de théories du complot à propos d’un cycle de production supposément tourmenté.
It Ends with Us raconte l’histoire de Lily (Lively), une fleuriste qui tombe en amour avec un hot shot neurochirurgien nommé Ryle Kincaid (joué par le réalisateur Justin Baldoni), un gars aussi charmant et confiant qu’abusif et contrôlant lorsqu’il n’obtient pas ce qu’il désire. Un type charmant, quoi. À travers cette relation trouble, Lily en viendra à faire une introspection afin de guérir de vieilles blessures pour enfin évoluer vers la relation qu’elle mérite.
Bref, une belle histoire à propos d’enjeux importants, sauf que c’est pas ça du tout qui se retrouve au cœur du discours entourant le film.
Bon, qu’est-ce qui se passe encore?
L’affaire, c’est que Blake Lively et Justin Baldoni ne font pas de promotion ensemble pour le film et les admirateurs et admiratrices de Colleen Hoover sur TikTok cherchent à comprendre pourquoi. Ils ont aussi mis en lumière quelques détails au fil de leur enquête.
Par exemple : aucun autre membre de la distribution ne semble prendre de photos avec Baldoni. Même à la première du film, le 6 août dernier, celui-ci posait seul avec sa femme Emily alors que Lively prenait de multiples photos de groupe.
.webp)
D’ailleurs, les internautes ont aussi remarqué qu’aucun membre de la distribution n’est abonné au compte de Baldoni sur Instagram, sauf Hasan Minhaj. Pas même Colleen Hoover. En bon journaliste, j’ai vérifié, et c’est vrai. Laissez-moi cependant douter de la crédibilité de cette omission, Jenny Slate n’étant pas abonnée aux comptes de Brandon Sklenar et Hasan Minhaj, non plus. Ces derniers ne sont également pas amis sur Insta.
La rumeur voudrait que Lively et Baldoni soient en froid à cause d’un « différend créatif ». En langage clair, ça veut dire qu’ils ont chacun essayé de tirer la couverte de leur bord à propos de la direction qu’ils souhaitaient voir le film prendre. L’actrice et réalisatrice ne cache d’ailleurs pas son amour pour la réécriture de scénarios.
« Une page blanche m’est beaucoup moins excitante qu’un scénario déjà écrit où je peux identifier des faiblesses et trouver des idées à faire éclore. C’est comme une chasse au trésor pour moi », confiait-elle à Vogue.
Et dans le cas qui nous intéresse, il y aurait bel et bien eu des ajustements et réécritures de scénario, même si Christy Hall et Colleen Hoover sont les deux seules personnes créditées. Toutefois, Lively affirmait sur le tapis rouge que la scène du toit avait été écrite par Ryan Reynolds lui-même, collaborateur secret de plusieurs projets de sa douce. En tout cas, selon ses dires. La scénariste n’en avait d’ailleurs aucune idée. « J’ai cru qu’il y avait eu des moments d’improvisation, mais c’est vraiment super, si c’est Ryan qui a écrit ça. »
Plusieurs internautes ont d’ailleurs noté les nombreuses différences entre le roman et le film. « Ils ont enlevé plusieurs conversations clés du roman », explique une certaine Natasha W sur le populaire site de critiques Rotten Tomatoes. « Ceux et celles qui ont lu le roman vont tout comprendre, mais peut-être pas les autres », affirme pour sa part un dénommé Jesse.
L’hypothèse qui semble la plus plausible, c’est que Justin Baldoni en avait simplement trop sur les épaules en tant qu’acteur principal et réalisateur. Lively et Reynolds se seraient insérés dans le processus créatif avant que ça ne tourne en shit show et pour laisser libre cours à leur passion commune pour la réécriture d’œuvres déjà existantes. Un réflexe à la fois compréhensible, même si c’était clair que ça créerait de la chicane avec Justin Baldoni. C’était aussi certain que le reste de la distribution allait se ranger derrière la star la plus puissante du duo.
Comme le veut le principe du rasoir d’Ockham : l’explication la plus simple est souvent la plus vraisemblable. Sauf qu’Internet étant Internet, il n’y a jamais rien de si simple.
Un mystère vaut souvent mieux qu’un film poche
Les théories abondent à propos de ce qui se serait passé pendant la production de It Ends with Us.
Une rumeur veut que Justin Baldoni ait fait sentir Blake Lively inconfortable sur le plateau, notamment en faisant des commentaires sur son corps de maman de quatre enfants et créé un climat toxique pour l’ensemble de l’équipe. De nombreux détectives TikTok se sont empressés de pointer cette information pour expliquer la garde-robe ample et informe du personnage de Lively :
.jpg)
Une autre rumeur prétend que Lively (qui est productrice exécutive sur le projet) a fait monter la version finale du film par Shane Reid, un des monteurs de Deadpool & Wolverine, sous prétexte qu’elle ne croyait pas en la vision de Baldoni pour l’œuvre. C’est cependant commun dans le milieu qu’un film existe en plusieurs versions avant d’arriver à celle présentée en salle.
C’est pour ça qu’il existe les theatrical cuts, director’s cuts, Zack Snyder cuts, etc. L’industrie du DVD n’a pas inventé les versions concurrentes de films.
Il y a aussi l’hypothèse voulant qu’isoler Justin Baldoni pour en faire un méchant dans-la-vraie-de-vraie-vie ne serait qu’un coup de marketing mis sur pied pour camoufler un film médiocre qui allait s’attirer des critiques pour sa représentation édulcorée de la violence conjugale. Si Justin Baldoni est un vrai trou de cul, qui sommes-nous pour critiquer son incarnation d’un homme violent? Vous voyez où je veux en venir?
Personnellement, je crois simplement que Baldoni et Lively se sont juste pognés sur la direction que le film allait prendre, mais il y a des choses beaucoup plus abracadabrantes qui sont arrivées dans l’histoire d’Hollywood qu’une controverse manufacturée pour créer de l’engouement autour d’un film qui n’en vaut simplement pas la peine, non?