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La Safranière des Cantons : un projet de retraite pas pire «spicy»

Une entreprise familiale qui respire le bonheur.

Par
Lucie Piqueur
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URBANIA et Brome-Missisquoi s’unissent pour vous faire découvrir des gens qui font rayonner la région.

Quand son fils a lancé l’idée d’essayer de cultiver du safran dans sa fermette de Stanbridge Station, Sylvie Bernatchez a répondu ce que n’importe quelle personne sensée aurait répondu : « Ah! Ben oui. Pourquoi pas. »

Bon, OK. Le safran est l’une des épices les plus laborieuses du monde à cultiver, et on a plutôt l’habitude de le voir pousser au Moyen-Orient. Ce n’est donc pas n’importe qui qui aurait embarqué aussi facilement dans l’aventure. Mais Frédéric Bachand connaît bien sa mère. Dévouée, inlassable et travaillante, elle méritait un nouveau projet à sa hauteur, à l’issue d’une carrière bien remplie d’infirmière gestionnaire. Le duo mère-fils qui au début, comme la plupart d’entre nous, ne connaissait pas grand-chose au safran, s’est mis au travail, a expérimenté, a pris soin, s’est renseigné… et dès la première année, de belles fleurs mauves ont vu le jour dans leur champ. Non contents de leur exploit, Sylvie et Frédéric se sont ensuite lancés dans la culture du paprika. Et tout ça, c’est sans compter l’emploi à temps plein de Frédéric, ni les autres fruits et légumes qu’ils cultivent, ni les cochons, moutons, chèvres, poules, lapins, dindes, pintades et alpagas qu’ils élèvent. Sans aide. Puisque je vous dis qu’ils sont infatigables.

Non contents de leur exploit, Sylvie et Frédéric se sont ensuite lancés dans la culture du paprika. Et tout ça, c’est sans compter l’emploi à temps plein de Frédéric, ni les autres fruits et légumes qu’ils cultivent, ni les cochons, moutons, chèvres, poules, lapins, dindes, pintades et alpagas qu’ils élèvent.

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Quatre ans plus tard, la Safranière des Cantons est une belle petite entreprise familiale avec des projets pleins la grange : devenir autosuffisants, aménager une boutique, se faire certifier bio, ouvrir une table champêtre, et tout ça, bien sûr, en continuant de faire découvrir les saveurs exotiques de ses épices à la communauté. « Le safran, ce n’est pas un goût, c’est un arôme. Ça fait sortir un nouveau parfum dans les aliments. Le secret, c’est de le faire infuser longtemps. Et c’est pas juste bon pour les paellas! J’expérimente beaucoup dans ma cuisine et ça se marie très bien avec tout. J’en mets dans ma confiture de pêche, dans mes cupcakes à l’orange… Les gens ne le goûtent pas au début, puis tout à coup, en fin de bouche : Mmmmh! Ils découvrent le parfum. »

C’est vrai que ça donne envie. Mais avec toutes ces longues heures de travail, cette culture délicate et tributaire de notre climat capricieux, est-ce que Sylvie a vraiment l’occasion de savourer sa retraite? Assise dans les marches de la galerie de la superbe maison bigénérationnelle qu’elle achève de rénover avec son fils, Sylvie n’en doute pas. « Tout le monde le dit : dans le coin, il y a une vraiment belle énergie qui règne. Le paysage est magnifique. Quand on travaille, on peut voir jusqu’aux montagnes du Vermont.

«Dans le coin, il y a une vraiment belle énergie qui règne. Le paysage est magnifique. Quand on travaille, on peut voir jusqu’aux montagnes du Vermont.»

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Il y a toutes sortes d’artisans qui échangent et qui collaborent dans la région. On est vraiment gâtés, on a l’embarras du choix pour consommer des super produits locaux. Et tous les matins, quand je fais la tournée de mes bêtes, que je pense à tout ce que j’ai à faire dans ma journée, pis que je sais pas par où commencer, je vous le dis sincèrement : je suis vraiment très heureuse. Ça respire le bonheur ici. »

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