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Vous en connaissez beaucoup des endroits où il fait chaud même à moins trente degrés dehors? Des endroits où les gens sont si accueillants que ça rend même leur accent bizarre sympathique? Des villes où il y a en moyenne dix filles pour un gars et des restos qui vous donnent le choix d’une sauce BBQ ou Hot Chicken sur la meilleure poutine que vous avez jamais mangé de votre vie?
Ce billet est présenté par Migraction
Tout ça, c’est le pays des bleuets : Le Saguenay-Lac-St-Jean. Le Saglac n’est pas seulement fameux pour son fromage qui fait Couic-Couic pis ses belles plages, mais pour plusieurs de ses attraits qui en font une fierté, tant pour les gens qui y demeurent que pour les expats qui y retournent de temps en temps pour les vacances, les balades en forêt ou simplement pour une fin de semaine de brosse qui ne coûte pas cher.
Voici dix choses sur la région à savoir, connaître ou méditer
1. Belles filles
Si ce passage est le premier et le plus long, c’est parce que les filles sont vraiment belles dans la région. Tellement belles, elles ont l’air en surnombre aux côtés des garçons et on dit même que le ratio, c’est dix filles pour un gars. Les femmes du Lac, comme du Saguenay, sont à se dévisser la tête. Certains disent que ça en vaut le détour, j’irais même jusqu’à dire que ça en vaut le torticolis. Lorsque j’y retourne, je suis à chaque fois surprise de constater comme toutes mes copines sont belles. Peu d’entre elles sont célibataires, la plupart sont même mamans, et je dois dire que je comprends les hommes d’avoir voulu faire vite. OK, il m’arrive de les juger et de trouver qu’elles en font trop : Se maquiller pour aller chercher du lait au dépanneur et se mettre de longues boucles d’oreille à la plage, vraiment?
Mon dernier passage au gym m’a presque fait regretter de ne pas avoir mis mon mascara dans mon sac de sport. Avouons-le, c’est peut-être de la jalousie mal placée, mais c’est vrai que les filles sont à faire tourner les têtes. Et pour le ratio, ce serait fun qu’on conserve le mythe. Comme ça, peut-être que bientôt on aura dix gars pour une fille.
2. Et « pitcheux » de roches…
Si tu viens de Chicoutimi pis que t’appelles les gars de Chicoutimi-Nord des pitcheux de roches, soit t’es vraiment out, soit t’es vraiment lourd. On la connait tous la légende : les filles sont tellement cutes à Chicoutimi-Nord que, le samedi soir, les gars s’approchent de la rive en bateau pour venir se chercher une date. Que c’est romantique! Assez, les histoires de matante. On peux-tu s’en remettre? Il y a des gens qui ne semblent pas avoir remarqué que depuis, ils ont construit un pont entre les deux rives, que tout le monde s’est civilisé et qu’il n’y en a plus, des pitcheux de roches. Fini. Une bonne chose de réglée!
3. Maire / Père / Prêtre Tremblay
Prière de ne pas contredire le maire. Prière de visionner les vidéos promotionnelles de monsieur le maire. Prière de vous mettre à genoux. Prière de laisser au maire le droit de prier avant le conseil municipal. Le maire Tremblay, c’est tout un personnage. Il y a comme une aura autour du bonhomme. Indétrônable, on le regarde à la télé, la paume de la main dans le front. Quand il sort son « anglais » comme ça lui arrive, c’est les deux mains dans le front… Au moment où j’écris ces mots, j’ai presque peur qu’il m’arrive un malheur. Amen!
4. French Kiss au centre d’ach’
Dans les parcs, dans la coulée ou au dépanneur Gino. Au Skate Parc, au rack à beciks ou derrière la poly d’Arvida. Quand on est atteint de puberté, on fume nos premières cigarettes pis on boit nos premières bières partout. On joue à la bouteille, mais on se défile juste avant pour ne pas devoir embrasser Jérémie, le pauvre malchanceux qui a des bras plus longs que son tronc pis des broches qui n’ont pas toujours l’air propre. Bref, ce n’est pas les endroits qui manquent pour vivre sa jeunesse dignement, mais pour une première date, il y a un incontournable : le centre d’achats. Rejoins-moi au centre d’ach’ devant le cinéma. T’as douze ans pis on te dit ça, c’est écrit dans le ciel : C’est sûr que tu frenches.
5. En route
Excuse-moi, je suis en retard. J’étais pogné dans le trafic. Le trafic, au Saguenay?Lac-St-Jean, c’est une voiture immobilisée pour plus de deux minutes. Le Pont Dubuc est fermé, comme ce fut le cas l’hiver dernier, et c’est la crise, l’Apocalypse avec un grand A. Mais ce n’est pas là tout ce qu’il faut dire en ce qui concerne les transports de la région. Il faut prendre une minute pour féliciter toutes les personnes ayant appris à conduire manuel dans des villes où les côtes sont plurielles et où il est nécessaire d’avoir une bagnole à 16 ans, si l’on souhaite vivre une vie sociale digne de l’adolescence. Et comment ne pas souligner l’inévitable hantise du Parc des Laurentides, qui s’est beaucoup allégée depuis la fin des travaux, travaux qui ont pris l’allure d’une éternité. Le Parc des Laurentides, pour quiconque désire s’aventurer sur la route du Saguenay?Lac-St-Jean, c’est des camions, un microclimat et un paysage d’une beauté époustouflante. C’est aussi l’ultime cri de victoire lors de l’arrivée au Saguenay par la pente descendante de Laterrière. Avec la vue sur les Monts Valins, on s’écrie : On a survécu!
6. Lexique vestimentaire
Dans mon sac, j’apporte : ma froc, des babouches, mon bas de suit, ma veste d’hiver, des bottes à tuyau, des espades et ma sacoche. Il n’y a pas que l’accent qui est spécial, notre lexique vestimentaire l’est aussi.
7. Consanguinité
Première journée d’école. Un tour de classe soooo white. Présentations : Janie Thibault, Marc-André Gagnon, Jessica Tremblay, Simon Tremblay, Sébastien Tremblay, Justine Tremblay Deschênes, Alexandre Tremblay 1, Alexandre Tremblay 2. Sabrina Dumais : je me sens spéciale. Il y a des rumeurs qui circulent disant que les gens du Saguenay—Lac-St-Jean sont tous consanguins. C’EST FAUX! C’est par parce qu’on a tous déjà frenché un cousin, que… (Rires.)
8. Effluves d’usine
La moitié de nos pères travaillent à l’usine. On se balade, un beau dimanche matin les vitres de la voiture grandes ouvertes, puis rendu dans le coin d’Arvida, ça se met à sentir drôle. C’est quoi ça, ‘pa? Ça, c’est l’odeur de la papeterie. Bordel que ça pue! On passe vite, on ferme les vitres et on a l’impression que l’odeur d’Arvida va nous rester collé dessus pendant des heures. C’est pire qu’une vallée de vaches ou qu’un champ de moufettes! Arvida, ville industrielle et ville de mon premier french. Il était une fois Arvida… Clin d’oeil, Samuel Archibald. ;)
9. Fiers d’être « checkés »
Non, mais tu vas toujours bien pas sortir amanché de même! Non non non, je te laisse pas sortir de même, t’as l’air d’une « gigonne ». Les gens sont pas juste beaux, ils sont fiers. Fiers d’être checkés. Il faut toujours se tenir prêt à rencontrer quelqu’un puisqu’il se fait partout des gens qu’on connaît et les risques de croiser un ami, un frère ou un collègue sont évalués à 99,99999%. C’est pourquoi, au Saglac, tout le monde s’arrange. S’arranger un minimum, même pour un coup vite à l’épicerie ou un arrêt à la banque. Bon, là c’est mieux! Là t’as de l’allure!
10. Pauvres « expats »
Ce dernier point est destiné à tous les expatriés de la région qui en ont marre de se faire dire qu’ils viennent du Lac alors qu’ils viennent du Saguenay. Vice-versa. Vas-tu au Lac pendant les Fêtes? Non, je viens du Saguenay. Ah c’est vrai, on sait bien vous autres, il y a une rivalité. Heille toé chose, tu viens de Montréal. Je te dis-tu que tu viens de Laval? Non. Pourquoi? Parce que je sais faire la distinction entre Laval et Montréal, Québec pis Lévis. C’est pas une rivalité, c’est une dis-tinc-tion.
Ces pauvres expats qui en ont assez de ce que les gens ne veulent pas comprendre : Une tourtière, ce n’est PAS un pâté à la viande. Pis sérieux, comparer nos accents avec ceux de la Gaspésie ou du Nouveau-Brunswick, c’est pas très fort.
Voilà, c’est tout! Merci bonsoir, on se voit au Saguenay?Lac-St-Jean! Et n’oubliez pas votre bas de suit pis vos shoeclaques, on va aller SE glisser. ;)
Pour voir le Saguenay-Lac-St-Jean en images, c’est par ici!