.jpg)
Le documentaire d’Yves Desgagnés sur Pauline Marois présenté par TVA hier soir avait beau prendre des allures d’hagiographie, si j’avais été une chroniqueuse anglo de mauvaise foi, j’y aurais quand même trouvé mon compte. J’aurais sauté sur ce moment où la Première ministre nous présente son souvenir de Kinshasa, une reproduction de Tintin au Congo où elle prend la place de notre aventurier préféré, et je l’aurais traitée de raciste.
J’avoue qu’en tant que simple blogueuse généralement favorable à notre Première ministre, sa vie, son œuvre, j’ai quand même fait le saut en voyant que personne n’avait briefé madame Marois quant au potentiel explosif d’exposer dans son bureau l’un des documents les plus controversés de l’histoire de la bande dessinée. Mais n’étant pas tant que ça de mauvaise foi, je vais me contenter de laisser traîner cette information ici pour le bénéfice d’un columnist en mal de Québec-bashing.
Une hagiographie permet quand même de jolies choses. Le parcours de Pauline Marois n’est pas banal. On aime se rappeler qu’elle a été élue enceinte jusqu’aux oreilles et qu’elle a formé avec son mari une vraie équipe dont pourraient s’inspirer plusieurs familles. Il n’y a que ce type de document pour vous montrer que quand deux femmes qui ont mené les mêmes batailles pendant plus de trente ans se rencontrent dans un 5 à 7, elles se saluent en se frottant le front. On aime aussi voir que c’était Marie Barrette, l’attachée de presse de Pauline Marois, qui épongeait le front de Dave Courage alors qu’il attendait l’ambulance, un projectile dans la fesse.
« Est-ce que c’est calculé, de présenter ça juste avant le débat sur la charte des valeurs québécoises? », m’a-t-on demandé. « C’est justifié », ai-je répondu, avec ma sagesse de fille qui donne son opinion quand on la lui demande et même quand on ne la lui demande pas. Après tout, nous étions le 2 septembre, un an moins deux jours après l’élection de notre première Première ministre. C’est justifié dans le timing, mais c’est gênant dans la forme. Après un an de pouvoir, on est à l’heure des bilans, pas encore à celle des éloges. Et présenter la chef de notre gouvernement sous un jour aussi radieux à la veille d’un débat qui divise autant les Québécois ne peut faire autrement que de créer un gros malaise.
Ce n’est pas parce qu’il est prononcé devant un paysage charlevoisien à couper le souffle que le discours d’« ouverture » de madame Marois n’a pas moins des accents d’ironie, dans le contexte que l’on connaît. « Ce qui est formidable, pour ceux et celles qui viennent ici, dit-elle, c’est que c’est une terre de liberté qui les accueille, c’est une terre de générosité, de tolérance… » À condition qu’ils ne portent pas de signes religieux…
Ma dernière
Ceci était mon dernier billet dans ce blogue. Comme je suis la pire personne pour les adieux, je vais me contenter de vous dire que vous avez été ben swell et que j’ai adoré vous écrire des affaires. Vous pourrez dorénavant me lire ici. Bye.