Nos bands ont été récipiendaires du Lucien de l’album punk de l’année au GAMIQ 2017 et 2018; le mot « slam » est dans le nom de notre label; on a tou-te.s obtenu notre bac en circlepitologie appliquée à la faculté du rock de l’UQÀV (Université du Québec À Verdun) et, malgré tout, on n’a pas la science infuse.
Ceci étant dit, on vous a quand même préparé la histoire du mosh pit punk :
De l’ombre au mainstream
À l’origine du punk vers la fin des années 70, le mosh pit est une anti-danse popularisée chez les pionniers du genre qui s’opposaient au côté très chorégraphié et formaté des danses disco qui foisonnaient à cette même époque.
La pratique du mosh pit se consolide dès le début des 80’s avec l’émergence des premiers groupes de punk-hardcore comme Bad Brains, Dead Kennedys, Minor Threat et autres Black Flag. Peu après, les fans de groupes de thrash metal comme Metallica, Slayer, Anthrax et Exodus se réapproprient le mosh pit et l’exposent à un public plus mainstream, notamment via leurs vidéoclips diffusés sur MTV.
Fast-forward dans les 90’s, Nirvana débarque et révèle au monde entier cette pratique avec le clip de Smells Like Teen Spirit, inspirant une nouvelle vague de musiciens et de jeunes adolescent-e.s en pleine puberté à vouloir se pitcher dans une marée humaine assoiffée de BOSS DS-1.
Tout au long de cette décennie, le mosh pit devient « la nouvelle affaire cool du moment » et tous les styles de musique de jeunes, y compris le hip-hop, décident d’emboîter le pas. Ça prend des proportions tellement exagérées avec l’effervescence du nu metal qu’on finit par assister à des horreurs comme Woodstock ’99 et d’autres festivals proto-Osheaga remplis de gens qui finissent par triper davantage sur la défonce et sur le pétage de yeule que sur la musique elle-même.
Depuis les années 2000, le mosh pit poursuit sa démocratisation et on voit même apparaître la résurgence du fameux hardcore-dancing (aka, les épileptiques qui essaient de nager dans le vide). Les groupes metalcore et hardcore le remettent au goût du jour, tout en s’attirant une foule de détracteurs.
Autour de 2010, la musique préconisée principalement par les jeunes s’avère être désormais le EDM et le hip-hop. Depuis, les ambiances survoltées des concerts inspirent certaines personnes à donner cours à des moshpits de façon plus régulière.
Faque, pu personne comprend ce qui se passe, tout l’monde s’engueule, on a perdu le contrôle, tant mieux!
Dans le monde du punk et du hardcore, c’est normal que les mosh pits soient une pratique un peu risquée. Si c’était 100 % sécuritaire, ça ne serait pas si punk que ça finalement. Mais on comprend que dans les shows hip-hop ça soit surprenant. C’est une question de temps pour que ça redevienne coutume, on l’espère. Reculez en 1993 voir ce qui se passait dans les shows des Beastie Boys et d’Onyx qui commercialisaient le mosh pit, et ce bien avant les Dead Obies.
Mais punk ou pas, reste qu’il y a des règles de vivre-ensemble à respecter afin que tout le monde puisse apprécier le spectacle. C’est pourquoi nous vous avons préparé…
… les 7 commandements du mosh pit
1. C’EST NORMAL QUE ÇA BRASSE, T’ES AU SHOW DE FUCK TOUTE, ESTIE.
2. C’est pas grave la sueur des autres, ça va sécher. Sinon tu peux la récolter pour faire du gatorade home-made pis faire le plein d’électrolytes.
3. Capote pas si si tu déchires ton chandail, tu iras t’en acheter un autre au stand de merch après. Anyway, c’est pas avec ses 4 albums vendus sur Bandcamp que ton band pref’ va pouvoir se payer sa prochaine épicerie HEIN.
4. Ménage-toi pendant le show : donne tout ce que t’as pendant qu’Oktoplut joue « Dépossédé », tu reprendras ton souffle pendant « Océan 1, 2 pis 3 »
5. Ramasse la personne qui tombe, surtout si tu l’as croisée au show d’adieu de Trigger Effect. (Un peu moins si elle porte un shirt de Godsmack.)
6. Pour paraphraser Till de Guerilla Poubelle en réaction aux personnes qui se brutalisent la face pendant Tapis Roulant : « On est tou-te.s des potes, alors si quelqu’un rentre dans le pit et que soudainement, pu personne a du fun, visiblement, c’est toi le problème. Sois pas qu’un connard. »
7. Pense au mosh pit comme si t’étais à la WWE : la mise en scène est exagérée, pis on le sait que CM Punk est pas vraiment là pour faire mal à Sami Zayn quand il lui fait un GTS. (Dream match)
Tout ça pour dire que la gang de Get the Shot a raison : faut que le moshpit fasse partie du spectacle et non que ça devienne le spectacle au détriment de la musique.
« Be nice to one another. » — Brian Mac Smith, Kman and The 45s (1967-2018)
La gang de Slam Disques, <3 > $