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La petite histoire des zoos
Les zoos font partie des attractions les plus controversées. D’un côté, qui n’aime pas avoir la chance de voir «en vrai» un ours grogner, un kangourou sauter ou un singe se cr… s’amuser?
D’un autre côté, les militants pour le traitement éthique des animaux soulèvent de très bonnes questions quant à la moralité de garder des animaux en captivité, loin de leur milieu de vie naturel, pour notre divertissement.
Mais pour mieux comprendre le sujet, il faut se demander d’où viennent les zoos. Si Charlemagne a eu cette idée folle d’inventer l’école, qui a eu l’idée d’amener un ours polaire vivre au Nevada pour qu’on puisse applaudir pendant qu’il se fait lancer des poissons?
Voici la petite histoire des zoos.
Antiquité: Sang animal
Ça fait longtemps qu’on trippe collectivement à voir des animaux. C’est bien connu, les Égyptiens de l’Antiquité vénéraient les chats, mais ils essayaient également de les domestiquer (ce qui n’a pas tant bien marché; 5000 ans plus tard, mon chat se sacre encore de moi comme de l’an -3000).
Ils gardaient aussi en captivité d’autres animaux jugés sacrés tels que des lions, des hippopotames, des vautours et des crocodiles. Drôle de manière de respecter des êtres considérés sacrés, mais OK. Ils dressaient également des animaux pour la chasse, tels que les léopards et les guépards (non, je ne connais toujours pas la différence).
Il est d’ailleurs dit que l’Empereur Auguste aurait possédé une ménagerie de plus de 3500 têtes, plus que la plupart des zoos modernes.
Les Romains aimaient aussi les animaux… à leur façon. Il est bien connu qu’ils gardaient des bêtes en captivité telles que des lions pour les envoyer se battre contre de pauvres gladiateurs. PETA aurait capoté ben raide. Il est d’ailleurs dit que l’empereur Auguste (63 av. J.-C. à 14 apr. J.-C.) aurait possédé une ménagerie de plus de 3500 têtes, plus que la plupart des zoos modernes.
Et la mode des souverains qui se faisaient construire des ménageries a perduré longtemps…
Moyen-Âge et Renaissance: ménageries royales
Le Tiger King est loin d’être le premier roi à avoir eu l’idée de se garder une couple de tigres dans sa cour.
On estimait que pour chaque bête qui se rendait à bon port, 30 à 40 mouraient en cours de route.
Il était super commun pour les monarques de se monter des ménageries pleines d’animaux exotiques. En fait, c’était même des cadeaux que les rois s’échangeaient entre eux pour entretenir des relations diplomatiques. C’était un cadeau coûteux au niveau des vies animales; on estimait que pour chaque bête qui se rendait à bon port, 30 à 40 mouraient en cours de route.
Et ce n’était pas juste un trip de souverains occidentaux: on pense que la ménagerie du chef aztèque Montezuma II, comptant environ 1500 têtes, nécessitait 600 gardiens à elle seule.
1752: Le tout premier zoo moderne
Au milieu du 18e siècle ouvre le tout premier zoo moderne, le Zoo de Schönbrunn à Vienne en Autriche. Il s’agit, sans surprise, d’une ménagerie royale, celle de François 1er, empereur du Saint-Empire.
Dans un premier temps, il ouvre sa ménagerie à quelques VIP, puis en 1779, elle est ouverte gratuitement à la population viennoise.
Fait intéressant, le Zoo de Schönbrunn est toujours en activité aujourd’hui, et plus besoin d’être chum avec la duchesse pour le visiter.
1794: Le premier zoo français
Le zoo qui va inspirer le reste du monde voit le jour en France dans le sillon de la Révolution française.
Après que Louis XVI ait perdu ses élections à grand coup de guillotine en 1793, les révolutionnaires prennent possession de sa ménagerie. On décide alors de la déplacer au Jardin des plantes de Paris, afin de présenter les animaux au public et d’en faire l’éducation (l’éducation du public, pas des girafes).
L’idée est lancée, et tous les pays d’Europe et bientôt ceux du monde entier se mettent à imiter l’exemple français.
Les empires ouvrent des zoos pour montrer les animaux exotiques qu’ils ont ramenés des pays lointains colonisés.
Les zoos deviennent alors une façon pour les empires coloniaux de démontrer leur puissance pendant ce qu’on appelle le «boom victorien». Les empires ouvrent des zoos pour montrer les animaux exotiques qu’ils ont ramenés des pays lointains colonisés.
C’est notamment dans cet esprit que le Zoo de Tokyo est inauguré en 1882, dans le but affiché de servir de vitrine à l’impérialisme japonais.
Le vingtième siècle: innovation et changements
Tout au long des années 1900, les zoos continuent de se répandre, mais aussi de se moderniser. En 1907, le Tierpark à Hambourg crée le premier zoo dit «sans barreaux», où les animaux vivent dans des enclos ouverts.
Les concepts de parcs safari (comme… le Parc Safari) prennent naissance à la fin des années 60, permettant aux visiteurs de voir des animaux en (relative) liberté dans le confort de leur voiture.
C’est également à la fin du siècle dernier que les gens réalisent que l’environnement est menacé par l’activité humaine. Ça amène une deuxième prise de conscience: peut-être que la meilleure solution pour protéger les espèces menacées n’est pas de faire traverser la planète à des animaux exotiques pour les mettre en cage. Beaucoup de zoos, aujourd’hui, n’ajoutent plus d’animaux pris dans la nature, mais seulement des animaux nés en captivité ou sauvés du danger.
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L’histoire des zoos vous intéresse, ou vous ne savez pas où vous positionner quant aux questions éthiques qui les entourent? Ne manquez pas Zoo, une cage dorée? Un documentaire URBANIA diffusé samedi le 29 mai à 22h30 sur les ondes de Radio-Canada. En rattrapage sur Tou.tv dès maintenant.