Au cas où vous l’ignoriez, l’artiste-il-n’y-a-pas-si-longtemps-nommé-Diddy a officiellement changé de nom, ce lundi. Il s’appelle maintenant LOVE. C’est tellement officiel que c’est inscrit sur son permis de conduire:
«Je ne répondrai plus quand on m’appellera Puffy, Puff Daddy ou Diddy. Qu’on m’appelle Love ou Brother Love,» affirmait-il sur les réseaux sociaux.
Il a quelques années déjà, Diddy affirmait vouloir changer son nom pour Brother Love (oui! oui! Comme l’ancien méchant à la lutte) pour mieux refléter qui il était devenu. «Je ne répondrai plus quand on m’appellera Puffy, Puff Daddy ou Diddy. Qu’on m’appelle Love ou Brother Love,» affirmait-il sur les réseaux sociaux.
Si ça vous paraît mêlant tout ça, c’est normal. Prince a changé d’identité une fois pendant sa carrière et on l’a tellement achalé avec ça qu’il a décidé de redevenir Prince. En ce qui a trait à Diddy LOVE, ses renouvellements d’identité périodiques ne sont pas seulement ancrés dans une démarche artistique. Il y a une toute évolution professionnelle et psychologique derrière tout ça.
Je vous explique.
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Sean John Combs – 1969
Sean John Combs, c’est le nom que les parents de Diddy LOVE lui ont attribué à la naissance. La marque de linge Sean John que votre voisin Tommy portait fièrement en faisant des burns avec sa Honda Civic montée en 2004, ça lui appartient.
Est-ce qu’un détail de son enfance le prédestinait aux flamboyants changements d’identité? Oui et non. Combs a grandi dans un milieu très criminalisé. Il a perdu son père Melvin à l’âge de deux ans et sa mère l’a envoyé à l’école catholique pour qu’il évite les mauvaises influences. Voyez-vous, Papa Combs était un ami du tristement célèbre baron de la drogue Frank Lucas et maman Combs n’avait pas du tout envie que son fils traîne dans le même milieu.
Ça a très certainement dû jouer un rôle dans la création de son identité artistique, mais son premier surnom lui a été donné pour une tout autre raison.
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PUFFY – 1988
En 1988, le jeune Sean décroche un poste de stagiaire chez Uptown Records, après avoir lâché l’université. Dans le milieu du hip-hop, avoir une identité forte pour montrer qu’on est unique, digne d’attention et au-dessus du monde ordinaire, c’est la base.
Combs a donc choisi de s’appeler Puffy en référence au surnom Puff, que sa mère lui avait donné lorsqu’il était tout jeune. Contrairement à la croyance populaire, ça n’a rien à voir avec une puff de cannabis. C’est plutôt parce qu’il avait l’habitude de prendre de grandes respirations et de gonfler les joues lorsqu’il était fâché.
À l’époque, il n’assumait pas encore complètement son identité médiatique. On le connaissait sous le nom de Sean «Puffy» Combs. Il n’était pour plusieurs qu’un nom mentionné dans divers magazines et remerciements de pochettes d’albums.
Puff Daddy – 1997
Ça prendra dix ans à Sean «Puffy» Combs pour trouver le courage de se lancer lui-même dans la chanson, après avoir longtemps été le gars avec les lunettes fumées qui dansait silencieusement dans les vidéos de Notorious B.I.G.
Pendant cette période, il fondera Bad Boy Records en 1993, une étiquette de disque qui donnera une voix à des artistes comme Biggie, Craig Mack, Faith Evans, 112, Mase, Black Rob et plusieurs autres grands noms de la musique hip-hop et RnB. Il deviendra une figure paternelle pour tout ce beau monde à qui il donnera une première chance, d’où cette nouvelle identité de patron/père de famille.
Plusieurs d’entre nous l’ont connu sous le nom de Puff Daddy suite au lancement de son album No Way Out. Bien qu’il n’ait jamais vraiment été doué pour le hip-hop, il lancera quatre albums (sous trois identités différentes) sur une période de neuf ans.
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P. Diddy – 2001
Jusqu’ici, il n’y a rien de très exubérant dans les choix de noms de Diddy LOVE. Il n’est pas le premier à être graduellement passé d’une identité civile à une identité artistique. En 2001, à la surprise générale, il annonce qu’il se nomme désormais P. Diddy. Pourquoi au juste?
Encore une fois, sa justification semble on ne peut plus raisonnable. Après une décennie de problèmes avec la justice, Combs avait simplement le goût d’un nouveau départ. Les noms Sean «Puffy» Combs et Puff Daddy étaient étroitement associés à la mort de son ami Biggie et aux guerres de gangs des années 90, donc c’est compréhensible de vouloir s’en éloigner. Surtout qu’à l’époque, Diddy LOVE était sur le point de percer dans la culture populaire au-delà de la niche hip-hop avec son émission de télé-réalité Making The Band.
C’est juste que P. Diddy, ça fait un peu P’tite Didine. Non?
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Diddy – 2005
Les raisons pour lesquelles P. Diddy a Diddycidé de s’appeler juste Diddy sont moins claires que les raisons qui l’ont motivé à s’appeler P. Diddy. Au départ, il voulait se faire appeler The Diddy, mais tous ces changements devenaient difficiles à suivre. «Personne ne savait comment m’appeler. Les gens que je rencontrais la première fois étaient mal à l’aise. Ils me demandaient comment je voulais me faire appeler,» a-t-il raconté à NBC. «Je commençais à être mélangé moi-même. J’ai coupé ça court. Un mot. Cinq lettres.»
C’était là l’histoire du changement de nom le moins spirituel de Diddy LOVE. C’était comme dans le film The Social Network, lorsque le personnage de Justin Timberlake dit à Jesse Eisenberg d’enlever le «The» en avant de thefacebook.com. «Ça se dit mieux».
Notez bien qu’on l’appelle encore P. Diddy en Angleterre. C’est légalement interdit pour lui de s’appeler Diddy au pays de la reine depuis que DJ Diddy l’ait traîné en cour à ce sujet. Des histoires comme ça, ça ne s’invente juste pas.
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LOVE – 2021
Techniquement, Diddy est devenu LOVE en 2018. Ce qui est différent depuis hier, c’est que c’est carrément devenu son nom. Il n’est plus Sean John Combs, mais bien Sean Love Combs. Ça en fait son changement de nom le plus significatif depuis le début de sa carrière.
Ça semble aussi une idée complètement excentrique, mais pourquoi pas? Forbes évaluait sa valeur à 740 millions US en 2019. Tant qu’être riche à ce point et d’avoir aussi bien réussi dans la vie, Diddy LOVE a le droit de s’appeler Dondonladondaine s’il le veut. C’est pas comme si ça allait lui coûter une opportunité, hein?