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La personne qui partage votre vie est-elle bien celle qu’elle prétend être?
Le monde dans lequel on vit en est un d’apparences. Certes, les réseaux sociaux ont amplifié la façon dont on se met en scène, mais il demeure que cela ne date pas d’hier. On a toujours désiré se montrer sous son meilleur jour ; c’est intrinsèque à la nature humaine. C’est notre carte de visite, un badge d’honneur. Après tout, qui veut être étiqueté telle une grosse marde à part une poignée de sociopathes passés à l’histoire. Doit-on systématiquement conclure que les gens nous cachent des choses ? Oui, sans aucun doute. Est-ce tout le temps grave ? Parfois, ce l’est assez pour atteindre le point de rupture comme dans Adieu, triste amour.
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Cléo a quitté sa France natale pour s’installer à Montréal avec son chum. Ils sont tous deux bédéistes : lui de renom et elle qui débute (mais qui a du beat.) Ils filent le parfait bonheur jusqu’à ce qu’une révélation parvienne aux oreilles de celle-ci. Cela aura l’effet d’une bombe dans leur couple sur le point d’imploser. Son mec n’est pas le gentil garçon qui prétend être : dans un passé pas si lointain, il a cruisé en mode hardcore une collègue de classe. Il ne la lâchait pas d’une semelle et la harcelait sans cesse allant même jusqu’à la stalker et lui envoyait des photos de chez elle prise en simultané de la rue. Creepy vous dites ? Mais à sa défense, il était jeune et stupide. Pis, c’est pas comme s’il l’avait touché, hein ? Ouin, mais ça a laissé des traces sur sa victime qui a mis des années à les faire disparaître. C’est donc le cœur lourd et la tête pleine que l’artiste fait ses valises. Elle ne pouvait faire autrement alors que le poids des mensonges était sur le point de l’étouffer.
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Partie sous le coup de l’émotion, elle se retrouve en Gaspésie. Les ponts sont coupés, les cheveux aussi — un classique. Elle est seule et sereine. Le travail sur son prochain livre avance bien. Les proprios du café où elle passe le plus clair de son temps sont vraiment chill. Iels sont d’ancien.ne. s citadin. e. s qui en on eu assez de leur jobs et des gros connards transphobes qui pourrissait leur vie professionnelle et sont venu. e. s s’installer en région pour se réinventer dans un cadre bucolique. C’est entouré de l’amitié et de la douceur de ses êtres exceptionnels que Cléo sent une bouffée d’espoir en l’avenir. Elle peut donc commencer un nouveau chapitre de son histoire dont le dénouement semble pour le moins prometteur.
Encore une fois, Mirion Malle nous offre un récit du quotidien loin d’être banal. Les protagonistes n’ont rien d’extravagant, ce qui renforce l’effet de réalisme alors qu’elle met en scène des thématiques qui lui sont chères comme les relations toxiques, la sororité, l’acceptation de soi et la difficulté de trouver sa voie. Un livre lumineux malgré la lourdeur du sujet. On comprend que l’amour n’est pas une finalité et qu’il vaut mieux apprendre à apprécier la personne avec qui on va finir le reste de nos jours… nous.
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La BD Adieu triste amour, de Mirion Malle, est publiée aux éditions Pow Pow.