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La mort du CD : Birds of Paradise – Love Hotel

Hugo Mudie « critique » l’album du duo folk ambiant montrĂ©alais

Par
Hugo Mudie
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Le CD est mort. Personne en achĂšte. Les critiques aussi sont morts. Ils ne servent plus Ă  rien. On peut Ă©couter ce qu’on veut quand on veut. Pas besoin que personne vous dise ce qui est cool et ce qui l’est pas. Pas besoin de suivre personne. Vous pouvez enfin Ă©couter ce que vous voulez, sans vous soucier de savoir si Urbania Ă  donnĂ© 2/5 ou 4,5/5. C’est donc le moment parfait pour Hugo Mudie de devenir critique de disque.

Le CD est mort, vive la musique. Cette semaine, LOVE HOTEL du groupe montréalais Birds Of Paradise.

Je suis couchĂ© par terre. Sur de la terre. Dans une grange. Sur la terre. Je voulais me changer les idĂ©es et j’ai pris une marche vers la fromagerie Lemaire, mais j’ai dĂ©cidĂ© de piquer dans le bois, me disant que la nature allait me faire du bien. Ça me faisait chier de scraper mes nouveaux Nike. Sont beiges. J’ai juste entendu 5-6 pas pis j’ai pas eu le temps de me retourner, j’ai juste senti un coup en arriĂšre de ma tĂȘte. Ça devait ĂȘtre une pelle.

Je pense à ma jeune vingtaine quand moi pis ma blonde on allait dans des hÎtels thématiques pour baiser.

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J’ai mal Ă  la tĂȘte, mais je ne me sens pas mal. J’suis pas attachĂ©. J’ai de la bouffe. Mais je peux pas sortir. Le soleil passe Ă  travers les planches. C’est beau. Y’a des chats qui viennent frotter leur museau sur ma face. J’ai criĂ©. On est venu me voir. Y’a un fridge rempli de Gatorade. J’me sens exactement comme si j’étais dans le film Massacre Ă  la Tronçonneuse. Au dĂ©but, j’avais peur en criss, mais quand mon agresseur est venu me voir, j’ai senti Dieu qui me prenait par la main. C’est une « agresseuse » en fait. Une des plus belles femmes que j’ai vues de ma vie. Elle a l’air d’une prof au secondaire. Peut-ĂȘtre d’éthique religieuse. Ou une auteure. Peut-ĂȘtre qu’elle me capture juste pour l’inspiration. Comme dans SĂ©rie noire.

J’me dis que mĂȘme si je meurs, la vie aura Ă©tĂ© belle. Au moins j’ai fait ce que je voulais. J’ai suivi personne. J’ai Ă©tĂ© moi mĂȘme. MĂȘme si ça voulait dire ĂȘtre diffĂ©rent et fucked up.

Mon agresseuse vient me porter de la bouffe.

Ça commence Ă  ĂȘtre long. Je pense constamment Ă  Naomi Watts. Je sais pas pourquoi.

Je pense aussi à ma jeune vingtaine quand moi pis ma blonde on allait dans des hÎtels thématiques pour baiser. On appelait ça des LOVE HOTEL.

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Mon agresseuse vient me porter de la bouffe. Pas de la bouffe de marde lĂ . Une salade grecque, de la fucking bonne pizza, sĂ»rement d’un resto italien. Elle me dit rien par contre. Je ne comprends pas pourquoi elle fait ça. Tout est barrĂ©. Des fois je crie, mais y’arrive rien. Quand je crie, elle vient, me flatte les cheveux et me rĂ©conforte. Ses mains sont longues et maigres.

Je sais pas ça fait combien de jours que je suis ici, mais j’ai comptĂ© Ă  peu prĂšs 5 nuits. Ma blonde doit capoter. Hier soir, Suzie (je sais maintenant son nom, c’est sĂ»rement pas son vrai) est rentrĂ©e dans la grange. Elle m’a embrassĂ© langoureusement et est restĂ©e avec moi pendant toute la nuit. CollĂ©e. Elle a ouvert la porte de la grange et m’a demandĂ© si je voulais partir. « Tu es libre. » C’est la premiĂšre fois qu’elle parlait. Elle avait la voix de Neko Case. Mais avec un accent du Centre-du-QuĂ©bec.

J’ai dĂ©cidĂ© de rester.

5/5

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