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Après avoir veillé sur Montréal pendant deux ans, ces super-héros emblématiques tirent leur révérence. Certains sont tombés au combat et d’autres ont accepté de nouvelles missions, ce qui aura eu raison de leur union. Les Justiciers quittent mais leur amour pour Montréal reste intact. Ils continueront à la défendre à leur façon chacun de leur côté.
Nous sommes nés de l’initiative toute simple de trois citoyens qui aiment leur ville. Trois citoyens qui ont réalisé qu’il était possible d’influencer le développement de leur Montréal chérie s’ils se donnaient la peine d’être entendus. C’est avec cette volonté de faire bouger les choses que nous nous somme mis à écrire et à prendre position. En quelques mois, nous nous sommes retrouvés huit Justiciers armés d’un blogue et une tribune sur Urbania.
À la création des Justiciers urbains, une idée germait dans la tête de certains membres soit celle de pousser notre implication à l’extrême et d’un jour créer un parti politique municipal et devenir maire de Montréal. Aujourd’hui, il n’en est plus. Même l’éminent Lulu Bouchard et la lecture de sa « Lettre à un jeune politicien » n’ont su y faire alors que le propos vise justement à encourager la « relève » à s’impliquer en politique. Autopsie.
Nous avons critiqué Montréal, mais nous nous sommes toujours imposés la règle d’amener des solutions aux enjeux que nous soulevions. Montréal est trop souvent injustement maltraitée ou mal aimée. Elle a certainement besoin de se faire dire ses quatre vérités, mais elle est régulièrement victime d’attaques gratuites. Pour faire cheminer notre ville, il faut certainement identifier ses travers, mais il faut aussi réfléchir à des moyens pour améliorer les choses sans quoi le statu quo nous guette.
L’implication citoyenne dans le développement de la ville est essentielle. Le citoyen ne doit pas négliger la valeur de ses opinions. Elles présentent souvent des connaissances très poussées de son milieu de vie immédiat et elles ont une valeur ajoutée indéniable dans la mise en place de tout projet. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’intervenir et il est même souhaitable que les citoyens occupent différentes tribunes. Ce faisant, l’action des uns vient souvent complémenter celle des autres. Cela dit, participer au débat implique également d’être en mesure d’accepter qu’une décision aille à l’encontre de son opinion sans tomber dans le désaveu des institutions. Il s’agit d’ailleurs d’un des plus grands défis liés à l’implication citoyenne.
Dans le contexte actuel, il est facile de perdre confiance envers nos institutions. Nous vivons toutefois en démocratie, le moins pire système, et les citoyens ont la possibilité de participer à celle-ci (ce qui est d’autant plus important en ces temps marqués par le cynisme). Il faut investir le maximum de tribunes et faire entendre notre voix. Plus nous perdrons foi en nos institutions, plus nous les ignorerons, plus elles seront utilisées à d’autres fins par différents groupes d’intérêts. C’est simple: si les citoyens n’occupent pas le terrain, d’autres le feront. Nous croyons à l’action citoyenne et c’est à notre avis un des éléments qui pourrait nous sortir du marasme et de la crise de confiance que nous vivons actuellement.
Montréal est belle. Il faut parfois en sortir pour s’en rendre compte. En espérant vous avoir intéressés un peu, beaucoup, à la folie, et peut-être même fait aimer Montréal davantage. Notre aventure fut une belle balloune, mais au moins il n’y avait pas que du vent dedans. C’est donc sous ces constats que les Justiciers urbains cessent leurs activités. Ce sera une hibernation d’implication politique pour certains, un nouveau départ pour d’autres. Au revoir Montréal et qui sait… peut-être à une prochaine fois.
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Pour savoir ce que nous avons fait au cours des deux dernières années et ce que nous étions: www.lesjusticiersurbains.com