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La journée J’achète un livre québécois pour les nuls
J’ai jamais compris les gens qui affirment haut et fort qu’ils n’aiment pas lire.
C’est la forme de divertissement la moins dispendieuse (c’est techniquement gratuit si vous avez une carte de bibliothèque) et qui vous offre le plus de valeur pour votre investissement. Construire une histoire dans votre esprit peut vous paraître exigeant, mais elle sera invariablement meilleure que celles que vous verrez sur un écran parce qu’elle vous appartient. Parce qu’elle reflète vos désirs, vos craintes et vos valeurs.
Le 12 août, c’est la journée J’achète un livre québécois. Une célébration symbolique, mais néanmoins cruciale pour un écosystème créativement en santé, mais financièrement toujours un brin précaire. Au Québec, beaucoup de maisons d’édition indépendantes prennent de beaux risques, mais demeurent à la merci d’un échec potentiel. C’est donc important de soutenir le milieu, mais aussi de profiter de cette journée pour découvrir de nouveaux auteurs et autrices.
Conscient qu’il est possible que vous ne connaissiez aucun auteur québécois et que vous ne sachiez pas trop par où commencer cette tâche herculéenne de connecter avec notre culture littéraire foisonnante, je suis allé à la rencontre de libraires afin de vous donner la piqûre. Autant parce que je suis fin que parce que lire, c’est vraiment hot et qu’il n’est jamais trop tard pour vous y mettre.
Et n’oubliez pas : vous avez le droit d’acheter des livres québécois à l’année!
Arrêt #1 – L’écume des jours, dans Villeray
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J’ai pris feu autant de fois que je me suis noyée, de Michèle Des Rosiers (recueil de poésie)
« C’est simple, beau, touchant. L’autrice évoque des images avec des collages colorés et une poésie simple qui m’a énormément rejoint. » – Marie
Je l’ai lu aussi, et j’abonde dans le même sens que la jeune libraire. La poésie de Michèle Des Rosiers a beau être intime, elle transmet un feu et une énergie contagieuse qui nous donne envie de crier haut et fort qui on est. À lire si vous avez besoin de reconnecter avec vous-mêmes.
Arrêt #2 – Archambault, Marché Jean-Talon
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Encabanée, Bivouac et Sauvagines, de Gabrielle Filteau-Chiba (romans)
« Le rapport spirituel à la nature m’a beaucoup parlé. Je suis une fille de plein air et la poésie de la plume de Gabrielle Filteau-Chiba est venue me chercher. » – Justine
Je voulais limiter les suggestions à un choix par libraire, mais j’ai fait un passe-droit à Justine parce qu’une trilogie, c’est un peu comme un long roman. En résumé, la trilogie de Gabrielle Filteau-Chiba évoque le rapport au territoire québécois de trois femmes dans divers contextes : Anouk, Riopelle et Raphaëlle.
Arrêt #3 – Raffin, Plaza Saint-Hubert
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Cap à rien, de J.P. Chabot (récit de voyage)
« Je dis souvent à la blague que si Serge Bouchard parlait des remarquables oubliés, ce livre-ci parle des remarquables erronés. L’auteur recontextualise plusieurs moments historiques auxquels on ne pense même plus aujourd’hui et qui méritent d’être reconsidérés. C’est l’histoire de deux personnes qui partent se tremper les pieds dans le golfe du Mexique, mais c’est hyper digressif. On apprend plein de choses. » – Charles-Étienne
Le très passionné Charles-Étienne est un libraire si talentueux qu’il m’a vendu une copie de Cap à rien. Pour ceux et celles qui ne veulent pas trop se casser la tête, cette épopée vers la Louisiane semble décomplexée, accessible et n’a pas trop l’air de se prendre au sérieux. Il s’agit de la deuxième publication de J.P. Chabot en un an, après Voyage à la villa du jardin secret, en septembre dernier.
Arrêt #4 – Le port de tête, Plateau-Mont-Royal
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L’homme au camion, de Louise Dupré (mémoire)
« Ce livre-là, c’est plusieurs choses à la fois. C’est une histoire de famille, mais aussi l’enquête d’une femme sur ses origines. C’est également le récit autobiographique d’une transfuge de classe. On y retrouve aussi de la psychanalyse. » – Farid
Une autre autrice que je ne connaissais pas du tout. C’est ça qui est génial avec la littérature : chaque fois qu’on a l’impression d’en avoir fait le tour, on s’aperçoit qu’il nous en reste encore beaucoup à découvrir. L’homme au camion fait 123 pages. Parfait pour ceux et celles qui se sentent intimidés par les récits plus longs. Si l’écriture de Louise Dupré vous plaît, sachez qu’elle a écrit de nombreux romans, pièces de théâtre et recueils de poésie. Vous en aurez pour quelques mois!
Arrêt #5 – Planète BD, rue St-Denis
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Pétales et pépins, de Floramaille (roman graphique)
« C’est beau, c’est doux. J’adore le style naïf des illustrations. C’est une histoire de rupture racontée autrement. C’est pas triste ou tragique, c’est la réflexion d’une fille sur ses désirs et ses besoins pour l’avenir. J’ai trouvé ça très poétique sur le fond comme sur la forme. » – Romy
Lire une BD, ça compte aussi. Acheter une BD, c’est une bonne façon de soutenir les artistes visuels d’ici qui en ont tout autant besoin que les auteurs et autrices. La rupture, c’est quelque chose qu’on vit à peu près tous dans notre vie et j’adore l’idée d’en faire un renouveau personnel au lieu d’un deuil. Je l’avoue, j’ai passé à deux doigts de l’acheter.
Arrêt #6 – Librairie Jasmin, UQAM
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Ordures! de Simon Paré-Poupart (essai)
« C’est pas le choix le plus original, mais j’ai adoré la simplicité et l’imaginaire du quotidien représenté dans cet essai. Ça m’a fait penser à un vieux film de Takeshi Kitano que j’ai revu il n’y a pas longtemps, A Scene at the Sea. » – Alexandre
Celui-là aussi, je l’ai lu! C’était ma première lecture de 2025, en lendemain de veille du jour de l’An. Ma belle-maman Guylaine l’avait emprunté à la bibliothèque et il me faisait des yeux doux sur la table du salon. Un autre ouvrage très court, à la plume honnête, rempli de savoir aussi éclectique qu’inattendu.
Arrêt #7 – Renaud-Bray, Complexe Desjardins
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Mélasse de fantaisie, de Francis Ouellette (roman)
« Quelque chose à propos de l’univers de ce roman me rappelle Michel Tremblay. La langue est belle et recherchée. C’est vraiment un gros coup de cœur. » – Gervais
Tel un faucon érudit, Gervais a tournoyé à plusieurs reprises autour de l’îlot J’achète un livre québécois et s’est d’abord attardé sur Kukum, de Michel Jean et Que notre joie demeure de Kev Lambert avant de choisir Mélasse de fantaisie. Et ça tombe bien, je l’ai lu aussi! Bon, le romantisme de la classe ouvrière, c’est pas exactement mon truc, mais Mélasse de fantaisie a des éléments de réel merveilleux, notamment à travers le personnage de Frigo, qui confèrent au roman une atmosphère singulière.
Alors, par quoi vous laisserez-vous tenter?
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